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VIH/SIDA: IMPLICATIONS POUR L’ÉGLISE LOCALE

 

La réponse de l’Église face au SIDA au sein de notre société et pour ceux qui en sont affectés a été un sujet de préoccupation pour la Commission d’étude sur la doctrine. Le SIDA était aussi à l’agenda de la même commission pour l’Amérique du Nord.  Ce dernier groupe a produit un document intitulé « AIDS and the Local Church » (Le SIDA et l’église locale), pour qu’il soit présenté à la Conférence générale de l’Amérique du Nord, à Anderson, Indiana, du 29 juin au 6 juillet 1995.  Lors de la révision de ce document, la Commission d’étude sur la doctrine canadienne a déterminé si cela était pertinent à la réalité canadienne.  Il fut toutefois reconnu que ce document avait été écrit pour un auditoire américain et qu’il n’était donc pas nécessaire d’apporter des clarifications ou de l’information de source canadienne.  La liste de ces ressources canadiennes se trouve à la fin de ce chapitre.  La Commission d’étude sur la doctrine a révisé et mis ce document à jour en 2005.

Les personnes vivant avec le SIDA ont besoin de l’amour et des soins de l’église.  Pour plusieurs raisons, beaucoup de chrétiens évitent ces personnes souffrantes au moment où ils ont le plus besoin d’eux.  Pour aider les Méthodistes libres à bien comprendre  cette maladie et réagir d’une façon positive, la Commission présente le document suivant pour qu’il soit utilisé dans les églises locales.  Ce document fournit des directives de prudence pour ceux qui font le ministère dans des situations où ils peuvent être infectés.  Il offre aussi des conseils sur certaines questions théologiques relatives à l’épidémie du SIDA.

Ce document est conçu, non pas comme un énoncé définitif, mais comme une étude pratique pour l’église locale.  La bibliographie qui suit a été choisie pour aider les congrégations qui souhaiteraient étudier ce sujet plus profondément.

LE SIDA et l’Église méthodiste libre

En tant que méthodistes libres, nous nous soucions pour toutes les personnes et c’est pourquoi nous avons pris l’engagement d’identifier les personnes dans le besoin et de faire les efforts nécessaires pour exercer un ministère auprès de ces personnes infectées par le VIH et le SIDA puisqu’elles ont besoin d’un tel ministère.  Ce qui suit a été conçu comme guide pour les pasteurs, les conseils officiels et les membres individuels afin de comprendre et gérer les défis particuliers à ce ministère.  La discussion porte sur trois domaines d’inquiétudes: les réalités biologiques, la compréhension théologique, et les implications concernant le ministère.  Suivant cette discussion, voici certaines questions et réponses d’intérêt commun concernant ces questions spécifiques.

  1.      Réalités au niveau biologique

Épidémiologie

En 2004, on a estimé que près de 40 millions de personnes à travers le monde vivaient avec le VIH.  L’épidémie de SIDA a causé la mort de plus de 3 millions de vies et près de 5 millions de personnes ont acquis le virus de la déficience immunitaire (VIH) en 2004, dont 2/3 des cas provenaient de l’Afrique sub-saharienne. Le Rapport mondial 2004 produit par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA stipulait que « Le SIDA est une sorte de crise extraordinaire;  il s’agit d’une urgence aussi bien que d’une question de développement à long terme.  Malgré l’augmentation du financement, de l’engagement politique et des progrès pour accroître l’accès au traitement du VIH, l’épidémie de SIDA continue de se répandre plus vite que la réaction mondiale; aucune région du monde n’a été épargnée et l’épidémie demeure extrêmement dynamique.  Elle continue de grandir et ses caractères changent à mesure que le virus exploite de nouvelles opportunités de transmission… Plus de 20 ans et 20 millions de morts depuis le premier diagnostic du SIDA, en 1981, près de 38 millions de personnes (entre 34.6 et 42.3 millions) vivent avec le VIH.  Même si la cure est illusoire, nous avons appris des leçons cruciales quant à ce qui réussit le mieux à prévenir de nouvelles infections et améliorer la qualité de vie est les soins des personnes vivant avec le VIH.  Il y a eu des développements majeurs, incluant des médicaments anti-rétroviraux. »   

