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La vie et le caractère/la personnalité d’un ministre ordonné
(Un sermon d’ordination par l’évêque Keith Elford)

(Le révérend Keith Elford a servi comme pasteur dans plusieurs congrégations de l’ÉMLC.  En 1997, Il a été élu évêque de l’Église méthodiste libre au Canada.)

Georges, c’est un jour merveilleux dans votre vie et je veux vous offrir mes félicitations ainsi qu’à tous vos collègues de ministère qui servent le Seigneur dans le mouvement méthodiste libre, à travers le monde. Certains sont pasteurs dans d’autres parties du Canada; certains sont dans l’implantation d’églises; certains sont aumôniers et servent dans les Forces armées, les hôpitaux, et les services correctionnels; d’autres sont missionnaires et d’autres encore enseignent dans les collèges bibliques et les séminaires.

Et vous, mes amis, croyez-moi, c’est un moment très important dans la vie de votre pasteur.  Et vous vous demandez peut-être ce que nous allons lui faire aujourd’hui,  lorsque nous allons procéder à son ordination.  Est-ce qu’il va marcher et parler d’une façon différente lorsque nous aurons terminé avec lui?  Sommes-nous rendus au moment où sa voix va se mettre à changer et où il se mettra à parler différemment?  (Je vous avertis, si cela se produit, faites-moi un signe et je vais lui taper dans le dos jusqu’à ce que ça arrête!)  En réalité, après aujourd’hui, la seule chose qui aura changé de façon substantielle est que Georges aura le privilège d’utiliser le titre « Révérend ».

Aujourd’hui, Georges va s’avancer pour prononcer des vœux sacrés devant Dieu et devant l’Église méthodiste libre.  Il va promettre de servir Dieu et son peuple comme leader serviteur pour le reste de sa vie. Il s’agit d’un moment qui fait partie de tout un cheminement, mais pour que ce moment vraiment spécial se produise, il a fallu qu’il  (Georges) continue dans son cheminement pendant de nombreuses années.  Tout a commencé lorsque Georges a donné son cœur au Seigneur Jésus et qu’il est devenu chrétien.

Quelque temps après, si son expérience est similaire à celle des autres, il a dû commencer à ressentir une question dans son cœur : « Est-ce que Dieu serait en train de m’appeler à  lui donner ma vie d’une façon spéciale et le servir à temps plein? » Et c’est là que le dialogue a commencé: Peut-être… Ah non. Peut-être… Bien non. Peut-être…

Lorsque le “peut-être” est devenu assez fort, Georges a commencé à partager ce qu’il ressentait avec un ou deux amis spirituels en qui il avait confiance.  Il leur a demandé, « Qu’est-ce que vous en pensez? » Et ils lui ont probablement répondu, « Il est possible que Dieu est en train de t’appeler.  Continue d’être à l’écoute… Sois attentif et demeure dans la prière. »

Ensuite, le cercle s’est agrandi et Georges a lancé sa question à un plus grand cercle d’amis spirituels.  « Qu’est-ce que vous en pensez? »  De diverses façons, dans ce cercle agrandi, ses amis en qui il avait confiance lui répondaient, « C’est possible…  Il est important que tu écoutes attentivement ce qu’il te dit.”

Et pendant que Georges continuait d’écouter ce que Dieu lui disait, pendant qu’il priait et qu’il étudiait, pendant qu’il conversait avec les autres, son appel à se présenter pour l’ordination commença à s’éclaircir. Une fois que tout cela fut devenu un peu plus clair, il en parla à la congrégation qui répondit probablement de plusieurs façons. Certains lui ont probablement dit des choses telles que, « On dirait bien que Dieu est peut-être en train de t’appeler », ou d’autres encore disaient, « Oui, c’est ce que nous voyons depuis longtemps et nous nous demandions quand tu répondrais à ce que Dieu te dis! »

Georges commença donc à recevoir des opportunités d’exercer ses dons ministériels dans la congrégation… à faire des erreurs… à avoir ce que semblait être une idée formidable qui n’aboutissait pas souvent à grand chose… et à être pardonné pour son erreur.  Et pendant tout ce temps, la congrégation disait, « Ne t’inquiète pas, nous voyons que Dieu est à l’œuvre en toi et concernant ton ministère.  Tu dois seulement acquérir plus d’expérience et avoir plus d’opportunités d’apprendre.  Nous voyons tout ça! »

