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L’environnement

 

I. Introduction.

II. Que disent les Écritures?

III. Que tirons-nous de Wesley et de nos racines méthodistes?

IV. La déclaration évangélique sur la gérance de tout ce qui a été créé.

V.OĂč sommes-nous rendus concernant le rĂ©chauffement de la planĂšte?

VI.Mauvaises conceptions communes.

VII. S’occuper de la crĂ©ation et rendre gloire Ă  Dieu.

VIII.  Des idĂ©es sur un ministĂšre centrĂ© sur la protection de l’environnement.

Bibliographie

Annexe: “The Evangelical Declaration on the Care of Creation” (DĂ©claration Ă©vangĂ©lique sur la gĂ©rance de la crĂ©ation)

 

I. Introduction

Les Écritures rĂ©vĂšlent que Dieu est le CrĂ©ateur.Le fait d’aimer Dieu implique que nous devons prendre soin de tout ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©.GenĂšse 2.15 nous dit que, « Le fait d’aimer Dieu implique que nous allons prendre soin de ce qu’Il a crĂ©Ă©. »GenĂšse 2.15 dit : « L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le Jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. »

Prendre soin de la crĂ©ation  n’est pas uniquement une question d’obĂ©issance ou une expression de notre amour pour Dieu, mais cela peut aussi ĂȘtre une forme d’évangĂ©lisme en rapport avec la culture. Un potentiel existe, pour les disciples de Christ, qui leur permet d’ĂȘtre en rapport avec ceux qui font partie de la crĂ©ation humaine et qui se soucient de l’environnement.L’histoire suivante illustre ce principe.

Stephen Rand, le directeur de The Evangelical Alliance Relief Fund (Tearfund), raconte une histoire concernant la plantation d’arbres en Éthiopie.Le gouvernement avait donnĂ© 500 hectares de terre mais il ne s’agissait pas d’un don trĂšs gĂ©nĂ©reux puisque ces terres Ă©taient dĂ©solĂ©es dĂ» Ă  la dĂ©forestation (qui avait conduit Ă  la famine.)

L’église a demandĂ© l’aide des rĂ©sidents locaux pour cultiver la terre et planter des arbres. Ces travailleurs Ă©taient payĂ©s en nourriture et des relations n’ont pas tardĂ© Ă  se dĂ©velopper.Des annĂ©es plus tard, des pousses minuscules avaient poussĂ© jusqu’à plus de 30 pieds de hauteur et ce qui avait dĂ©jĂ  eu l’apparence d’un paysage rocheux lunaire fut restaurĂ© et transformĂ© en un environnement productif.

Le gouvernement fut si impressionnĂ© qu’ils donnĂšrent Ă  l’église un autre 500 hectares de terre.Mais, ce n’était pas tout!On a pu constater l’évidence de l’Ɠuvre de Dieu, ce qui fut bien plus impressionnant qu’un paysage restaurĂ©.La rĂ©gion oĂč ce projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă©tait une rĂ©gion oĂč des missionnaires avaient prĂȘchĂ© durant vingt ans sans beaucoup de succĂšs.

Par contre, aprĂšs le projet de restauration conduit par l’église, les gens commencĂšrent Ă  poser des questions; pourquoi une Ă©glise ferait-elle de telles choses?Et la rĂ©ponse Ă©tait simple: « C’est par obĂ©issance Ă  Dieu et pour exprimer notre amour pour lui que nous prenons soin de la crĂ©ation. »

À la fin, le pasteur a eu l’opportunitĂ© de leur dire que c’était l’amour de Dieu pour eux qui pouvait changer, non seulement les paysages, mais que Dieu pouvait aussi transformer leurs vies.« Comme rĂ©sultat, certains s’étaient engagĂ©s envers Christ, et une Ă©glise avait Ă©tĂ© Ă©tablie. Planter des arbres avait eu l’effet d’une prĂ©dication persuasive”.[1]
Pour tous les chrĂ©tiens, le dĂ©fi consiste Ă  vivre en protĂ©geant l’environnement/la crĂ©ation, dans le but d’exprimer/de transmettre l’amour de Dieu.

II. Qu’en disent les Écritures?

Pour de nombreux chrĂ©tiens, le point de dĂ©part dans un sujet de ce genre, ce sont les Écritures.Elles nous apprennent beaucoup au sujet de la terre.Le tout premier verset de la Bible affirme qu’au dĂ©but, Dieu crĂ©a le ciel et la terre (GenĂšse 1.1).Et non seulement Dieu a-t-il crĂ©Ă© le monde, mais Il a dĂ©clarĂ© que c’était bon (GenĂšse 1.2).L’incarnation et la rĂ©surrection confirment que Dieu considĂšre que le monde physique qu’Il a crĂ©Ă© est bon. Malheureusement, Ă  cause de la dĂ©sobĂ©issance des hommes au commandement de Dieu, cette « bonne » crĂ©ation de Dieu fut maudite(GenĂšse 3.17).Selon Paul, il en rĂ©sulte que la crĂ©ation gĂ©mit sous le poids du pĂ©chĂ© (Romains 8.20-22).Pourtant, quoique la crĂ©ation gĂ©misse, Dieu continue de la soutenir (HĂ©breux 1.2-3).En fait, aprĂšs le dĂ©luge (GenĂšse 8), il y a six rĂ©fĂ©rences Ă  l’alliance que Dieu a faite avec la crĂ©ation (GenĂšse 9).Cette alliance que Dieu fait avec, non seulement NoĂ© et sa famille, mais aussi toute la crĂ©ation, est Ă©ternelle et inconditionnelle.(N.B.: toute crĂ©ature vivante).[2]Non seulement Dieu soutient-il sa crĂ©ation, mais les Écritures affirment que la crĂ©ation de Dieu proclame la gloire de Dieu  (Psaumes 19.1-4; Psaumes 104; Romains 1.20-23). Et quoique ce monde gĂ©misse Ă  cause du pĂ©chĂ© et soit sujette Ă  la dĂ©cadence et Ă  la mort, RĂ©vĂ©lations 11.18 nous avertit qu’un temps viendra, «  ainsi que le temps de juger les morts, de rĂ©compenser tes serviteurs, les prophĂštes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de dĂ©truire ceux qui dĂ©truisent la terre. »Enfin, les Écritures affirment qu’il y aura un jour de nouveaux cieux et une nouvelle terre (EsaĂŻe 65.17-23, RĂ©vĂ©lations 21.1, 5).

III. Qu’en est-il de John Wesley et de nos racines mĂ©thodistes?

VoilĂ  une question surprenante puisque le mouvement environnemental est un dĂ©veloppement assez rĂ©cent dans l’histoire de l’humanitĂ©. Beaucoup voient François d’Assise comme le thĂ©ologien de la nature.Et Lynn White, dans son article,« The Historical Roots of our Ecological Crisis » l’a citĂ© comme exemple chrĂ©tien :

Nous devrions peut-ĂȘtre penser au plus grand radical que l’histoire chrĂ©tienne ait connu depuis Christ : Saint François d’Assise.La clef qui nous permet de comprendre François d’Assise est sa croyance dans la vertu de l’humilitĂ©, non seulement pour les individus mais aussi pour l’homme, en tant qu’espĂšce.