Cette maladie présente certains défis majeurs, incluant la proportion croissante des femmes qui sont infectées (50% à travers le monde) et le nombre d’enfants devenus orphelins.  Le Rapport mondial rapporte que « Les femmes et les filles portent aussi le fardeau de l’impact de l’épidémie puisqu’elles sont surtout celles qui prennent soin des personnes malades, qui perdent leur emploi, leur revenu et leur éducation à cause de cette maladie. Elles sont stigmatisées et souffrent de discrimination.  Il y a un besoin urgent de s’occuper des nombreux facteurs qui contribuent à la vulnérabilité des femmes et aux risques encourus : les inégalités de genres et de cultures, la violence, et l’ignorance. »

Au Canada, on estime que 55,000 adultes (dont 13,000 femmes) et 1,000 

enfants sont porteurs du VIH.  En 2003, 1,500 vies ont été fauchées à cause du SIDA.

Définition

            SIDA signifie: Syndrome d’immunité déficiente acquise.

          Acquise signifie que vous pouvez en être infectés.

Déficience immunitaire signifie une faiblesse dans le système corporel qui combat les maladies.

Syndrome signifie un groupe de problèmes de santé qui constituent une maladie.

Cause

Un virus appelé VIH, le virus humain de déficience immunitaire, est la cause du SIDA.  Si vous devenez infecté par le VIH, votre corps combattra l’infection en développant des « anticorps » contre le virus.  Les anticorps font partie du système d’immunité naturelle qui combat les infections, incluant le VIH.

Transmission

Lorsque vous subissez un test sanguin pour détecter le VIH, le test recherche ces anticorps.  S’ils sont présents dans votre sang, cela signifie que vous avez une infection de type VIH.  On dit des personnes qui ont des anticorps VIH qu’elles sont VIH positives.  Vous pouvez être infecté par quiconque est infecté, même si ces personnes ne semblent pas malades, et même si leurs tests sanguins n’ont pas encore démontré qu’elles étaient VIH positives.  Le sang, le fluide vaginal, le sperme, et le lait maternel des personnes infectées par le VIH peuvent contenir des quantités suffisantes du virus pour transmettre l’infection aux personnes exposées.

Les personnes peuvent être infectées:

          en ayant des rapports sexuels avec une personne infectée;

          en partageant une seringue (injection de drogues) avec quelqu’un qui est infecté;

          en naissant d’une personne infectée, ou en buvant le lait du sein d’une femme infectée.

Recevoir une transfusion de sang infecté a déjà été un moyen d’être infecté par le SIDA mais aujourd’hui, le sang recueilli est analysé avec précaution et le risque est donc très minime.

Aucun cas de VIH transmis par les larmes ou la salive n’a été signalé, mais il est possible d’être infecté par le VIH à travers le sexe oral ou dans de rares cas par des baisers prolongés, spécialement dans les cas de blessures ouvertes ou de gencives saignantes.

Le VIH est un virus qui est fragile à l’extérieur du corps et il meurt en quelques minutes à la température de la pièce.  La plupart des germicides et désinfectants standards tuent le virus facilement.  Le virus peut survivre et causer une infection uniquement s’il est transmis promptement dans la circulation sanguine d’une personne exposée.

SIDA

Le fait qu’une personne soit VIH positive, ou qu’elle ait le virus VIH, ne signifie pas que vous avez le SIDA.  Beaucoup de personnes sont VIH positives mais ne deviennent pas malades avant plusieurs années.  À mesure que la maladie VIH continue, elle abîme le système immunitaire.  Les virus, les parasites, les champignons (fungus) et les bactéries qui ne causeraient habituellement aucun problème peuvent vous rendre très malades si votre système immunitaire est endommagé.  Il s’agit “d’infections opportunistes”.  Lorsqu’une personne infectée par le VIH développe une infection opportuniste, elle et dorénavant considérée comme ayant le SIDA.

Le SIDA n’est pas l’infection.  Vous pourriez être infecté par le VIH et développer le SIDA plus tard.

  1.      Points de compréhension théologique

La question de la maladie et sa signification théologique a été posée de plusieurs façons, mais sa forme principale est la suivante: « Les personnes deviennent-elles malades parce que Dieu les punit à cause des péchés qu’ils ont commis? »  Cette question se pose souvent comme suit:« Le VIH/SIDA est-il une punition de Dieu? »

Il faut, pour répondre à cette question, avoir une compréhension claire de la relation de Dieu avec les humains et aussi de la responsabilité humaine.