Une fois que les gens de son patelin ont vu que Georges montrait des preuves des dons et grâces requis pour le ministère, les leaders de sa congrégation lui ont accordé une licence de ministre laïque.  Après quelque temps, ils l’ont recommandé au Comité ministériel d’éducation, orientation et placement (CMEOP) afin qu’il soit considéré comme candidat au ministère. Alors que Georges se préparait en suivant les cours prescrits et qu’il exerçait son ministère, qu’il se présentait aux entrevues, le CMEOP surveillait, écoutait, et discernait ce qui se passait.  Un jour, ils ont dit, « Il semble bien qu’il y a des dons et des grâces utiles pour le ministère ici.  Recommandons ce candidat pour la candidature ministérielle, affectons-le à une église; et voyons ce qui surgira lorsqu’il travaillera dans des projets de leadership au sein du peuple de Dieu et où les responsabilités sont plus grandes. »

Qu’est-ce qui s’est passé ici?  Cette période « de surveillance et d’encouragement » ressemble tout à fait à ce qu’on lit dans I Timothée 5.22, où Paul dit à Timothée, « N’impose les mains à personne avec précipitation. » En d’autres mots, attends, surveille, sois certain; sois aussi sûr que tu peux l’être et qu’un leader spirituel est en train d’émerger et qu’il s’agit bien d’un appel de Dieu. Vérifie que cette personne convient à l’appel, et qu’elle a la préparation nécessaire pour exercer un ministère de leadership de façon minimale. Vous l’avez vu grandir en tant que chrétien. Vous l’avez soutenu en lui donnant une licence de ministre laïque, vous l’avez accueilli comme stagiaire, vous l’avez recommandé pour la candidature ministérielle, vous l’avez supporté et encouragé; et le voilà aujourd’hui, prêt à prononcer des vœux  sacrés face à Dieu et à l’Église. Il a eu son entrevue finale avec le CMEOP et a été approuvé par le Conseil d’administration national de l’Église méthodiste libre au Canada.  Beaucoup de personnes ont été impliquées, beaucoup de personnes ont pensé à ce qu’il est et à ce que Dieu est en train de faire dans sa vie.  Et voilà que nous y sommes!

Dieu a répété, “Je t’appelle.”  Georges a répondu, « Je te dis oui. »  L’église a répété, « Nous voyons tout cela et nous sommes ici pour te soutenir et célébrer avec toi alors que tu prononces tes vœux face à Dieu et face à l’église, et pendant que nous voyons des dirigeants t’imposer les mains, te bénir et te conférer l’autorité spirituelle nécessaire pour exercer un leadership au sein du peuple de Dieu.  Dans ton rôle de candidat ministériel, tu as été observé et testé.  Maintenant, l’église est prête à te mettre à part et à te remettre formellement des lettres de créance confirmant ton ordination afin que tu puisses participer dans l’œuvre de Dieu, en tant que ministre ordonné.

Maintenant, qu’est-ce que l’Église méthodiste libre au Canada recherche quand elle travaille avec des gens qui se préparent à être ordonnés au ministère de la Parole, à administrer les sacrements, et comme dirigeant?

Vous pourriez répondre:
•    Eh bien, c’est facile.  Ils cherchent des personnes qui ont certaines aptitudes concernant le ministère et les relations interpersonnelles.  « Bien sûr! »
•    Ils cherchent des personnes qui ont une certaine capacité comme dirigeant et administrateur.  « Oui, ça, c’est vrai aussi! »
•    Ils s’assurent que le candidat a reçu une formation dans les disciplines des études bibliques et de la théologie, et qu’ils ont au moins compris les points fondamentaux de la foi.  « Oui. Cela est nécessaire. »
•    Ils cherchent des personnes qui ont une certaine habileté à étudier, prêcher, et enseigner la Parole de Dieu. « Oui. Cela est aussi important. »

Grâce à ce processus de discernement, les dirigeants spirituels recherchent des personnes qui ont au moins un minimum de tous ces aspects.  Or, il y a aussi une autre dimension qu’ils examinent.  En fait, ils recherchent l’évidence de la sainteté dans la vie et le caractère des candidats.