 

Francis a tentĂ© de dĂ©trĂŽner l’homme de sa monarchie sur la crĂ©ation et d’établir une dĂ©mocratie de toutes les crĂ©atures de Dieu.D’aprĂšs lui, la fourmi n’est plus simplement un sujet de sermon pour les paresseux et les flammes sont une poussĂ©ede l’ñme dans son union avec Dieu. Les fourmis deviennent donc « nos sƓurs, les fourmis » et le feu devient « notre frĂšre, le feu », et ils louent le CrĂ©ateur Ă  leur propre façon, tout comme le FrĂšre Homme le fait
Plus tard, des commentateurs diront que Saint François prĂȘchait aux oiseaux comme façon dereprocher aux hommes qu’ils ne voulaient rien entendre.Mais, ce n’est pas ce qu’on a Ă©crit sur lui.On dit plutĂŽt qu’il poussait les petits oiseaux Ă  louer Dieu.Ils entraient en extase, battaient des ailes et gazouillaient en se rĂ©jouissant. Des lĂ©gendes concernant les saints, particuliĂšrement des saints irlandais, ont longtemps racontĂ© leurs rencontres avec les animaux. Par contre, je crois qu’il s’agissait toujours de dĂ©montrer la domination humaine sur les autres crĂ©atures, ce qui Ă©tait diffĂ©rent chez François. »[3]

 

White conclut donc sa discussion en proposant que St-François d’Assise devienne le saint patron des Ă©cologistes!

À ce titre, on devrait aussi considĂ©rer John Wesley.Le livre de Theodore Runyon, The New Creation: John Wesley’s Theology Today, contient une section qui s’adresse Ă  cette question.

Il nous faut pourtant admettre que «  l’écologie ne faisait pas partie de l’agenda thĂ©ologique durant les jours de Wesley. »[4]Runyon, ainsi que d’autres Ă©rudits semblables Ă  Wesley, tels qu’ Albert Outler, ont identifiĂ© la restauration de l’image de Dieu (ÉphĂ©siens 4.23, Colossiens 3.10) comme un thĂšme central de la thĂ©ologie de Wesley, qui a toujours une incidence sur les problĂšmes sociaux d’aujourd’hui.Est-ce donc que la restauration de l’image de Dieu pourrait avoir un rapport avec des questions sociales telles que l’environnement?

Comme Steven Bouma-Prediger Ă©crit dans son livre, For the Beauty of the Earth, « Notre vocation ne dĂ©pend pas des rĂ©sultats/de l’état de la planĂšte. Elle dĂ©pend nettement de notre caractĂšre de porteurs de l’image de Dieu et d’humains capables de rĂ©pondre Ă  ce qu’il demande. » [5]Wesley a Ă©tĂ© capable de percevoir cette connexion entre l’humanitĂ© en tant que porteurs de l’image de Dieu, et donc capables de rĂ©agir face Ă  l’environnement de façon responsable. Par exemple, alors que beaucoup de personnes Ă©taient centrĂ©es sur les choses Ă  venir, « Wesley comprenait le but de Dieu comme Ă©tant la transformation de l’ñge prĂ©sent, la restauration de la santĂ© physique et spirituelle de ce que Dieu avait crĂ©Ă©. »[6]Wesley Ă©tait intĂ©ressĂ©, non seulement Ă  la thĂ©ologie et aux choses de Dieu, mais aussi Ă  la science et au monde naturel; ses intĂ©rĂȘts Ă©taient trĂšs diversifiĂ©s.

Ils allaient de l’observation de l’immense variĂ©tĂ© des espĂšces qui habitent le globe jusqu’aux conditions climatiques qui prĂ©valent autour de la planĂšte, aux phĂ©nomĂšnes scientifiques tels que l’électricitĂ© avec laquelle il avait fait des expĂ©riences, aprĂšs s’ĂȘtre familiarisĂ© avec les expĂ©riences conduites par Benjamin Franklin et d’autres personnes. L’étendue de ses intĂ©rĂȘts est illustrĂ©e dans les cinq volumes qu’il a Ă©crits et qui contient sa philosophie de la nature, A Survey of the Wisdom of God in Creation. Cette Ă©tude allait des complexitĂ©s du corps humain jusqu’au royaume des animaux (dans lequel Ă©taient inclus les oiseaux, les poissons, les reptiles, et les insectes), et a Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e par des observations sur l’écologie – comment toutes ces crĂ©atures Ă©taient capables de vivre ensemble, et comment chacune avait sa place au sein du plan global d’un CrĂ©ateur bienveillant.[7]

 

Dans cette oeuvre, Wesley dĂ©veloppe une vision Ă©cologique mondiale oĂč tout ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© a une place qui lui est rĂ©servĂ©e.Dans la prĂ©face de l’édition amĂ©ricaine de l’étude, A Survey of the Wisdom of God in the Creation, Wesley nous dit ce qui suit.

En nous familiarisant avec les sujets reliĂ©s Ă  la philosophie de la nature, nous entrons dans une sorte d’association avec les Ɠuvres de la nature; nous entrons dans le grand concert de sa chorale de grande envergure.Et en apprenant Ă  connaĂźtre et Ă  nous familiariser avec les Ɠuvres de la nature, nous devenons un membre de sa famille, un participant Ă  ses fĂ©licitĂ©s.Par contre, si nous demeurons ignorants Ă  son sujet, nous sommes des Ă©trangers sĂ©journant dans une terre inconnue qui ne nous connaĂźt pas plus que nous la connaissons.[8]

 

N’était-ce qu’un hobby pour Wesley d’observer le monde naturel d’aussi prĂšs, ou y avait-il un motif derriĂšre cet intĂ©rĂȘt?Runyon considĂšre la thĂ©ologie de la restauration de l’image de Dieu comme reliĂ©e Ă  l’environnement.Pour Wesley, il y a un lien direct entre les deux.Runyon cite un commentaire de Wesley sur la bĂ©atitude, « Heureux ceux qui ont le cƓur pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5.8), avant d’ajouter son propre commentaire qui dĂ©crit la portĂ©e de la thĂ©ologie de Wesley pour notre Ă©poque actuelle.

[Wesley écrit] « Ceux qui ont le coeur pur voient Dieu en toutes choses.Ils le voient dans le firmament du ciel, dans la lune qui circule en lumiÚre, dans le soleil quand il se réjouit, tel un géant qui poursuit sa route. Ils le voient faire des nuages ses chars, et marcher sur les ailes du vent. »Ils le voient« préparer la pluie pour la terre », et «bénir sa production ».

 

[Runyon commente] « Cette vision de Dieu est une vision de toute la crĂ©ation en Dieu, et de Dieu au sein de toute la crĂ©ation.La leçon inculquĂ©e par notre merveilleux Seigneur dans cette bĂ©atitude, dit Wesley, est que « Dieu existe en toutes choses, et nous devons voir le reflet du CrĂ©ateur dans chacune des crĂ©atures (comme dans un miroir).Cela signifie que nous ne devrions pas utiliser, ni voir quoi que ce soit, comme Ă©tant sĂ©parĂ© de Dieu puisque cela serait certainement une sorte d’athĂ©isme pratique. »[9]

 

Wesley n’est pas un panthĂ©iste (qui divinise la nature) ; il sait que la crĂ©ation est distincte du CrĂ©ateur. Cette Ă©tude de la nature, toutefois, a conduit Wesley Ă  Ă©crire extensivement sur ce sujet dans son livre, The Wisdom of God in Creation. Pour Wesley, la nature possĂšde une harmonie qui a Ă©tĂ© Ă©tablie lorsque Dieu a prononcĂ© que sa crĂ©ation Ă©tait bonne. Cette harmonie a Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©e par les effets de la chute.Les Écritures nous promettent toutefois que la crĂ©ation sera renouvelĂ©e.Un jour, le lion, comme le boeuf, mangera de la paille (ÉsaĂŻe 65.25).

La restauration de l’image de Dieu aura des consĂ©quences concernant les questions environnementales, puisque les enfants de Dieu seront bĂ©nis; ils verront Dieu et ils verront la sagesse de Dieu dans la crĂ©ation.Observer le monde naturel sans tenir compte de Dieu est ce que Wesley appelle l’athĂ©isme pratique; c’est un pĂ©chĂ©, une offense envers le CrĂ©ateur.