La relation de Dieu avec les êtres humains

Le message central de la Bible est que Dieu aime tous les humains.  « …Lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. »  (Romains 5.8)  Grâce à son grand amour, Dieu pourvoit toutes les ressources de la Trinité pour offrir le pardon, la guérison, la restauration et l’adoption à tous ceux qui lui répondent avec une fois repentante.  Dieu ne désire pas que quiconque périsse et il recherche activement ceux qui sont perdus.  Quoiqu’il y ait des passages bibliques où l’on voit une action provenant directement de Dieu, comme dans la vie de Guéhazi, le serviteur d’Élisée (2 Rois 5.27), les enseignements de Jésus nous disent clairement que la maladie n’est pas une façon habituelle que Dieu utilise pour punir le péché.  Voir Jean 9.3 au sujet de la guérison d’un homme né aveugle.   

La première partie de l’équation est donc que Dieu est amour.  Les maladies, incluant le VIH/SIDA, ne représentent pas un « châtiment » de Dieu.

La responsabilité humaine

La Bible explique aussi que les êtres humains sont responsables des choix qu’ils font dans la vie.  Ces choix sont réels et comportent de vraies conséquences, aussi bien dans cette vie que dans la vie à venir.  Même si les personnes ne désirent pas devenir malades, la maladie peut être une conséquence des choix de style de vie que les personnes font.  La Bible explique que certaines activités ont tendance à conserver la santé et permettre une longue vie.  Par contre, certaines activités auront tendance à produire une mauvaise santé.  

Les relations sexuelles ont été le sujet d’une très grande controverse à travers les siècles et les discussions concernant ce sujet délicat produisent des émotions fortes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’église.  Le VIH est souvent transmis à travers des actes sexuels.  Le SIDA a d’abord été porté à l’attention de la société Nord américaine comme étant une maladie de prédilection chez les mâles homosexuels qui avaient souvent des partenaires sexuels multiples et qui s’engageaient dans des activités sexuelles non protégées.  Au début, cette maladie avait un taux de mortalité si haut que l’infection au VIH était considérée comme une « sentence de mort ».  Plusieurs commencèrent alors à considérer cette maladie mortelle qui résultait d’un « style de vie de péché » comme étant non seulement un problème physique mais aussi un problème moral et spirituel.  Cette infection semblait pire que d’autres maladies qui l’ont précédé et qui sont transmises sexuellement (MTS) parce qu’elle infectait principalement des mâles homosexuels aux mœurs légères. Cela semblait signifier que Dieu avait envoyé cette punition spécifique parce que l’homosexualité constituait un péché particulièrement grave.  Même si seulement une petite portion de la population Nord américaine était à risque, cela aurait suscité un intérêt et une surveillance beaucoup plus intense de la part du public en général et aussi de la communauté scientifique.  Les victimes furent traitées comme des parias au plan physique et moral et la peur du SIDA les a conduits à l’isolation et l’ostracisme.  On a alors malheureusement vu les églises chrétiennes démontrer des attitudes de préjudice et de jugement envers ces personnes qui avaient tant besoin de nos soins et de notre support.

La maladie existe dans notre monde.  Une partie de notre existence comme créatures implique la douleur, la souffrance et même la mort.  Notre vie est fragile et nous sommes vulnérables à la maladie même si nous traitons bien nos corps. Si nous faisons tous des choix sur nos styles de vie et que nous bénéficions de certaines directives bibliques sur la manière de bien vivre (éviter l’ivrognerie, la gourmandise, l’immoralité sexuelle, etc.), la Bible n’est toutefois pas un manuel médical. Les styles de vie malsains augmentent notre vulnérabilité à l’infection mais notre rôle, en tant que chrétiens, n’est pas de déterminer quel péché qui « a été la cause » de la maladie. Ceux qui sont victimes de HIV/SIDA (qu’ils soient chrétiens ou non) ne devraient pas être jugés comme étant indignes parce qu’ils ont été frappés par une maladie qui porte malheureusement un stigmate social.  On doit les aimer, les aider et les réconforter;  nous devons nous rendre les premiers à leur chevet et sans poser des questions.