En Tite 1.5-9, l’apôtre Paul fait une liste de 17 qualités qui doivent être démontrées dans la vie des personnes qui aimeraient ou qui devront exercer un leadership spirituel dans l’église.  Écoutez bien, avant de lire ce passage, on doit reconnaître que dans un verset, le terme « ancien » est utilisé alors que dans un autre verset, le mot « surveillant » est employé.  Dans les notes au bas des pages, on peut même lire le mot « évêque ».    Les érudits de la Bible voient ces mots comme interchangeables quant à leur signification.  En d’autres mots, Paul parle des qualités qui doivent être visibles dans la vie des personnes qui sont mises à part comme directeurs spirituels dans le Corps de Christ.

Paul écrit,  « Je t’ai laissé en Crête afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler et que selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville,  s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles qui ne soient ni accusés de débauche, ni indisciplinés.  Il faut en effet que l’évêque soit irréprochable, comme intendant de Dieu, qu’il ne soit ni intolérant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni âpre au gain, mais qu’il soit hospitalier, ami du bien, sensé, juste, consacré, maître de lui, attaché à la Parole authentique, telle qu’elle a été enseignée afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs. » (Tite 1.5-9)

Que dirons-nous concernant ce que Dieu recherche dans les leaders spirituels?  J’ai passé quelque temps à considérer cette liste et j’ai pensé à ces 17 qualités, je les ai regroupées en 4 points, et j’ai rédigé une question pour chacun des points.  Voilà donc, selon moi, ce que ce passage semble dire à l’Église.

1.    Groupe #1.  Les ministres ordonnés doivent être des personnes qui ont prouvé qu’elles pouvaient diriger leur propre foyer.  Il ne s’agit pas uniquement de direction mais aussi de direction spirituelle. Ce qui est écrit au verset 6 nous soumet cette question : « À vous qui êtes un ministre ordonné, qu’est-ce que votre famille et vos amis disent de vous?  Ils vous voient à votre mieux, à votre pire, et ils vous voient aussi entre les deux.  Que diraient-ils à votre sujet? »

Le verset 6 dit que vous devez être  « irréprochables » aux yeux des personnes de votre famille.  Nous devons donc faire une pause et nous demander ce que cela signifie d’être « irréprochable ».  Paul dit que les dirigeants spirituels doivent être sans taches… et non pas sans défauts!  Et il y a une énorme différence.  Les gens sans défaut sont parfaits alors que les gens irréprochables sont des personnes qui savent vivre sainement.  Ils savent le reconnaître s’ils font des erreurs, s’ils réagissent de façon exagérée ou s’ils ne prennent pas leurs responsabilités…  Ils savent alors qu’ils doivent demander pardon… et ils le font!

Le verset 6 dit aussi que l’ancien doit être  « le mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles qui ne soient ni accusés de débauche, ni indisciplinés. »  Cela signifie donc que les ministres ordonnés qui sont mariés doivent avoir un ménage sain. Si le couple a des enfants, ces enfants sont-ils obéissants et sains?  Est-ce qu’ils suivent Jésus?  Sont-ils en train de devenir matures dans leur foi et dans leurs relations interpersonnelles?

Voici donc la première question à poser à un ministre ordonné : « Qu’est-ce que les membres de votre famille disent à votre sujet? »

2.    Groupe #2.  Les ministres ordonnés sont des personnes qui sont matures et peuvent contrôler les impulsions qui surviennent dans leurs vies. Et il y a une très bonne raison pour cela!!  Le verset 7 dit : « Étant donné qu’un surveillant est chargé de faire le travail de Dieu, il doit être irréprochable… »  Ensuite, l’apôtre Paul fait une liste de cinq domaines où la négligence et/ou l’immaturité pourrait ruiner le ministère d’une personne.

