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Une entrevue avec le révérend Tom Gurnick sur le sens de l’ordination

(Le révérend Gurnick est un ministre méthodiste libre. Il a été ordonné en 1984 et il est membre de la Commission d’étude sur la doctrine de l’ÉMLC.)

Q. Il est possible que l’ordination ne change pas les tâches ministérielles de la personne ordonnée de façon substantielle.Sachant cela, l’ordination demeure-t-elle significative?

Si oui, quelle est sa valeur?

Lorsqu’on vient sur la question de l’ordination, on peut y penser à la fois du point de vue subjectif et du point de vue objectif.

POINT DE VUE SUBJECTIF

La « perception personnelle » sur la signification ou sur la raison d’être de l’ordination varie d’une personne à l’autre.Cette « perception » sera affectée par certaines choses telles que la compréhension personnelle de l’importance de l’ordination, la compréhension et l’expérience de « l’appel » de chacun, ainsi que le niveau et le type de ministère que chaque personne exerce actuellement.

Par exemple, une personne peut avoir une telle conviction, Dieu m’a appelé à ce ministère et c’est ce qui compte vraiment. Le fait que d’autres personnes fassent des commentaires à ce sujet est bien gentil, mais tout ce dont j’ai (ou nous avons) vraiment besoin, c’est l’appel de Dieu. »

Quelqu’un d’autre peut avoir la conviction que, «Ce qui compte le plus, c’est l’appel de Dieu. Pourtant, Dieu fait cela d’une façon significative à travers l’église. Ainsi donc, ce que ces autres personnes affirment est très important. Ce n’est pas quelque chose qui est différent de l’appel de Dieu, mais qui fait vraiment partie de cet appel. » C’est ce que j’entends quand je dis que différentes personnes peuvent avoir des « perceptions différentes » concernant l’ordination.

Il est donc facile de comprendre au niveau subjectif, qu’une personne pourrait se demander l’importance de l’ordination si elle ne change pas grand chose dans les fonctions et responsabilités de la personne concernée.Par exemple, «Si mon ministère sur le terrain est le même le jour de l’ordination comme il l’était la veille, alors, quelle différence cela peut-il faire réellement?»

POINT DE VUE OBJECTIF

Il y a toutefois quelque chose qui se produit lors de l’ordination et qui est vraiment en dehors des sentiments personnels de l’ordinand, qui est très significatif et touche toutes les parties impliquées.

1. L’ordinand – Ici nous sommes concernés par l’affirmation de l’église. Ce que cela pourrait signifier pour n’importe quel ordinand, au niveau des sentiments personnels, n’est pas la seule, ou même, la question la plus importante.

Dans ce cas, la perspective biblique est très significative.On peut trouver des exemples et des instructions concernant les personnes à qui des responsabilités de direction dans l’église ont été confiées dans des passages tels que, Actes 6.1-7; 13.1-4; 14.21-23; et à de nombreux autres endroits dans les épîtres pastorales écrites par l’apôtre Paul à Timothée et à Tite.On y trouve de nombreux cas de discernement et de confirmation de la part de l’église.

On pourrait aussi espérer qu’un ordinand pourrait aujourd’hui trouver cela significatif qu’un groupe des croyants de sa communauté, des personnes spirituellement matures, soient assignées à cette tâche dans laquelle elles se sont engagées, et qu’elles soient prêtes à faire cette importante affirmation.

2. La confession religieuse – Le candidat au ministère a été placé à un endroit où on croyait que ses habiletés et ses dons seraient adéquats et utiles.À cet effet, il/elle a bénéficié d’une observation continue, de directives et conseils, et d’une formation nécessaire pour le ministère.Après une assez longue période d’observation, d’orientation et de formation, l’église est apte à exprimer sa confiance dans l’appel du candidat ministériel, son caractère et son habileté, non seulement dans son ministère courant, mais pour divers placements ministériels possibles dans l’avenir.Il s’agit donc d’une « signature d’approbation » qui est semblable à celle de nombreux organismes qui accordent des licences.Quoique cette personne devra continuer d’apprendre, de grandir et de se développer, il s’agit d’une déclaration solide qui reconnaît que l’ordinand a ce qu’il faut, et qu’on croit que l’ordinand démontre vraiment les « dons et grâces » nécessaires.Cette ne affirmation n’est pas valable pour un temps seulement, mais constitue une sorte d’affirmation « à vie » quant à son leadership dans l’église.

Cette « période d’essai » et « d’accumulation d’évidence » est maintenant accrue par « l’imposition des mains », un acte de l’église fortement appuyé sur la Bible, qui y ajoute une sorte de qualité « sacramentelle ».Enfin, l’ordination constitue un « événement d’ancrage.