Au fur et à mesure que l’histoire du VIH/SIDA se déroule en Amérique du Nord, les programmes éducationnels pour la prévention et la propagation du VIH, ainsi que des remèdes et des traitements antiviraux pour les infections reliées au SIDA ont eu un impact qui a produit de meilleurs résultats dans beaucoup de cas de survie à long terme, même avec une infection au VIH.  Toutefois, le VIH/SIDA, en Afrique, est devenu un désastre public dévastateur qui prend des millions de vies (homes, femmes et enfants) et le principal moyen de propagation est dans ce cas les relations hétérosexuelles… et non les relations homosexuelles.      

Comme conclusion, il est important de comprendre que le VIH/SIDA n’est pas une punition de Dieu.  Quoique cette maladie soit souvent transmise sexuellement, elle n’a aucun statut spécial parmi les maladies de notre monde qui sont reliées aux choix de vie qui nous rendent plus vulnérables.  Dieu appelle les chrétiens à exercer un ministère d’amour auprès des victimes du VIH/SIDA. 

  1.      Implications reliées au ministère

Dans cet âge du VIH/SIDA, le ministère doit principalement tenir compte de deux facteurs.  Le premier consiste à prendre des précautions de prudence qui doivent être établies pour les moniteurs et ouvriers qui s’occupent de la garderie, de l’école du dimanche, et des activités des jeunes et des membres de l’église. Deuxièmement, il faut considérer les opportunités de ministère que cette épidémie nous offre.


A) Précautions de prudence

Le Centre de contrôle des maladies nous fournit ce qu’on appelle “des précautions universelles” lorsqu’on vient en contact avec des épanchements de sang ou d’autres liquides corporels afin de minimiser le risque de contagion relié aux maladies transmissibles.  Afin d’adapter ces précautions à l’église, nous recommandons que les directives suivantes soient suivies par chacune des églises.  

 


i.          Pour toutes les situations:

a. DES GANTS: Des gants jetables devraient être portés si on doit être en contact avec du sang ou des liquides corporels contaminés et si on doit s’occuper des surfaces ou articles qui ont été souillés avec ces liquides.  On doit changer de gants après chaque contact.  Il faut enlever les gants avec précaution, en les retournant de l’intérieur à l’extérieur.  On doit se laver les mains immédiatement après que les gants ont été enlevés. 

  1.   LES GERMICIDES: Toute surface qui a été contaminée avec du sang soit être nettoyée avec un germicide et des serviettes de papier jetables.

c. LE LAVAGE DES MAINS: Le lavage des mains est nécessaire après être entré en contact avec l’urine, les excréments, la vomissure, les larmes, les sécrétions nasales, les secrétions orales, et le changement des couches.  L’exposition à ces fluides non contaminés par le sang ne nécessite pas le port des gants, à moins que du sang ne soit visible.   

d. LES PLAIES OUVERTES: Aucune personne ayant une plaie/blessure ouverte ou qui laisse couler un liquide quelconque ne devrait être en contact avec le sang ou un fluide corporel de qui que ce soit et toute blessure devrait être couverte par un pansement médical.

  1.       COMMENT DISPOSER DES ARTICLES SOUILLÉS: Tout matériel souillé lors du nettoyage devrait être déposé dans une poubelle contenant un sac approprié et jeté de façon sécuritaire.

ii.   Les soins aux nouveaux-nés et aux enfants dans la pouponnière et les salles réservées aux enfants dans l’église

(Ces directives sont formulées de façon à ce qu’on puisse les afficher.)

a. Les enfants ayant des plaies qui suppurent ou qui ont un comportement agressif et qui les portent à mordre devront demeurer avec leur(s) parent(s) ou gardien(ne) adulte. 

b. Ceux (celles) qui s’occupent de la pouponnière doivent porter des gants jetables pour changer les couches des bébés ou pour s’occuper d’une blessure qui saigne.  Ces personnes devront aussi couvrir de pansements médicaux toute blessure ou coupure qui coule.

c. Les tables à langer seront désinfectées après chaque usage. 

d. Tout équipement de la pouponnière (berceaux, balançoires, ‘marchettes’, parcs, etc.) devront être désinfectés à chaque semaine.  Les articles destinés à un usage oral par l’enfant ne seront pas partagés. 

e. Une affiche contenant les mots qui suivent devrait être placée au mur de la pouponnière et/ou des salles réservées aux jeunes enfants: « QUICONQUE UTILISE LES LOCAUX ET L’ÉQUIPEMENT DE LA GARDERIE DOIT NETTOYER L’ÉQUIPEMENT UTILISÉ À L’AIDE DU GERMICIDE POURVU. »

f.   Les personnes qui sont responsables de la garderie doivent pourvoir une protection prudente pour tous les enfants et prendre toute précaution additionnelle qui sera jugée nécessaire.