•    Point #1.  Concernant la question de toujours gagner sur tous les points, les ministres doivent aussi être « sans reproche ».  Ils ne doivent pas être dominateurs; ils n’ont pas besoin de gagner sur chaque point.  Ils sont capables de tenir leur orgueil en bride.  Ils savent écouter parce qu’ils reconnaissent que Dieu leur fournit souvent une confirmation, une correction, ou de la sagesse, en parlant à travers d’autres dirigeants avec lesquels le ministre travaille.

•    Point #2. Quant à la question de conserver son calme, savoir se maîtriser, ils doivent être sans tache ».  « Ils ne se fâchent pas pour des riens. »

•    Point #3.  Concernant les impulsions ou appétits corporels, ils doivent être  « sans tache. » Une des versions de la Bible traduit les mots de Paul en disant qu’ils ne doivent pas être adonnés au vin.  Je conçois que cela est très important, mais je voudrais prendre la liberté de penser de façon plus élargie et de porter aussi attention à ce que j’appelle les appétits du corps.  Sur la question du vin, la Bible dit, ils ne sont pas adonnés au vin.  Concernant le confort personnel, ils ne doivent pas être paresseux ou insister pour que chaque chose leur convienne.  Quant à la sexualité, ils se comprennent (se connaissent) assez bien pour que leurs relations avec le genre opposé soit approprié et sans reproche.  Sur la question de la gloutonnerie… et bien, peut-être que je devrais m’arrêter ici si je ne veux pas être accusé de me mêler de ce qui ne me regarde pas!  Mais, vous voyez quand même ce que je veux dire.  Les ministres ordonnés doivent être en santé et sains.

•    Point #4. Concernant la violence, ils doivent être « sans tache ».  Ils « ne sont pas violents. »  Pendant que j’étudiais ce verset, j’ai fait une lecture qui disait que de temps en temps, dans l’histoire de l’église, il y avait eu des évêques, qui ont utilisé la violence physique pour châtier des personnes qui n’agissaient pas de façon conforme. C’est peut-être de cela que Paul veut parler. Mais, je crois que cela va au-delà de la violence physique et peut aller jusqu’à la violence psychologique (avec des mots), la violence qui provient des stratégies manipulatrices, et la violence qui peut venir de dirigeants qui utilisent d’autres personnes pour agir à leur place… ce qui résulte en abus spirituel.

•    Point #5.  Quant à l’âpreté au gain, les ministres ordonnés doivent être « sans tache ».  « Ils ne recherchent pas de gains malhonnêtes. »  Quelqu’un qui recherche les biens matériels de façon exagérée est sujet à la corruption. Les dirigeants spirituels sains reconnaissent que tout l’argent est l’argent de Dieu. S’il est vrai que nos ministres ont besoin d’assez d’argent pour vivre modestement, ils doivent quand même reconnaître que le ministère n’est pas une profession qui permet de gagner de l’argent au point de devenir riche.  Il s’agit plutôt de se contenter de vivre en ayant une saine compréhension de ce qui est « assez ».

3.    Groupe #3.  Les ministres ordonnés doivent être dignes de respect à cause de ce qu’ils sont. Ils doivent aimer les gens et leur amour doit être authentique.  Les gens savent quand une personne leur transmet un amour authentique mais ils savent aussi le reconnaître quand cet amour est faux.

Les gens lient parfois le respect à l’autorité.  Or, dans le leadership spirituel, il y a deux sortes d’autorité : l’autorité positionnelle, qui est rattachée à un titre et l’autorité relationnelle qui vient du fait qu’une personne est respectée par les autres.

Alors que je préparais ce message, j’ai aperçu une citation qui parle directement de ce que nous avançons ici.  La petite affiche disait, « Si vous détenez une position, vous aurez des subordonnés; si vous êtes un leader, vous aurez des personnes qui voudront être vos disciples. »

Dans le groupe 3, la question est donc: « Cette personne est-elle quelqu’un que je voudrais écouter et suivre, même si elle n’avait pas ce titre? »