 

IV. La déclaration évangélique sur la gérance de la création

En 1994, de nombreux dirigeants chrĂ©tiens, des scientifiques, et des thĂ©ologiens concernĂ©s ont rĂ©digĂ© une Ă©bauche de cette dĂ©claration Ă©vangĂ©lique sur l’environnement.Vous trouverez ce document en ligne au : www.creationcare.org ou dans le livre, The Care of Creation, Ă©ditĂ© par R.J. Berry.Dans l’introduction, Berry Ă©crit :

Si les problĂšmes environnementaux sont aussi graves que les experts semblent le croire, il est nĂ©cessaire que les chrĂ©tiens sentent le besoin de centrer leur attention sur ce sujet qui est une affaire de survie et qui comporte une grande signification au plan apologĂ©tique (crĂ©dibilitĂ© des dogmes).Il existe pourtant une question plus grave.Si la gĂ©rance de la crĂ©ation vient d’un mandat divin confiĂ© Ă  l’humanitĂ© entiĂšre, et si l’Ɠuvre de la rĂ©demption doit vraiment comprendre la rĂ©conciliation de toutes choses avec le PĂšre, «  et de rĂ©concilier avec lui-mĂȘme, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux  »Colossiens 1.20, on devrait penser que de nĂ©gliger de « prendre soin de la terre » est un pĂ©chĂ©. Il ne s’agit donc pas seulement d’une option sur un agenda trop chargĂ©. [10]

 

En des mots plus simples, « si le fait de prendre soin de la crĂ©ation est un commandement de Dieu, le fait de ne pas s’en occuper devient un pĂ©chĂ©. 

John Stott est aussi d’accord que les chrĂ©tiens devraient tenir Ă  faire quelque chose pour l’environnement.

Les chrĂ©tiens ont sĂ»rement dĂ» ĂȘtre Ă  l’avant-garde du mouvement concernant la responsabilitĂ© environnementale Ă  cause de nos doctrines sur la crĂ©ation et sur son intendance.Dieu a-t-il fait le monde?Le soutient-il?Est-ce qu’il nous a confiĂ© ses ressources?Sachant que Dieu se soucie de sa propre crĂ©ation devraitnous inspirer Ă  ĂȘtre aussi concernĂ©s.[11]

 

Berry et Stott ne sont pas les seuls puisque Ghillean T. Prance a dit la mĂȘme chose:

En rĂ©ponse aux nombreuses personnes qui ont explorĂ© les idĂ©ologies et les religions du monde, Ă  la recherche des ressources pour la guĂ©rison de la Terre, la dĂ©claration chrĂ©tienne nous appelle Ă  nous repentir, Ă  passer Ă  l’action, Ă  Ă©tudier les bases bibliques des soins qu’il faut donner Ă  la crĂ©ation, et Ă  dĂ©couvrir ce que la crĂ©ation nous rĂ©vĂšle au sujet de Dieu. Si nous devions faire toutes ces choses, les chrĂ©tiens seraient alors aux premiers rangs du mouvement environnemental au lieu d’en laisser la direction aux paĂŻens. [12]

 

Cette déclaration concernant la prise en charge de la planÚte a été endossée par de nombreux dirigeants chrétiens tels que: Alister McGrath, Ted Engstrom, Richard Foster, David L. McKenna, J. I. Packer, Eugene Peterson, Ronald Sider, John R. W. Stott, etc.

En fait, prÚs de 500 leaders chrétiens ont endossé ce document qui identifie sept points concernant la dégradation de la planÚte :

1) la dégradation de la terre;

2) la déforestation;

3) l’extinction des espùces;

4) la dĂ©gradation de l’eau;

5) l’intoxication globale;

6) l’altĂ©ration de l’atmosphĂšre;

7) la dégradation des humains et de la culture.

 

Cette dĂ©claration invite le peuple de Dieu Ă  rĂ©agir face Ă  la corruption de cette crĂ©ation dont Dieu a dit qu’elle Ă©tait « bonne ».L’appel Ă  l’action contenu dans cette dĂ©claration comprend quatrerĂ©actions spirituelles souhaitables pour les enfants de Dieu.

En tant que disciples de Jésus-Christ, nous croyons que la Bible nous appelle à réagir de quatre façons :

 

1 – Dieu veut que nous nous confessions et que nous nous repentions de nos attitudes qui dĂ©valuent la crĂ©ation et qui dĂ©forment ou ignorent la rĂ©vĂ©lation biblique dans le but de soutenir le mauvais usage que nous en faisons.Vu que nous avons oubliĂ© que « la terre appartient au Seigneur », nous avons tout bonnement utilisĂ© ce qu’il a crĂ©Ă© en mettant de cĂŽtĂ© notre responsabilitĂ© qui consistait Ă  gĂ©rer, prendre soin de ce que Dieu avait crĂ©Ă©.

 

2 – Nos actions et nos attitudes envers la terre doivent ĂȘtre au cƓur de notre foi et enracinĂ©es dans la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation de Dieu en Christ et dans les Écritures.Nous rĂ©sistons Ă  ces façons de penser qui prĂ©sumeraient que l’Évangile n’a rien Ă  voir avec les soins que nous devons apporter Ă  la partie de la crĂ©ation qui n’est pas humaine ainsi qu’aux idĂ©ologies qui rĂ©duiraient l’Évangile Ă  rien de plus que la gĂ©rance de cette crĂ©ation.

 

3 – Nous devons faire tout notre possible pour apprendre tout ce que la Bible nous dit au sujet du CrĂ©ateur, de ce qu’il a crĂ©Ă©, et concernant notre tĂąche/rĂŽle en tant qu’humains.Romains 8.19 nous dit : « Aussi, la crĂ©ation attend-elle avec un ardent dĂ©sir la rĂ©vĂ©lation des fils de Dieu. »

 

4 – Nous devons chercher Ă  comprendre ce que la crĂ©ation rĂ©vĂšle concernant la divinitĂ© de Dieu, sa prĂ©sence fortifiante, sa puissance qui dure Ă  jamais, et ce que la crĂ©ation nous enseigne sur l’ordre prescrit par Dieu et les principes qui doivent ĂȘtre utilisĂ©s pour son bon fonctionnement. [13]

 

 

V. Que se passe-t-il concernant le réchauffement de la planÚte?

La déclaration évangélique concernant la gérance de la création ne fait pas référence au réchauffement de la planÚte.Il est évident que notre mandat qui consiste à prendre soin de la création dépasse de beaucoup ce problÚme particulier.Le livre de

Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, dĂ©veloppe une thĂ©ologie biblique sur la crĂ©ation et sur l’importance de s’occuper attentivement de l’environnement.Sa conclusion pourrait dĂ©samorcer le dĂ©bat sur le rĂ©chauffement de la planĂšte.

Les consĂ©quences pratiques d’une foi aussi radicale sont en elles-mĂȘmes radicales.Par exemple, les discussions de ce qui est « rĂ©aliste » prennent tout Ă  coup un ton diffĂ©rent.Bien sĂ»r, la rĂ©ponse dĂ©pend de ce qui est vraiment rĂ©el.Si Dieu est vraiment au centre de tout et que le bon avenir de Dieu constitue la rĂ©alitĂ© la plus certaine, alors, la façon d’agir vraiment rĂ©aliste sera de transmettre la responsabilitĂ© Ă  d’autres, selon l’éthique actuelle concernant les consĂ©quences, qui dit qu’une personne ne devrait agir que si elle croit que son action aura de bonnes consĂ©quences, et aussi, vu que nous sommes des personnesqui possĂ©dons la vertu de l’espoir, nous aimons faire « ce qui est bien. »Si nous croyons que cela fait partie de notre tĂąche de recycler, en tant que gardiens de la terre, nous devons alors le faire, que cela ait une chance ou non de changer le monde.Il faut faire ce qui est bien! Nous devons remplir notre mission d’intendants de la terre, sans savoir si le problĂšme du rĂ©chauffement de la planĂšte est vrai, ou s’il est vrai qu’il y a des trous dans la couche d’ozone, ou encore s’il est vrai que trois espĂšces non humaines disparaissent Ă  chaque jour. Notre vocation ne dĂ©pend pas des rĂ©sultats ou de l’état de la planĂšte.Elle dĂ©pend tout bonnement de notre caractĂšre en tant qu’humains porteurs de l’image de Dieu et capables de prendre des responsabilitĂ©s.  [14]

 

Les débats concernant le réchauffement de la planÚte sont tout à fait secondaires si on considÚre la question la plus importante.