iii. Soins aux jeunes et aux adultes lors d’événements et de camps organisés par l’église:

a. Les blessures qui saignent doivent être traitées avec le plus grand soin.  Des gants doivent être portés durant les premiers soins et toute contamination doit être rapidement désinfectée.  Les plaies ouvertes doivent être immédiatement recouvertes de pansements médicaux.

b. Durant les événements pour les jeunes ou les camps, des directives doivent être données afin de décourager tout comportement à haut risque.

c. Tous les sponsors et coordonnateurs adultes sont responsables de pourvoir des instructions prudentes de protection des personnes lors des programmes afin d’éviter tout risque d’infection. 

B) Possibilités de faire le ministère

Dans cette période de VIH/SIDA, le ministère est vital et les besoins doivent être abordés de deux façons.  Premièrement, les personnes non infectées doivent gérer leurs peurs, leurs attitudes condamnatrices et de préjudice.  Deuxièmement, il faut aider les personnes infectées à s’occuper de leur maladie en leur offrant l’amour, la dignité et la responsabilité mutuelle.  

Montrer de l’amour

Ce que toute personne a le plus besoin dans sa vie, c’est de l’amour de Jésus-Christ et de ses fidèles.  Lorsqu’une personne souffre d’une maladie terminale, et tout particulièrement d’une maladie qui comporte des stigmates sociaux comme le VIH/SIDA, ce besoin est intensifié.  Cette opportunité d’offrir de l’amour est abondante et si les prédictions courantes demeurent vraies, cette opportunité devrait s’étendre dans l’avenir.  L’église peut y réagir de plusieurs façons et chaque congrégation devrait choisir des façons de réagir qui soient en harmonie avec son style de ministère. 

L’église peut commencer à prier pour les personnes atteintes du SIDA.  L’église peut aussi les aider en utilisant des moyens significatifs.  Cette forme d’aide impliquerait une écoute attentive et une prière constante.  Les possibilités sont aussi nombreuses que les églises locales.  Chaque église doit être encouragée à prendre sa place dans le ministère et à partager l’amour de Jésus. 

Traiter les malades avec dignité

Après l’amour, le besoin le plus crucial des personnes est un besoin de retrouver la dignité.  Lorsqu’une personne est dépouillée de son estime de soi, les réalités physiques atterrantes affectent alors l’âme aussi bien que le corps.  Toute personne a le besoin de savoir que Dieu l’aime et qu’elle a de la valeur aux yeux du peuple de Dieu puisqu’elle a une valeur infinie aux yeux de Dieu.  Ce sens de leur valeur leur redonne de la dignité, ce qui peut combattre le ravage physique, social et psychologique du SIDA.

Lorsque l’église aura confessé et se sera repentie de sa peur, de ses attitudes de jugement et de prejugés, elle sera prête à offrir de la dignité aux personnes atteintes du VIH/SIDA en leur démontrant de l’amour, de l’honneur et du respect pour eux, en tant que personnes. 

Cette protection respectueuse de la dignité de chaque personne met en place l’étape finale du ministère, celui de la redevabilité.

Encourager le sens de redevabilité

Une fois que la personne a fait l’expérience de l’amour et de la dignité grâce à Jésus et à son église, la fondation est établie pour que cette personne puisse faire l’expérience de la grâce et du pardon de Dieu.  Cela inclut l’offre du pardon de ses péchés et la purification de tout ce qui n’est pas bien dans la vie de l’individu.  Cette grâce et ce pardon (grâce à Christ) est le plus merveilleux cadeau que l’église puisse offrir à quelque personne que ce soit.    

Les personnes ont l’opportunité de recevoir le pardon à travers plusieurs ministères, incluant les conversations en personne aussi bien que grâce à l’aide apportée à divers groupes de personnes lorsqu’ils en ont besoin.  Ne perdons pas confiance et soyons assurés que beaucoup de personnes réagiront avec foi et découvriront la vraie guérison éternelle et la vie éternelle. 