Je me souviens qu’il y avait un candidat au ministère dans l’une de nos églises où j’ai servi qui avait vraiment de la difficulté avec cette question.  Il avait fait partie du personnel de l’église pendant, disons une période d’un mois et un jour, lorsqu’il est venu me voir dans mon bureau avec un air assez vexé… Lorsque je lui ai demandé ce qui n’allait pas, il m’a expliqué qu’il était frustré que les gens ne l’appellent pas « Pasteur ».  Je suis resté tranquille et je l’ai écouté déverser sa frustration; il ne se sentait pas respecté, on ne l’appelait pas « Pasteur ».  Lorsqu’il eut terminé, je lui ai dit, « Sam (nom fictif), si tu aimes vraiment ces gens et que tu vis ton appel fidèlement en tant que pasteur parmi eux, ils t’appelleront éventuellement « Pasteur. »  Par contre, si tu exiges qu’il t’appelle « Pasteur », ils le feront sans doute, mais ils se demanderont ce qui ne va pas dans ta tête. »

Les ministres ordonnés doivent être dignes de respect à cause de ce qu’ils sont.  Le verset 8 dit que « les ministres ordonnés dont « hospitaliers ».  Les gens aiment donc être auprès d’eux parce qu’ils se sentent aimés.

Ils « aiment ce qui est bon et bien. »  Les gens aiment être près d’eux parce qu’ils sont centrés sur ce qui est honorable.

D’un côté, ils ne sont pas des personnes qui critiquent, ni des personnes qui se croient meilleures que les autres.  D’un autre côté, ces individus ne sont pas méchants, durs avec les autres, ou vulgaires.  Ce sont de bonnes personnes, tout comme Jésus l’était, qui marchent en faisant le bien.

Les gens aiment être auprès d’eux parce qu’ils sont des gens « qui savent se maîtriser,  droits, saints et disciplinés. »

Les ministres ordonnés doivent se mériter le respect à cause de ce qu’ils sont. Les gens les respecteraient et les suivraient, même s’ils n’avaient pas ce titre.

4.    Groupe #4. Comment pouvons-nous catégoriser ce qui reste au verset 9?  Il y est dit, « Il doit s’attacher à la Parole, telle qu’elle a été enseignée afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de convaincre les contradicteurs. »

Les ministres ordonnés doivent garder précieusement la Parole de Dieu. Voici ce que je veux dire.  Puisque c’est la Parole de Dieu, ils doivent aimer l’étudier et la prêcher, non seulement la prêcher de façon correcte et avec enthousiasme à ceux qui sont disposés à la recevoir, mais puisqu’il s’agit de la Parole de Dieu, ils doivent aussi être préparés à confronter ceux qui pervertissent son message.

C’est pourquoi je dis, à moi-même et à tous les autres ministres ordonnés présents:

C’est le bon moment pour nous de renouveler les vœux que vous et moi, nous avons prononcés lorsque nous avons été ordonnés. À toi, Georges, je dis que ces vœux sont sacrés pour Dieu et pour l’église.  Donc, avant de prononcer ces vœux, posons-nous quelques questions.

•    Suis-je la personne à propos de qui les gens de ma maison diraient que je suis « un bon directeur spirituel »?

•    Suis-je une personne qui est devenue mature, et est-ce que j’exerce un contrôle sain sur les impulsions de ma vie?

•    Les gens me respectent-ils à cause de ce que je suis?  Me respecteraient-ils quand même si je ne recevais pas un titre?

•    Est-ce que je suis attaché à la Parole de Dieu?  Est-ce que je l’étudie et je l’enseigne avec joie à ceux qui ont hâte de la recevoir, et est-ce que je la défends de toutes mes forces contre ceux qui tenteraient de pervertir son message?

Maintenant, Georges, te voilà finalement rendu en ce moment à ton ordination. C’est un moment sacré et un moment sérieux.  L’Église, aussi bien l’église locale que l’église nationale, a confiance en toi.  Sinon, tu ne serais pas ici et nous ne serions pas ici non plus.  J’ai prié afin que ce soit pour toi un moment qui sera très significatif pour toi et un événement que tu n’oublieras jamais.

Puisses-tu ressentir la généreuse présence du Saint-Esprit alors que tu t’avanceras pour prononcer ces vœux sacrés, face à Dieu et à son people, lorsque tu promettras de servir le Seigneur et son peuple comme dirigeant serviteur pour le reste de ta vie.