La question fondamentale pour quiconque se prĂ©occupe de la crĂ©ation n’est pas « Que devons-nous faire au sujet de l’environnement? » mais bien « Qui est Dieu? »Et la rĂ©ponse offerte dans la dĂ©claration dont il est ici question est fortement structurĂ©e; elle commence en affirmant que Dieu est le CrĂ©ateur, d’abord et avant tout
Pour commencer, sachant que la crĂ©ation reflĂšte l’image de Dieu, la premiĂšre rĂ©action du croyant ne doit pas ĂȘtre une sorte d’activisme de raccommodage, mais plutĂŽt un culte d’adoration rendu au CrĂ©ateur. »[15]

 

 

VI. Malendendus fréquents

Dans l’avant-propos du livre, The Care of Creation, John Stott a identifiĂ© deux extrĂȘmes qui doivent ĂȘtre Ă©vitĂ©s sur la maniĂšre d’établir un rapport avec la terre.

En tout premier lieu, nous devons Ă©viter la dĂ©ification de la nature.Comme Stott le dit, « Nous respectons la nature parce que c’est Dieu qui l’a crĂ©Ă©e.Mais, nous nevĂ©nĂ©rons pas la nature comme si elle Ă©tait Dieu et inviolable. »[16]

Quant Ă  l’autre extrĂȘme, il s’agit de l’exploitation de la nature.« GenĂšse 1 a Ă©tĂ© injustement blĂąmĂ© pour l’irresponsabilitĂ© de l’homme face Ă  l’environnement.Il est vrai que Dieu a donnĂ© le mandat Ă  la race humaine de « dominer » la terre et de la « soumettre » (GenĂšse 1:26-28); et ces deux mots hĂ©breux ont une trĂšs grande portĂ©e.Il serait toutefois absurde d’imaginer que celui qui a créé la terre l’a ensuite remise entre nos mains pour qu’elle soit dĂ©truite. »[17] Si l’un de ces extrĂȘmes constitue du panthĂ©isme (l’adoration de la nature comme si elle était divine), l’autre extrĂȘme serait d’exploiter la nature comme si nous étions Dieu.

AprĂšs que le Chapitre 1 de GenĂšse fut « injustement blĂąmĂ© pour le manque de responsabilitĂ© environnementale », plusieurs thĂ©ologiens et Ă©rudits de la Bible ont tentĂ© de fournir une rĂ©ponse apologĂ©tique Ă  l’accusation que GenĂšse 1.28 constitue une licence pour l’exploitation de l’environnement.

Des individus, des comitĂ©s, ont plusieurs fois tentĂ© d’articuler une perspective thĂ©ologique chrĂ©tienne sur l’environnement.Steven Bouma-Prediger nous offre cette Ɠuvre apologĂ©tique lorsqu’il rĂ©pond aux plaintes de certains environnementalistes envers la chrĂ©tientĂ© dans son livre For the Beauty of the Earth.

Il admet au dĂ©part que quoique cette plainte Ă©cologique contre la chrĂ©tientĂ© soit sĂ©rieusement dĂ©fectueuse, un appel Ă  la repentance des chrĂ©tiens est toujours nĂ©cessaire puisque « Nous ne pouvons Ă©chapper Ă  la culpabilitĂ© face Ă  l’écologie, concernant les pĂ©chĂ©s que nous avons commis et aussi les choses que nous avons omis de faire, les pĂ©chĂ©s de nĂ©gligence et d’abus. » [18]

Les quatre plaintes suivantes envers la chrĂ©tientĂ©, concernant l’écologie, sont rĂ©sumĂ©es dans son chapitre intitulĂ© « Is Christianity to Blame? » (Le christianisme est-il Ă  blĂąmer?)

Dans GenĂšse 1.28, on a identifiĂ© un coupable pour la crise Ă©cologique. Les croyants doivent se poser une question : « Ce texte constitue-t-il ou non une licence pour l’exploitation environnementale. »

Bouma-Prediger reconnaĂźt que GenĂšse 1:26 distingue clairement les humains du reste de la crĂ©ation comme ayant Ă©tĂ© crĂ©Ă©s Ă  l’image et Ă  la ressemblance de Dieu.Les humains sont distincts et uniques Ă  cet Ă©gard. Le fait que les crĂ©atures ont Ă©tĂ© nommĂ©es par l’homme indique aussi que l’humanitĂ© est unique dans la crĂ©ation. (GenĂšse 2.19-20)

Par contre, le mot “dominez” de GenĂšse 1.28 parle-t-il vraiment de « domination »?Voici la rĂ©ponse de Bouma-Prediger.

Le Psaume 72 parle trĂšs clairement d’un roi idĂ©al, d’un roi qui dirige toutes les nations et gouverne sur tout avec efficacitĂ©.Le psaume dĂ©clare de façon non Ă©quivoque qu’un tel dirigeant exĂ©cute la justice pour les opprimĂ©s, dĂ©livre les indigents, aide les pauvres, et dĂ©montre la justice dans tout ce qu’il fait. En rĂ©sumĂ©, il exerce une direction qui engendre la paix, l’épanouissement de la crĂ©ation; ce qui est loin d’ĂȘtre de la domination.

 

Quant Ă  JĂ©sus, il dĂ©finit la domination en termes clairement contraires Ă  ce que nous comprenons habituellement.Pour JĂ©sus, diriger/gouverner, c’est servir.Pour exercer une domination, on doit souffrir, si nĂ©cessaire, pour le bien de l’autre.[19]

 

En d’autres mots, utiliser GenĂšse 1.28 pour lui faire porter le blĂąme constitue une exĂ©gĂšse minable.Cette plainte met complĂštement de cĂŽtĂ© d’autres passages des Écritures, incluant GenĂšse 2.15 qui dit que l’humanitĂ© doit servir la crĂ©ation. Autre fait intĂ©ressant Ă  noter, aprĂšs la destruction de la terre par le dĂ©luge dont on parle dans GenĂšse, Chapitre 8, Dieu bĂ©nit une nouvelle fois la crĂ©ation (Chapitre 9.1). Il commande aux humains d’ĂȘtre fĂ©conds et de se multiplier, ce qui est un Ă©cho de GenĂšse 1.28.Dans ce passage, toutefois, il n’est pas fait appel Ă  l’humanitĂ© pour « dominer sur » la crĂ©ation. Ce commandement avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  l’humanitĂ© avant la chute.[20] Finalement, il s’agit aussi d’une simplification historique gravement exagĂ©rĂ©e que de suggĂ©rer qu’une interprĂ©tation de GenĂšse 1.28 doive porter seule la responsabilitĂ© de la crise Ă©cologique. Certains autres facteurs qui ont eu un impact sur l’environnement doivent aussi ĂȘtre considĂ©rĂ©s.

D’autres plaintes concernant l’écologie ont aussi Ă©tĂ© portĂ©es contre le christianisme. Par exemple, l’Église a parfois adhĂ©rĂ© Ă  une philosophie grecque qui Ă©lĂšve l’ñme et toutes les choses spirituelles au-dessus de tout ce qui est physique, incluant le corps et aussi le monde qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©.Ce dualisme dĂ©value la nature; l’Incarnation rĂ©fute facilement cette hĂ©rĂ©sie.