Un ministère pour contrer la peur


James Nelson, un Chrétien spécialisé en éthique, a noté que « le SIDA combine deux des dimensions de la vie humaine les plus remplies d’anxiété, soit la sexualité et la mort.  Il semble que plus de peur soit rattachée à ces aspects de la vie qu’à n’importe quel autre. » 

La recherche continue de supporter le fait qu’on ne peut contracter le VIH/SIDA à travers un contact ordinaire tel que donner la main, faire une accolade, partager le même banc d’église ou les toilettes.  Néanmoins, la peur de contracter le VIH peut se présenter lorsqu’une personne rencontre une personne infectée.  Cette peur, si on ne la gère pas et si on ne la comprend pas, pourrait mener soit à un manque de ministère envers ces personnes souffrantes, ou même à une exclusion cruelle de ces personnes qui ne pourraient bénéficier de l’amour vital de l’église.

La peur est aussi présente chez les personnes infectées.  Cette peur est souvent terrifiante lorsque la maladie est contractée (diagnostiquée), soit la peur de la mort, peur de la douleur, peur de l’ostracisme, peur de Dieu, et même la peur de la vie.  Ces peurs peuvent prendre une forme terrifiante de tout ce qui touche la vie d’une personne. 

Ce ministère contre la peur est un des buts principaux de l’église.  Une discussion claire au sujet des précautions de prudence qui doivent être prises peut commencer à calmer les peurs des personnes non infectées.  Lorsque ces peurs sont vaincues, il se produit une compréhension des peurs et des besoins de la personne infectée qui favorise la compassion que Jésus a démontrée envers les personnes malades de son temps.  Ce ministère de compassion pourrait être centré sur des domaines tels que:  l’inclusion délibérée des personnes atteintes du VIH/SIDA au sein des fraternités chrétiennes;  l’établissement de groupes de soutien; l’aide aux personnes en phase terminale qui sont dans les hôpitaux et autres institutions  à cause du SIDA. 

Un ministère pour changer les attitudes de jugement

Lorsque les choix de comportement résultent en souffrance, certaines personnes sont portées à juger les personnes qui souffrent.  Cette attitude de jugement peut provenir d’un sentiment de supériorité et peut rendre les personnes insensibles envers les personnes qui souffrent.  Étant donné que les choix de comportement qui peuvent favoriser l’infection de VIH/SIDA sont la promiscuité et l’usage des drogues, il est facile pour les personnes de l’église d’adopter une attitude de jugement mais cela n’est pas utile au ministère de l’église de Jésus-Christ.

Jésus enseigne l’humilité et la compassion comme façon d’agir envers les personnes souffrantes.  Quoique nous n’excusons jamais le péché et que nous ne voulons pas non plus encourager la promiscuité ni l’usage des drogues, la réaction de l’église doit être d’offrir humblement un pardon par la compassion et la guérison de Jésus-Christ. Il est aussi primordial de créer cette opportunité de changer les attitudes de jugement au sein de l’église que de pourvoir l’opportunité de changement quant aux choix de comportement des autres.

Ce ministère peut être initié selon diverses moyens qui vont des sermons formels aux cours qui examinent nos propres attitudes de jugement et les  confrontations informelles dans l’amour de Jésus où les chrétiens s’entraident pour reconnaître leurs commentaires et leurs points de vue remplis de jugement, pour ensuite demander pardon les uns aux autres.   

Un ministère pour combattre les préjugés

Même si les préjugés sont similaires aux attitudes de jugement, il existe une différence pratique entre eux.  C’est que l’attitude de jugement est habituellement due aux comportements visibles de péché, alors qu’un préjugé est une réponse réactionnaire basée sur des croyances assumées mais non vérifiées.  Beaucoup de gens ont des croyances préjudicielles concernant les personnes atteintes du VIH/SIDA.  Ces préjugés font souvent que les personnes de l’église et aussi les personnes infectées réagissent de façons qui démontrent qu’ils manquent de compréhension et de profondeur.   

Pour exercer un ministère contre les préjugés, l’église peut fournir de l’information et des opportunités de discuter au sujet des réalités du VIH/SIDA.  L’utilisation de ce rapport peut être un bon point de départ. Il y a aussi d’autres ressources qui pourraient être utiles, telles que : Center for Disease Control and Prevention (Website: http://www.cdc.gov), CDC National Prevention Information Network (Website: http://www.cdcnpin.org), and The American Red Cross (HIV/AIDS Fact Book).