Faisant suite au message de Keith Elford, les ministres sont invités à réfléchir sur les directives suivantes du Manuel de l’Église méthodiste libre au Canada.

¶801    LES CONSEILS AUX MINISTRES

1.     La vie personnelle

LES RESSOURCES DIVINES
Ayez confiance en Dieu.  « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété.» (2 Pierre 1.3)   « Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. »  (2 Timothée 1.7)  « …car vous ne pouvez rien sans moi. »  (Jean 15.5)  Les ressources spirituelles vous sont départies par les Écritures, la prière et les sacrements, ainsi que par le peuple de Dieu et la vie elle-même.  Cultivez la présence de Dieu.

LA DISCIPLINE SPIRITUELLE
Exercez-vous à la prière individuelle, familiale et publique.  Intégrez-y l’adoration, la confession, les requêtes, l’intercession et les actions de grâces.  Faites de la prière une source quotidienne de grâce.  Jeûnez, si votre santé le permet.  Sondez les Écritures systématiquement, à l’aide des commentaires et de la concordance biblique.  Méditez sur vos lectures.  Cherchez à mettre en pratique ce que vous avez appris.  Participez au repas du Seigneur aussi souvent que vous le pouvez. Faîtes un engagement de redevabilité avec un partenaire qui va veiller sur votre santé spirituelle et émotionnelle et essayez de le rencontrer régulièrement.

LE PARTENAIRE EN MATIÈRE DE REDEVABILTÉ
Un partenaire en matière de redevabilité est un chrétien mûr, discret et du même sexe, de préférence en dehors de votre congrégation. Il/elle n’est pas ni un conseiller ni un directeur spirituel mais une personne digne de foi à qui vous pouvez confidentiellement partager vos problèmes personnels et à qui vous pouvez être redevable pour tout changement en rapport avec toutes ces questions. Même si le/la partenaire en matière de redevabilité ne doit pas divulguer des informations aux responsables de l’église locale ou de la conférence, il/elle doit vous encourager à demander conseil (y compris l’aide du CMEOP) lorsque les circonstances le suggèrent.

LA VIE FAMILIALE
Soyez fidèles à vos vœux conjugaux (1 Timothée 3.2).  Honorez votre femme en privé comme en public.  Consacrez du temps à votre famille et  disciplinez vos enfants avec amour (1 Timothée 3.4-5).  Construisez une vie familiale saine.

LA COMMUNION FRATERNELLE
Ouvrez-vous à vos semblables.  Cherchez leur conseil.  Rencontrez-les régulièrement pour la prière.  Confessez-leur vos fautes et partagez vos soucis avec eux.  Prenez courage dans le soutien mutuel.  Faites partie d’une équipe pastorale et édifiez vos collègues dans l’amour.

Construisez des amitiés solides qui vous soutiendront dans (et seront compatibles avec) votre vocation et votre ministère.

L’UTILISATION DU TEMPS
Soyez disciplinés et vivez de façon ordonnée et équilibrée.  Exercez-vous à la gestion du temps.  Résistez à la paresse et au travail compulsif.

LA SANTÉ
Maîtrisez et appliquez les principes d’une vie saine, surtout en regard de l’alimentation, du repos et de l’exercice.  Soyez un exemple pour ceux que vous guidez.  Évitez de consommer des substances nocives.

LA CONVERSATION
Écoutez attentivement.  L’écoute est plus que la moitié d’une bonne conversation.   Communiquez clairement en utilisant des mots corrects et exprimez vos opinions de façon pondérée et avec bonté.  Cultivez un sens de l’humour sain. Ne répétez pas ce qu’on vous confie.

L’ÉTHIQUE PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE
Aimez votre prochain comme vous-même.  Ne parlez pas [en] mal de personne.  Gérez vos finances comme un bon intendant et n’empruntez pas de vos paroissiens. Vivez modestement selon les principes de la Bible.   Limitez vos dettes et dépensez avec sagesse et discipline.

Soyez prudent lorsque vous recevez des cadeaux, des subventions/allocations ou des bourses. Tenez compte de la source du financement, vous demandant si l’acceptation de ce cadeau est conforme à  notre doctrine, tout en surveillant s’il n’y aucune attente qui y est rattachée.