3. Le corps ministériel (par exemple, l’église locale). Encore c’est une question de confiance.Quoiqu’il n’existe pas de garantie concernant la consistance à long terme de la personne ordonnée, l’église locale et ceux qui sont chargés de l’appel et du placement des dirigeants ministériels peuvent être assurés que la confession religieuse a été diligente et efficace. Le développement du leadership pastoral est vraiment pris au sérieux.L’église devra découvrir où les vos dons et forces de chacun pourront mieux servir dans la situation locale, mais elle devrait avoir confiance que toutes les personnes ordonnées ont obtenu un standard élevé concernant leur caractère, leur appel, etc.Il s’agit de quelque chose de très important.

L’église locale et les représentants des congrégations sœurs reconnaissent cette étape comme très importante dans la vie de la personne qui est ordonnée et ils se rassemblent pour célébrer l’appel et l’œuvre de Dieu dans sa vie.Il s’agit là d’une expression importante de l’unité et de l’amour du Corps de Christ. Les congrégations tiennent à célébrer ces moments spéciaux avec un pasteur, un leader qui exerce déjà fidèlement son ministère, au milieu d’eux.

 

Q. Si vous pouviez parler à chacun des candidats ministériels lorsqu’ils approchent le processus de l’ordination, que leur diriez-vous?

Je leur dirais: « Il serait bon que vous preniez du temps pour une période de « réflexion guidée ».

Lorsque la date de la célébration de votre ordination approche, prenez du temps pour réfléchir aux sujets suivants.

1. Votre « appel ».Sans aucun doute, cela a constitué une bonne partie du processus, mais refaites-le.

2. Le processus que vous avez suivi et l’ordination en tant que rite de passage.

3. Les influences (des personnes et expériences) qui vous ont façonné et préparé pendantque vous avanciez dans ce processus.

4. Les questions qui vous seront posées au moment de votre ordination.


Questions à poser aux ministres ordonnés

1.   Avez-vous la ferme assurance que vous êtes appelé, selon la volonté de notre Seigneur, Jésus-Christ, à servir son église comme ministre ordonné?

Réponse: Je le crois vraiment.

 

2. Êtes-vous persuadé que les Saintes Écritures contiennent toute la doctrine nécessaire au salut éternel?Ëtes-vous déterminé à instruire les personnes qui seront confiées à vos soins, ne leur enseignant rien de plus que ce que les Écritures déclarent et prouvent au sujet du salut?

Réponse: Je le suis.

3.  Serez-vous empressé à expliquer fidèlement les doctrines, administrer les sacrements et la discipline de Christ, tel que le Seigneur l’a commandé?

Réponse : Je le ferai, avec l’aide du Seigneur.

4. Avez-vous l’intention d’agir avec diligence et fidélité, bannissant toute doctrine erronée et étrangère qui soit contraire à la Parole de Dieu?Êtes-vous prêt à prodiguer les avertissements et exhortations privés et publiques chez les convertis comme chez les non croyants, si le besoin se manifeste et si l’occasion se présente?

Réponse : Je le ferai, le Seigneur étant mon aide.

5. Serez-vous attaché à la prière, à la lecture des Saintes Écritures et à toute étude qui puisse enrichir votre connaissance en cette matière?

Réponse : Je m’y attacherai, le Seigneur étant mon aide.

6.Veillerez-vous avec diligence à organiser et maintenir votre style de vie (ainsi que celui de votre famille) en conformité avec la doctrine de Christ et à devenir (ainsi que votre famille), des modèles ayant un style de vie exemplaire et sain pour le troupeau de Christ, autant que vous le pourrez?

Réponse: Je le ferai, le Seigneur étant mon aide.

7. Pratiquerez-vous et encouragerez-vous, autant que vous le pourrez, la tranquillité, la paix et l’amour parmi tous les chrétiens et particulièrement avec ceux qui sont confiés à votre charge?

Réponse: Je le ferai, le Seigneur étant mon aide.

8. En tant que ministre ordonné de l’Église méthodiste libre et en accord avec les Saintes Écritures et le Manuel de l’Église méthodiste libre au Canada, traiterez-vous avec révérence ceux qui sont chargés de veiller sur vous, acceptant d’être soumis à leur direction et à leur autorité?

Réponse: Je le ferai, le Seigneur étant mon aide.

 

  1. Y a-t-il des remarques pour les ordinands comme conclusion?

Lorsque c’est vraiment le jour où l’ordination a lieu, l’évêque présidera et fera le sermon, sous l’inspiration du Saint-Esprit.Le service sera rempli de mots très empreints de consécration et de grâce. Les confrères pasteurs, des hommes et des femmes respectés, se rassembleront autour de l’ordinand pour lui imposer les mains.Des prières seront faites pour vous, alors que vous offrez votre vie à Dieu, pour le servir dans ce ministère.L’église locale et les chrétiens des environs seront là comme témoins et pour prier et célébrer avec vous.Nous demandons à Dieu de vous bénir lorsque vous entendrez l’église confirmer votre perception personnelle de votre appel et que l’Esprit confirmera, à travers l’église, ce que vous ressentez dans votre cœur, afin que vous puissiez éprouver une grande joie à œuvrer au sein du Corps de Christ de cette façon, dans votre vie, et dans la vie de l’église.