Pour exercer un ministère contre les préjugés envers les personnes infectées, l’église peut chercher activement à inclure de telles personnes dans la vie de l’église.  Une telle inclusion peut être conçue pour amener les personnes face à face avec l’amour des chrétiens et approfondir le lien personnel requis pour exercer un ministère auprès d’eux dans un moment aussi crucial.

4. Questions – réponses

1)    Que puis-je faire pour ne pas contracter le SIDA?

La Croix Rouge américaine a publié un trio de pamphlets qui fournissent d’excellentes réponses à cette question.  Voici quelques-uns des conseils qui y sont inclus:

a.  « Ne pas avoir de relations sexuelles en dehors du mariage et ne pas utiliser de drogues constitue la meilleure protection contre le VIH/SIDA. » 

  1.   « Éviter les expériences sexuelles avant le mariage… et avoir des relations sexuelles seulement avec la même personne (être fidèle) est la meilleure protection contre la propagation sexuelle du virus du SIDA (VIH) pour autant que d’autres comportements à risque ne sont pas produits. »

2) Qu’en est-il des relations sexuelles protégées?  Un condom est-il efficace pour me protéger?

Le Centre de contrôle de la maladie n’est pas du tout convaincu.  Ils affirment en fait que « Loin d’être à l’épreuve de tout, les condoms peuvent se déchirer durant une relation sexuelle. Ils doivent être utilisés correctement et vous devez les utiliser à chaque fois que vous avez une relation sexuelle.  Le seul moyen d’éviter l’infection à travers le sexe est de s’abstenir de relations sexuelles, ou de ne s’engager dans de telles relations uniquement avec une personne (un partenaire) qui n’est pas infectée. »

La réponse est donc NON puisque les recherches démontrent que les condoms ne sont pas efficaces dans 30% des cas. 

3) Est-ce que je peux attraper le VIH/SIDA à cause d’une seule experience sexuelle avec une personne infectée?

  1.   Le VIH/SIDA est un virus qui se transmet sexuellement.  Toute forme de contact sexuel dans lequel des liquides corporels sont échangés peut vous infecter. 

4) Les personnes infectées par le VIH/SIDA n’ont-elles par l’air malade?

Non, pas nécessairement puisque la période d’incubation est si longue qu’une personne peut être porteuse du virus pendant des années avant de développer le complexe du SIDA.

5) Est-ce que je peux contracter le VIH/SIDA en faisant une accolade ou en faisant des câlins?

D’après ce que nous en savons aujourd’hui, nous croyons que non.  Quoique certaines questions ont été soulevées au sujet des baisers, la majorité des experts croient que les baisers sur la bouche fermée est sans danger puisque la salive tue le virus.  Les baisers prolongés et la bouche ouverte est une question plus difficile à répondre puisque le danger est présent lorsque les fluides corporels sont échangés et s’il y a des blessures ou des coupures dans la bouche ou aux gencives.  Une accolade chaleureuse n’est pas dangereuse même si la personne est infectée. 

6) Puis-je contracter le VIH/SIDA d’une personne infectée lorsqu’elle tousse ou éternue sur moi?

La Croix Rouge américaine nous assure que cela a fait l’objet d’une recherche et que cela ne se produit pas.  En fait, ils affirment que vous ne pouvez PAS être infectés en touchant, en crachant, en buvant à une fontaine, par de la sueur ou des larmes, par des piqûres de maringouins ou autres insectes, en mangeant de la nourriture préparée par quelqu’un qui est infecté, en allant aux toilettes, dans les douches, avec une fourchette, un couteau, des cuillères ou des tasses.  Vous ne pouvez PAS non plus être infectés en partageant des vêtements, des chaises, des crayons, des pupitres, ou en nageant dans des piscines publiques.

7) Puis-je contracter le VIH\SIDA en touchant le sang d’une personne infectée?

Peut-être.  Le danger est present lorsque le sang de la personne infectée entre dans votre corps à travers une coupure, une blessure ou quelque autre brisure de la peau.  Il est sage de ne pas avoir de contact avec le sang d’une autre personne avant d’avoir effectué les procédures communes de premiers soins.  Si vous entrez en contact avec le sang d’une autre personne, il est recommandé de bien vous laver les mains avec de l’eau et du savon. 

8) Les pilules anticonceptionnelles vous protègent-elles?

Non. Ni les pilules anticonceptionnelles, ni les diaphragmes ou toute autre forme de contrôle des naissances ne fournissent aucune protection contre le virus VIH.