Considérez la dîme comme point de départ du partage généreux de vos moyens.

Soyez discrets avec le sexe opposé, en respectant les limites physiques et émotionnelles dans toutes vos relations.

Dirigez votre église à respecter l’éthique dans la musique, les mots et autres média.

Respectez vos collègues dans le ministère.  Observez vos vœux d’ordination.  Honorez le travail de vos prédécesseurs et successeurs.  Les transitions pastorales exigent un nouveau départ.  Il n’est pas sage de retourner à votre ancienne église pour célébrer des mariages, des baptêmes, des funérailles, ou d’y accomplir tout autre ministère pastoral.  Aucun de ces services ne devrait être rendu sans que votre successeur ne soit mis au courant et sans qu’il ne soit consentant.

LE GUIDE DE BON USAGE ET PROFESIONNEL
Procurez-vous un ouvrage à jour sur le bon usage et consultez-le régulièrement afin de connaître la bonne façon de vous conduire en tant que personnage public. En plus, il existe des manuels disponibles au bureau du directeur des Ressources humaines que vous pouvez consulter lorsqu’on vous demande de célébrer les mariages.

2.     LA VIE PROFESSIONNELLE

LES PRINCIPES DE BASE
Revoyez régulièrement les huit principes de base de l’Église méthodiste libre au Canada et appuyez-vous sur ces principes pour édifier votre ministère de dirigeant.

CONDUIRE PAR LA PRÉDICATION ET L’ENSEIGNEMENT
Soyez discipliné.  Réservez-vous une période de temps sans interruption pour étudier et prier afin d’être bien préparé lorsque vous vous présenterez devant l’assemblée.  Recherchez l’onction divine par la puissance du Saint-Esprit ;  sans elle, la prédication est sans effet.  Utilisez des passages bibliques appropriés à chaque occasion.  Préparez votre prédication en profondeur, gardez votre sujet et répondez aux besoins des gens.  Expliquez les Écritures de façon systématique.  Recherchez la direction divine dans le choix des sujets.  Consultez le calendrier chrétien pour équilibrer vos prédications.  Communiquez avec conviction des vérités profondes tout en utilisant un langage simple.  Vivez ce que vous prêchez.

Enseignez avec clarté, en présentant la vérité de façon ordonnée.  Variez vos méthodes et faites place au dialogue.

Par la prédication et l’enseignement, cherchez à améliorer la compréhension et susciter un changement de comportement.

LA DIRECTION DU CULTE D’ADORATION

Préparez les réunions de culte d’adoration avec soin.  Intégrez-y la prière, la lecture des Écritures, les cantiques, la prédication, ainsi qu’en célébrant régulièrement les sacrements         de la dernière Cène et du baptême.  Recherchez l’équilibre entre l’adoration organisée et l’adoration spontanée. Concentrez toute l’attention sur Dieu et sur tous ses attributs.  Guidez les gens.  Amenez-les dans l’adoration.  Soyez conscients que vous servez d’exemple lorsque vous adorez le Seigneur.  Faites participer toute l’assemblée et faites appel aux laïques avec sagesse.  Les enfants doivent aussi recevoir une attention adéquate.

Préparez à l’avance l’essentiel de vos prières mais priez de manière spontanée.  Attendez-vous à ce que les gens vivent la présence de Dieu.  Quel que soit le thème du culte, ayez toujours un mot d’encouragement avant la clôture du culte.

LES SOINS PASTORAUX ET L’ÉVANGÉLISATION

Veillez à ce que chacune de vos brebis reçoive les soins dont elle a besoin.  Maintenez un équilibre sain entre les contacts personnels stratégiques et les soins administrés par des bénévoles et/ou des membres du personnel formés à cet effet.  Découvrez des façons innovatrices de satisfaire à tous les besoins : les visites à domicile, les appels téléphoniques, les cartes de vœux et les petits messages (notes écrites, courrier électronique, etc.)

Une priorité toute particulière doit être accordée à l’identification des personnes qui cherchent Dieu.  Devenez ami de des amis pour ces personnes avant de les introduire à Jésus.   Soyez vous-même un modèle d’engagement personnel face à la Grande Commission.  Veillez à ce que d’autres personnes soient formées et impliquées dans l’évangélisation.