Une troisiĂšme plainte a Ă©tĂ© faite concernant l’écologie Ă  l’encontre des centres du christianisme relativement Ă  certaines expressions de la thĂ©ologie des temps de la fin.La plainte est basĂ©e sur ceci :

L’eschatologie chrĂ©tienne contiendrait des perceptions inadĂ©quates. Par exemple, certains affirment que l’eschatologie chrĂ©tienne nie toute raison de prĂ©server la terre puisque le retour de JĂ©sus introduira une toute nouvelle forme d’existence.
 [C’est une eschatologie tordue qui] 
enseigne que ce monde est Ă©phĂ©mĂšre et ultimement sans aucune importance. [21]

 

En fait, certaines façons de comprendre les temps de la fin iraient si loin que cĂ©lĂ©brer la corruption de la terre serait un signe qui annoncerait la fin des temps!Bouma-Prediger pose la question suivante: « Me permettriez-vous de piller votre maison simplement parce qu’un jour, dans l’avenir, elle sera dĂ©molie? »[22]En partant du principe que l’eschatologie indique la fin pour la nature, la conclusion, soit la destruction de la terre ne doit pas suivre.

Finalement, l’article de Lynn White, publiĂ© en 1966, « The Historical Roots of our Ecological Crisis, » (les racines historiques de notre crise Ă©cologique) affirme que «   le christianisme porte un poids Ă©norme de culpabilitĂ©. » [23] Nous devons nous rappeler que White a suggĂ©rĂ© que St-François soit le saint patron des Ă©cologistes, ce qui prouve qu’il ne prĂ©conisait pas un rejet complet du christianisme.À la fin, il suggĂšre « qu’étant donnĂ© que les racines de notre problĂšme proviennent en grande partie de la religion, le remĂšde doit aussi ĂȘtre essentiellement religieux  » [24]Le poids de la culpabilitĂ© repose doncsur le christianisme concernant la crise Ă©cologique parce que « l’écologie humaine est profondĂ©ment conditionnĂ©e par les croyances au sujet de notre nature et de notre destinĂ©e, et donc, par la religion. » [25]

Il résume ensuite ce que le christianisme a enseigné concernant la nature et affirme que cela a résulté en une exploitation de la nature qui a utilisé la science et la technologie.

Il semble bien que nous sommes en train de nous diriger vers des conclusions

Que beaucoup de chrĂ©tiens ont de la difficultĂ© Ă  accepter.Étant donnĂ© que la science et la technologie sont des mots bĂ©nis dans notre vocabulaire contemporain, certains seront peut-ĂȘtre heureux de savoir, premiĂšrement, que si on le voit au plan historique, la science moderne est une extrapolation de la thĂ©ologie naturelle, et deuxiĂšmement, la technologie moderne peut Ă  tout le moins s’expliquer comme une rĂ©alisation volontaire occidentale du dogme chrĂ©tien de la transcendance de l’homme, et d’une maĂźtrise/domination lĂ©gitime sur la nature.Toutefois, comme nous le reconnaissons maintenant, il y a environ plus d’un siĂšcle, la science et la technologie – qui ont Ă©tĂ© jusqu’ici des activitĂ©s sĂ©parĂ©es – se sont associĂ©es pour fournir Ă  l’humanitĂ© des moyens puissants qui, si on juge d’aprĂšs plusieurs des effets Ă©cologiques, sont devenus impossibles Ă  contrĂŽler. [26]

 

De plus, “en dĂ©truisant l’animisme paĂŻen, le christianisme a permis d’exploiter la nature avec une certaine indiffĂ©rence face Ă  la sensibilitĂ© des objets naturels. [27]

Il a été dit que:

White conclut donc qu’étant donnĂ© que le christianisme a rendu possible la croissance de la science moderne et de la technologie, et vu que la science et la technologie nous ont accordĂ© une puissance sur la nature sans prĂ©cĂ©dent et sans moyens de contrĂŽle, une puissance mal utilisĂ©e que le christianisme a sanctionnĂ©e, le christianisme est tenue responsable pour la situation critique de la terre. [28]

 

En dĂ©veloppant sa thĂšse, White a mal utilisĂ© GenĂšse 1.28 en se servant du concept de la domination plutĂŽt que de celui de la gĂ©rance du territoire.Historiquement, il n’est pas exact de dire que le christianisme, Ă  lui seul, a conduit Ă  l’exploitation scientifique de la nature puisque d’autres cultures qui n’étaient pas influencĂ©es par le christianisme ont aussi causĂ© des dommages environnementaux. La rĂ©ponse apologĂ©tique de Steven Bouma-Prediger Ă  cet argument se trouve dans le principe Ă©noncĂ© par White. « Le rĂŽle prĂ©cis de la thĂ©ologie chrĂ©tienne concernant l’essor de la science moderne est une question complexe qui exige donc plus qu’une rĂ©ponse simple. Il y a un autre principe de White qui Ă  tout le moins discutable. » [29]Il est vrai que la science et la technologie sont des facteurs de dĂ©gradation de l’environnement, mais, comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, on doit aussi considĂ©rer d’autres facteurs, incluant le systĂšme Ă©conomique et la culture occidentale axĂ©e sur l’aviditĂ©, le matĂ©rialisme, et le consumĂ©risme.

Pour les enfants de Dieu, il est important de protĂ©ger la crĂ©ation puisque, non seulement on doit obĂ©ir Ă  ce commandement de Dieu, mais il s’agit aussi d’ĂȘtre des tĂ©moins apologĂ©tiques, face au monde. Si les croyants prennent soin de la crĂ©ation par obĂ©issance Ă  Dieu, un dialogue peut dĂ©buter avec ceux qui sont Ă  l’extĂ©rieur de l’Église mais qui partagent notre souci environnemental.Une bonne intendance de la planĂšte devient en quelque sorte, un « évangĂ©lisme reliĂ© Ă  la culture » [30]et un tĂ©moignage que « ce monde est celui de notre PĂšre » qui est le CrĂ©ateur de tout ce qui existe.

VII. S’occuper de la crĂ©ation et rendre gloire Ă  Dieu.

Cela peut sembler Ă©trange, mais prendre soin de l’environnement, c’est en fait rendre un culte Ă  Dieu; c’est l’adorer.John Stott a dit qu’il serait absurde d’imaginerque Celui qui a crĂ©Ă© laterre aurait pu la remettre entre nos mains afin que nous la dĂ©truisions.

Dans la mĂȘme ligne de pensĂ©e, Calvin B. DeWitt a dit: « Pourrait-on imaginer la perspective absurde de critiques artistiques qui feraient l’éloge de Rembrandt, mais qui accepteraient de piĂ©tiner des peintures qu’il aurait faites tout en honorant sonnom? »On voit pourtant, aujourd’hui, des personnes qui louent le CrĂ©ateur pendant qu’ils piĂ©tinent ce qu’Il a crĂ©Ă©, tout en proclamant le nom de Christ. »[31]C’est pourquoi le premier point de la DĂ©claration se lit : « Parce que nous adorons et honorons le CrĂ©ateur, nous voulons chĂ©rir la crĂ©ation et en prendre soin.» [32]

Adorer Dieu et prendre soin de la crĂ©ation sont complĂ©mentaires: « Il est Ă©vident qu’une personne ne peut louer le CrĂ©ateur et en mĂȘme temps dĂ©truire Sa crĂ©ation, alors que tout a Ă©tĂ© fait pour Le glorifier.Rendre un culte au CrĂ©ateur et bien gĂ©rer sa crĂ©ation font partie d’aimer Dieu. Ce sont deux activitĂ©s qui se renforcent mutuellement.En fait, il ne serait pas “biblique” de les opposer l’une Ă  l’autre.[33]

Tel que nous l’avons mentionnĂ© auparavant, le but n’est pas de prĂŽner un activisme Ă  la bĂącle, mais plutĂŽt de prendre soin de l’environnement comme moyen d’exprimer notre adoration au CrĂ©ateur.