5. Ressources d’informations

Des informations concernant le SIDA peuvent être obtenues des sources canadiennes suivantes. 

 

La Commission canadienne des droits de la personne

320 Queen Street

Place de Ville, Tower A

Ottawa, Ontario K1A 1E1

Téléphone: (613) 995-1151

Télécopieur: (613) 996-5211

Site Web: www.chrc-ccdp.ca

Centre d’information canadien sur le VIH/SIDA

Association canadienne de la santé publique

400 – 1565 Carling

Ottawa, Ontario K1Z 8R1

Téléphone: (613) 725-3434

Télécopieur: (613) 725-9826

Site Web: www.aidssida.cpha.ca

Santé Canada

Ministre, Approvisionnement et services du Canada

Gouvernement du Canada

Ottawa, Ontario

Site Web: www.hc-sc.gc.ca/dc-ma/aids-sida/index_e.html

Canadian AIDS Society

701 – 100 Sparks Street

Ottawa, Ontario K1P 5B7

Téléphone: (613) 230-3580

Site Web: www.cdnaids.ca

 

 

D’autres informations peuvent être obtenues des unités locales de santé publique ou des centres de santé communautaires, des organisations locales concernant le SIDA, et des médecins locaux. 

Bibliographie sélective

Les informations suivantes proviennent de diverses sources.  Quoique ces sources ne soient pas toutes en harmonie avec la théologie méthodiste libre, elles peuvent être utiles pour comprendre et développer notre ministère auprès des personnes atteintes du SIDA. 

U.S. Public Health Service, Public Affairs Office, Hubert H. Humphrey Building, Room 721-H, 200 Independence Avenue, SW, Washington, DC 20201. Téléphone: (202) 245-6867. Le Gouvernement fédéral fournit aussi des brochures et pamphlets divers qui fournissent des informations mises à jour. 

National Council of Churches AIDS Task Force, 475 Riverside Drive, Room 572, New York, NY 10115 – Téléphone: (212) 870-2421.

National Conference on HIV/ASAP, P. O. Box 17433, Washington, DC 20041 Téléphone: 703) 471-7350. Cette conférence possède 14 cassettes qui sont disponibles sur divers sujets tels que “The Local Church & the Epidemic,” “Ministry Opportunities Related to AIDS/HIV,” et “HIV & Adolescents: The Clear & Present Danger.”

Le Rapport mondial 2004, émis par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH\SIDA peut être obtenu en communiquant avec le Joint United Nations Programme on HIV/AIDS (UNAIDS), UNAIDS – 20 avenue Appia – 1211 Geneva 27 – Switzerland, Téléphone : (+41) 22 791 36 66 – Télécopieur: (+41) 22 791 41 87,   Courriel: [email protected] – Site Web: www.unaids.org

Centers for Disease Control and Prevention, 1600 Clifton Rd, Atlanta, GA 30333, U.S.A, Téléphone: (404) 639-3311 / Enquêtes publiques: (404) 639-3534 / (800) 311-3435, HOTLINE HIV/AIDS: 1-800-232-4636, Courriel: [email protected] – Site Web: www.cdc.gov

CDC National Prevention Information Network, PO Box 6003 Rockville, MD 20849, Téléphone: (919) 361-4892, Courriel: [email protected] – Site Web: www.cdcnpin.org

The American Red Cross (HIV/AIDS Fact Book) American Red Cross National Headquarters, 2025 E Street, NW, Washington, DC 20006, Téléphone: (202) 303-4498, Site Web: www.redcross.org

National Catholic AIDS Network, 10 E Pearson St, 4th Floor, Chicago, IL 60611-2052 Téléphone: (312) 915-7790, Télécopieur: (312) 915-7793, Courriel: [email protected] – Site Web: www.ncan.org

Council of Religious AIDS networks, C.R.A.N., c/o Dr. Jon A. Lacey, P.O. Box 4188, East Lansing, MI 48826-4188 Courriel: AIDSfaith.com – Site Web: www.aidsfaith.com

National Resource Directory, Site Web: www.hivresourcegroup.org/spd.htm

The United Methodist Church HIV/AIDS Ministry Network, 475 Riverside Drive, Room 330, New York, NY, 10115 Téléphone: (212) 870-3871, Télécopieur: (212) 870-3624, Courriel: [email protected] – Site Web: www.gbgm-umc.org/health/aid