Assurez-vous qu’une attention particulière soit portée aux personnes malades, âgées, confinées ou en détresse.  Assurez-vous que quelqu’un puisse accompagner ceux qui traversent des moments cruciaux, soit une naissance, un mariage, une tragédie, un honneur rendu, ou un décès.

Soyez disponibles pour des rencontres de relation d’aide pastorale.  Que vos manières et votre langage soient teintés d’ouverture aux besoins humains.  Soyez prêt et disposé à rencontrer toute personne qui a besoin de conseil et de direction.  Développez vos aptitudes afin de dispenser une aide de qualité et n’oubliez pas de prévoir un local qui convienne à ces rencontres.  Reconnaissez les limites de votre compétence/vos capacités en relation d’aide et, si nécessaire, référez-les à des personnes spécialisées, qu’il s’agisse de questions légales, financières ou médicales, ou tout autre domaine qui dépasse votre expertise. Que vos relations avec ceux qui sont sous vos soins soient empreintes d’amour et d’honnêteté.

Soyez compréhensif. S’il y a controverse,  prenez des arrangements, si cela est possible, pour qu’un médiateur/conseiller s’occupe du cas, vous laissant libre de prendre soin des deux parties concernées.  Cela évitera qu’une des parties ne vous accuse de favoritisme.

Ayez une conduite professionnelle sans reproche.  Conduisez-vous toujours comme étant en présence de Christ.  Ayez un respect absolu pour tout propos confidentiel.

Veillez à ce que tout nouveau croyant, toute nouvelle personne dans l’assemblée,  qu’il s’agisse d’un adulte, adolescent ou enfant, soit encouragé à se joindre à l’église et à des groupes de soutien, s’ils existent.  Des cours concernant l’adhésion à l’église doivent  être offerts de façon régulière.

DIRIGER À TRAVERS D’AUTRES DIRIGEANTS
L’ampleur et la puissance de tout ministère sont déterminées par la qualité du leadership.  Prenez la décision de développer des leaders remplis du Saint-Esprit et en état de croissance et confiez-leur tout simplement des responsabilités en tenant compte de leur niveau de croissance spirituelle, de leurs aptitudes et de leur disponibilité.

Aidez vos gens dans la planification et l’établissement d’objectifs précis, dans le but d’agrandir le royaume de Christ. Mobilisez et formez des laïques pour des ministères au-delà des limites de votre congrégation actuelle. Faites régulièrement la promotion d’une vision concernant un nouveau service et même l’implantation d’une nouvelle église.

Supervisez l’administration de l’église.  Par une bonne administration, aidez à promouvoir la vision et la mission de la congrégation, cherchant toujours à atteindre l’harmonie et la croissance.  Soyez ordonné dans ce que vous accomplissez. Lorsque cela est possible, de prendre des décisions de manière consultative, en recherchant un consensus afin que les différents points de vue soient entendus et que les gens soient respectés dans ce processus.

Établissez un calendrier régulier pour les réunions du conseil et des comités.  Aidez vos paroissiens à découvrir et à utiliser leurs dons spirituels et à développer des aptitudes pour le ministère.

Partagez le leadership et travaillez en coopération avec les collègues aussi bien laïcs qu’ordonnés, respectant leurs divers dons, leurs qualifications, leurs ministères, et leur approche de la spiritualité.

Soyez au courant des activités des services principaux de votre église.  Conservez des dossiers concernant vos ministères à jour. Faites-en régulièrement des rapports à votre conseil officiel et aux dirigeants de la conférence.

Établissez des relations avec les dirigeants des autres églises de votre communauté, faites preuve de bonne volonté, et recherchez des façons appropriées de coopérer dans le ministère.

Coopérez avec ceux qui ont l’autorité sur vous.  Montrez de la loyauté envers votre confession religieuse.  Envoyez promptement les rapports exigés.  Utilisez les hymnes, les cantiques, le matériel de formation et les périodiques méthodistes libres.  Soutenez les ministères mondiaux canadiens tels que Core Ministries et faites la promotion de Giving Streams et autres ministères de l’église en général.