Faire une relation entre l’adoration et la crĂ©ation n’est vraiment pas quelque chose de nouveau.RĂ©vĂ©lation 4, verset 11 nous dit : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, tu as crĂ©Ă© toutes choses, et c’est par ta volontĂ© qu’elles existent et qu’elles furent crĂ©Ă©es. »Dans ce passage, Dieu reçoit des louanges en tant que CrĂ©ateur.

Le cantique de louange familier qui suit est chanté dans plusieurs églises. Il invite la création à se joindre à nous pour louer et adorer Dieu.

    Louez Dieu par qui viennent toutes les bénédictions

Louez Dieu, toutes les créatures ici-bas

Louez-Le, toutes les hordes des cieux

Louez le PĂšre, le Fils, et le Saint-Esprit

 

VIII. Des idĂ©es sur un ministĂšre centrĂ© sur la protection de l’environnement

    En dĂ©veloppant sa propre ‘vision chrĂ©tienne des soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation’, Steven Bouma-Prediger maintient que, dans le domaine de l’écologie, le chrĂ©tien doit particuliĂšrement revenir au concept de la ‘vertu’. Cette façon d’agir envers la crĂ©ation doit ĂȘtre vertueuse, sage, tempĂ©rĂ©e, courageuse, Ă©quitable, etc. 34 Quoique Bouma-Prediger utilise la ‘vertu’ comme paradigme concernant l’action chrĂ©tienne face à  l’environnement, l’action provient plus des catĂ©gories Ă©tablies par Aristote qu’elle ne dĂ©pend de principes bibliques explicites; mais, cette suggestion peut quand mĂȘme nous aider.  Comme nous l’avons vu dans le concept du bon voisinage discutĂ© plus haut, la vertu chrĂ©tienne devrait en fait nous motiver et aussi nous faire accepter notre responsabilitĂ© face Ă  l’environnement.  Dans ce sens, les vertus chrĂ©tiennes que sont la foi, l’espĂ©rance et l’amour (1 Corinthiens 13 :13) peuvent servir en tant que trois arches superposĂ©es en tenant des sĂ©ances de remue-mĂ©ninges, en imaginant/prĂ©voyant, en discutant et en mettant en place un ministĂšre chrĂ©tien qui se chargerait des soins Ă  pourvoir Ă  la crĂ©ation.  Enfin, un tel ministĂšre devrait fournir Ă  l’Église l’opportunité  qui lui permettra de mettre en pratique les vertus de la foi, grĂące au CrĂ©ateur, qui est celui qui soutient toutes choses, de l’espoir dans la transformation eschatologique de toutes choses, et de l’amour pour Dieu et pour notre prochain.  Les idĂ©es suivantes sont donc suggĂ©rĂ©es comme efforts initiaux relativement simples Ă  entreprendre pour toute Ă©glise locale de quelque taille que ce soit qui veut vivre les vertus de la foi, de l’espĂ©rance et de l’amour, grĂące au ministĂšre des soins offerts Ă  la crĂ©ation.

La foi – l’écologie et le tĂ©moignage chrĂ©tien concernant le CrĂ©ateur
    
    En tant que catĂ©gorie pour la conception d’un ministĂšre centrĂ© sur l’environnement, la vertu de la « foi » sous-entend ces possibilitĂ©s ministĂ©rielles oĂč l’église, de façon active, cherche et crĂ©e des moyens d’exprimer sa conviction que la terre et tout ce qu’elle contient appartient au Seigneur, qu’Il est fidĂšle et capable de la soutenir mĂȘme si elle est sujette Ă  se dĂ©tĂ©riorer, et qu’Il nous a appelĂ©s, durant le rĂšgne de Christ, Ă  participer au renouvellement de la terre, selon son engagement.  L’emphase est mise ici sur les questions environnementales, ce qui nous permet de porter tĂ©moignage de façon implicite et aussi explicite, quant Ă  notre foi en l’Ɠuvre rĂ©demptrice de Christ, ce qui s’adresse aussi au renouvellement de la crĂ©ation au complet.

Confesser que nous croyons au Christ de la création

    Quoiqu’il soit aujourd’hui de bon ton que les Ă©glises Ă©laborent des « Ă©noncĂ©s de valeurs  et/ou de visions, le fait de dĂ©clarer que nous croyons en Christ (HĂ©breux 13 :13-14 ou 1 Jean 4 :15), est un acte qui a une signification thĂ©ologique et historique bien plus importante. Eberhard Bush, dans son discours concernant l’expression « confesser notre foi en Christ » comme Ă©tant un acte de l’Église, suggĂšre qu’il s’agit lĂ  d’une « activitĂ© par laquelle les chrĂ©tiens expriment ouvertement la foi qui rĂ©side dans leurs cƓurs ».35  Il dĂ©crit la signification thĂ©ologique de cette confession de foi comme suit : « Lorsque nous rendons ce tĂ©moignage, la foi est perçue de façon visible et aussi auditive; et elle devient donc publique. » Il ne s’agit pas lĂ  d’un hasard puisque ce Dieu auquel les chrĂ©tiens croient se prĂ©occupe Ă©normĂ©ment de ce monde
  Ce qui en fait « ce monde » provient de ce qu’il ne perçoit pas ce qui est actuellement vrai Ă  son sujet. 36 Le fait de confesser notre foi en Christ est donc un acte de dĂ©claration entre nous et envers le monde, proclamant la seigneurie et l’Ɠuvre de rĂ©conciliation de Dieu Ă  travers le Christ, pour son bien-ĂȘtre et sa rĂ©demption. J’espĂšre que ce que cela implique pour l’écologie est clair. Ce dont l’Église a le plus besoin, ce n’est pas autant des dĂ©clarations concernant notre position sur l’environnement ou sur « les soins Ă  prodiguer Ă  la crĂ©ation », mais plutĂŽt que nous confessions que JĂ©sus est le Christ de la crĂ©ation, en qui rĂ©side tout espoir possible. Un tel texte liturgique pourrait ĂȘtre rĂ©citĂ© lors du culte de louanges communautaire, il pourrait ĂȘtre utilisĂ© lors d’une rĂ©union de priĂšre, ou ĂȘtre recommandĂ© comme littĂ©rature en rapport avec l’environnement pour d’autres projets ministĂ©riels.

Participation à des projets non chrétiens

    Une deuxiĂšme façon d’agir qui pourrait ĂȘtre perçue comme expression de la vertu de la « foi » serait de participer Ă  des projets environnementaux non chrĂ©tiens dans le but spĂ©cifique d’apporter une perspective chrĂ©tienne dans la sphĂšre publique.  Quoique ces opportunitĂ©s puissent grandement dĂ©pendre du contexte communautaire, la plupart des communautĂ©s canadiennes tiennent des rencontres publiques/forums pour recueillir les idĂ©es des citoyens concernant les politiques de leurs villes, des Ă©vĂ©nements oĂč on ramasse les dĂ©chets ou autres projets environnementaux similaires auxquels les Ă©glises peuvent participer pour dĂ©montrer leur foi dans l’Ɠuvre rĂ©demptrice de Christ. Comme exemple spĂ©cifique, on pourrait considĂ©rer la plantation d’arbres et autres programmes environnementaux du style ‘Evergreen’, qui a gagnĂ© un prix comme organisme charitable canadien et qui concentre ses efforts sur la « naturalisation urbaine » afin de redonner une meilleure qualitĂ© de vie Ă  nos villes.38 Afin de justifier l’implication volontaire dans une telle sorte d’organisme caritatif, nous pouvons facilement imaginer l’opportunitĂ© qui nous est offerte de dĂ©clarer la soliditĂ© de notre foi envers le CrĂ©ateur lorsqu’on nous le demande, de coopĂ©rer Ă  un projet Evergreen (ou similaire) :  « Pourquoi une Ă©glise voudrait-elle s’occuper de planter des arbres dans une zone urbaine? »

Préparation de séminaires et ateliers de travail 
 
Comme idĂ©e finale dans la catĂ©gorie de « la foi », soulignons les nombreuses possibilitĂ©s concernant des Ă©vĂ©nements destinĂ©s Ă  la conscientisation et l’éducation. Voici quelques suggestions. Vous pouvez inviter des orateurs, tenir des sĂ©minaires et ateliers sur « les soins Ă  offrir Ă  la crĂ©ation, tenir une retraite ou un camp de jour dans la nature sauvage en utilisant un thĂšme spĂ©cifiquement chrĂ©tien relatif Ă  l’environnement.

L’espĂ©rance : L’écologie et la communautĂ© eschatologique
    
    Comme deuxiĂšme catĂ©gorie pour concevoir un ministĂšre centrĂ© sur l’environnement, la vertu de « l’espoir » suggĂšre des activitĂ©s qui expriment et renouvellent notre espoir concernant la rĂ©demption de la crĂ©ation, lors de la transformatio mundi eschatologique promise dans les Écritures.  C’est particuliĂšrement ici que nous mettons l’emphase sur ce sujet puisque notre travail au sein du monde, mais aussi au niveau des affaires mondiales, Ă©tant donnĂ© que nous discernons une continuitĂ© entre cet Ăąge et la nouvelle crĂ©ation que nous attendons impatiemment, soit le retour de Christ.  Voici trois idĂ©es qui pourraient ici ĂȘtre Ă©tudiĂ©es briĂšvement.

DĂ©couvrir l’espoir Ă  travers la liturgie

    À travers sa vie de louange, de priĂšre et de cĂ©lĂ©bration communautaire, l’Église a une opportunitĂ© extraordinaire de s’engager, de s’exprimer, et de renouveler son espoir concernant la crĂ©ation en honorant/reconnaissant le CrĂ©ateur comme Ă©tant l’espoir de la crĂ©ation. Nous suggĂ©rons ici qu’il existe un endroit lĂ©gitime pour les Ă©glises qui leur permet d’explorer comment leurs louanges/cĂ©lĂ©brations pourraient reflĂ©ter leurs convictions bibliques concernant le rĂšgne de guĂ©rison de Christ sur la crĂ©ation.  Il s’agit de prier en Ă©voquant la fidĂ©litĂ© de Dieu concernant son entente au sujet de la crĂ©ation, de confesser ouvertement nos fautes corporatives commises lorsque nous avons mal utilisĂ© la crĂ©ation, de chanter des cantiques qui cĂ©lĂšbrent le CrĂ©ateur pour « sa puissance et sa divinitĂ© qui durent Ă  toujours » comme Ă©tant toujours Ă©vident dans sa crĂ©ation (Romains 1 :20) et mĂȘme des chants qui parlent de la crĂ©ation non humaine qui se joint au chorus de louanges envers le CrĂ©ateur (Psaume 148). Tous ces moyens peuvent ĂȘtre utilisĂ©s le dimanche matin sous la direction pastorale si le pasteur prend soin de prĂ©senter le tout en tenant compte de la sensibilitĂ© de ses ouailles. De tels actes de louange sont en fait parmi les projets environnementaux les plus radicaux auxquels nous pouvons adhĂ©rer.

Promouvoir la beauté

        Francis Schaeffer, dans son discours sur l’écologie, fait des observations intĂ©ressantes sur la relation vitale entre une vision biblique de la nature, la responsabilitĂ© environnementale chrĂ©tienne, et la prĂ©sence de la beautĂ© de la communautĂ© chrĂ©tienne. 39  Il suggĂšre que la prĂ©sence de la beautĂ© dans la communautĂ© de foi est un signe vital de la spiritualitĂ© biblique authentique – une spiritualitĂ© non dualiste – et qu’une telle sorte de spiritualitĂ© constitue une base vitale pour une relation chrĂ©tienne authentique avec le reste de la nature.  Nous percevons ici des connexions qui ne sont pas immĂ©diatement Ă©videntes, telles que des communautĂ©s remplies d’espoir chrĂ©tien, des communautĂ©s authentiquement eschatologiques, pour qui la beautĂ© est un signe de leurs convictions remplies d’espoir au sujet de la grande valeur et de la destinĂ©e de la crĂ©ation. Cela suggĂšre enfin que les projets ministĂ©riels centrĂ©s sur l’environnement devraient aussi promouvoir la beautĂ© de la communautĂ© chrĂ©tienne.  À cet effet, nous pourrions  considĂ©rer des projets tels que des Ă©vĂ©nements artistiques ou concerts dans l’église qui aideraient Ă  « conscientiser les gens face Ă  la crĂ©ation », parrainer ou produire des expositions d’arts visuels chrĂ©tiens selon des thĂšmes reliĂ©s aux soins Ă  fournir Ă  la nature pour la bĂątisse de l’église, ou intentionnellement embellir l’espace vert entourant la bĂątisse ou les chrĂ©tiens se rencontrent, et mĂȘme amĂ©liorer le paysage.

Planter un jardin de l’espoir

    Comme derniĂšre suggestion concernant « l’espoir » pour le ministĂšre, nous pourrions penser Ă  la prĂ©paration de jardins communautaires. Plusieurs Ă©glises ont dĂ©couvert que cela Ă©tait rentable. Dans leur bulletin de nouvelles de 2008, St-Matthews Anglican Church offre un exemple de ce Ă  quoi un tel ministĂšre pourrait ressembler :  « Qu’il s’agisse d’une citrouille gĂ©ante ou d’une abondance de tomates cerises, les deux jardins communautaires situĂ©s rue McGee ont Ă©tĂ© une vraie rĂ©ussite, l’étĂ© dernier. Au printemps, avec l’aide de l’Équipe verte et de nombreux enfants du voisinage, nous avons semĂ© beaucoup de graines dans la bonne terre et nous avons ensuite attendu avec impatience qu’elles poussent. Plusieurs membres de la communautĂ© locale ont aussi pris soin de leurs propres terrains.  Nous avons Ă©tĂ© fortement rĂ©compensĂ©s pour nos efforts. 40 Quoiqu’au dĂ©part, un ministĂšre comme celui-lĂ  semblait trivial, spĂ©cialement s’il va de pair avec un enseignement intentionnel au sujet de notre relation avec la crĂ©ation de Dieu, cela a fourni Ă  l’église une excellente opportunitĂ© de faire un acte d’espĂ©rance tangible face Ă  la promesse du CrĂ©ateur de nourrir/maintenir la terre, du printemps jusqu’à la rĂ©colte.  Si, comme ministĂšre, un jardin communautaire est offert au voisinage  (oĂč les voisins sont invitĂ©s Ă  semer/planter un jardin dans le jardin de l’église), les occasions de porter tĂ©moignage quant Ă  notre espoir dans le plan du CrĂ©ateur pour la crĂ©ation peuvent se multiplier par trente, soixante, et mĂȘme cent fois. S’il est possible de partager le fruit lui-mĂȘme de ce jardin corporatif avec une banque locale de nourriture ou un marchĂ© plein air, ce ministĂšre peut aussi devenir un acte d’amour pour les voisins.

L’amour – Un voisinage oĂč l’écologie et le Royaume se rencontrent  
    
  Quoiqu’il y ait plusieurs façons de prĂ©senter ce ministĂšre centrĂ© sur l’environnement comme un acte d’amour, nous voulons ici mentionner briĂšvement trois domaines spĂ©cifiques. Dans chacune des idĂ©es suivantes, l’emphase est mise sur le fait de reconnaĂźtre que ces actions Ă©thiques environnementales ont un impact direct sur notre bien-ĂȘtre et sur celui de notre prochain, au niveau local et mondial.  Tel que discutĂ© plus haut dans notre Ă©tude sur le Sermon sur la montagne, prendre soin de la crĂ©ation constitue une expression de notre bon voisinage et souligne notre participation au Shalom de Dieu.

Parlons du ‘consumĂ©risme’ esthĂ©tique

    Plusieurs Ă©cologistes suggĂšrent qu’une des premiĂšres choses Ă  faire pour rĂ©gler   la crise environnementale actuelle serait de s’occuper de la culture de consommation moderne de la sociĂ©tĂ© occidentale. Le consumĂ©risme lui-mĂȘme exacerbe plusieurs problĂšmes environnementaux, alors que la distribution inĂ©gale de la richesse mondiale qu’il soutient crĂ©e des cycles de pauvretĂ© et de dĂ©gradation de l’environnement partout dans le monde.  Comme Murray Jardine, je suis convaincu que dans la foi chrĂ©tienne, et dans les communautĂ©s bienveillantes, crĂ©atives, remplies d’espoir, et orientĂ©es vers la Parole, il est possible que nous voyions une alternative authentique Ă  la consommation exagĂ©rĂ©e de la sociĂ©tĂ© technologique moderne. 41  ParticuliĂšrement ici, nous retrouvons combien de disciplines chrĂ©tiennes traditionnelles  – les vƓux de frugalitĂ©, l’observance des rythmes sabbatiques, le jeĂ»ne sous diffĂ©rentes formes, etc. –  qui nous parlent directement de la consommation esthĂ©tique. Cela nous aide grandement Ă  rĂ©pandre le fait que les communautĂ©s chrĂ©tiennes doivent promouvoir la guĂ©rison des relations avec la crĂ©ation de Dieu; cela devrait ĂȘtre une caractĂ©ristique de nos communautĂ©s. En rĂ©sumĂ©, nous devrions tenter d’établir des ministĂšres de formation de disciples afin de promouvoir diverses sortes de jeĂ»nes tels que : se priver de la technologie, d’acheter des choses non essentielles, d’utiliser des cartes de crĂ©dit, des sucreries, du chocolat et autres sortes de nourriture potentiellement non Ă©thique, etc. (Le site web Tearfund offre une idĂ©e concrĂšte : un carĂȘme sans carbone
 43) Enfin, nous pourrions concevoir des ministĂšres de formation de disciples destinĂ©s Ă  promouvoir une consommation Ă©quitable et pratiquer le contentement en tant que discipline chrĂ©tienne :  encourager les entreprises locales, le commerce Ă©quitable, etc.  Les arguments de Bill McKibben pour une Ă©conomie de base sont particuliĂšrement provocateurs Ă  cet Ă©gard, lorsqu’il argumente lucidement en faveur de pratiques Ă©conomiques qui favorisent l’enrichissement des communautĂ©s et non pas  l’accumulation de biens non nĂ©cessaires – voilĂ , finalement, la clef de notre survie physique dans notre situation difficile. 44  

Devenir un voisin « vert »   

    C’est dans le contexte de cette vertu que nous devrons considĂ©rer plusieurs façons possibles pour rendre l’édifice de notre communautĂ©, nos ministĂšres et nos opĂ©rations journaliĂšres plus conformes Ă  un environnement plus accueillant. Bien entendu, nous devrons Ă©tudier chacun de ces projets, leur faisabilitĂ© Ă©conomique, Ă©tudier leur impact sur l’environnement et rĂ©aliser toute autre investigation, selon le contexte spĂ©cifique, afin de nous assurer que ces efforts auront vraiment l’impact dĂ©sirĂ© sur l’environnement.  Prenons note, maintenant, des moyens spĂ©cifiques entrepris par les Ă©glises afin de rendre leurs ministĂšres « plus verts » (Ă©cologiques). Nous avons mis en place des programmes de recyclage pour les bureaux, des programmes de conservation de l’énergie, l’utilisation de thermostats et d’éclairage programmĂ©, l’achat de cabinets de toilette Ă  dĂ©bit rĂ©duit, et l’envoi de bulletins de nouvelles par Internet pour rĂ©duire l’utilisation du papier. Nous sommes passĂ©s aux produits de nettoyage plus Ă©cologiques, nous utilisons de la vaisselle au lieu d’articles jetables, nous organisons du transport en groupe ou « nous marchons jusqu’à l’église », et nous avons remplacĂ© des appareils Ă©nergĂ©tiques (chauffage/ climatisation) et des appareils Ă©lectromĂ©nagers. Nous insistons sur une construction plus Ă©cologique pour les nouvelles bĂątisses.  Pour les Ă©glises particuliĂšrement ambitieuses, il y a mĂȘme une littĂ©rature grandissante concernant les toutes nouvelles sources d’énergie; il s’agit d’une possibilitĂ© viable (l’énergie solaire, le vent, l’énergie gĂ©othermique et autres sources alternatives d’énergie). 45

    Enfin, nous pouvons exprimer la vertu de l’amour par un ministĂšre centrĂ© sur l’environnement en soutenant diverses organisations missionnaires mondiales qui partagent cet objectif reliĂ© Ă  l’écologie.  Tel que dĂ©jĂ  mentionnĂ©, le document de Calvin DeWitt, Missionary Earthkeeping, offre plusieurs idĂ©es sur l’impact des missions chrĂ©tiennes « Earthkeeping ». On peut soutenir ces missions avec des dons financiers, par la priĂšre, en invitant des orateurs et/ou en offrant du temps de bĂ©nĂ©volat.  Mentionnons aussi qu’il existe un grand nombre d’Ɠuvres missionnaires qui s’occupent en mĂȘme temps de l’évangĂ©lisation, de l’écologie, et de l’aide humanitaire, tels que : l’Ɠuvre de Tearfund sur l’environnementalisme, et la justice sociale, par exemple, le travail de Florestas, qui s’occupe de la reforestation et du dĂ©veloppement communautaire, en Haiti, au Mexique, et en Tanzanie, et le programme « Jesus Well » de Gospel for Asia. Nous devons aussi noter qu’il existe des organismes internationaux chrĂ©tiens dont le mandat spĂ©cifique est de promouvoir le discernement des chrĂ©tiens sur l’environnement, tels que Au Sable Institute ou Evangelical Environmental Network.  MĂȘme plusieurs des ministĂšres humanitaires d’un organisme tel que Samaritan’s Purse qui fait la promotion de l’agriculture durable/renouvelable et du dĂ©veloppement de l’économie locale peuvent ĂȘtre inclus dans les ministĂšres Ă©cologiques

 

RÉFÉRENCES

1 Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” Care of Creation, 146  (aimez votre prochain comme vous-mĂȘmes), (prendre soin de la crĂ©ation)
2 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 99. (pour la beauté de la terre)
3 Lynn White, “The historical Roots of our Ecologic Crisis” Care of Creation, (les racines historiques de notre crise Ă©cologique), 41.
4 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 200.
5 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre), 186.
6 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 169.
7 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 201.
8 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création)   202.
9 Theodore Runyon, The New Creation, 206.
10 R.J. Berry, “Rationale,” The Care of Creation, 15.
11 www.creationcare.org/responses/faq.php (prendre soin de la creation)
12 Ghillean T. Prance, “The Earth under threat,” Care of Creation, 117-118. (la terre sous la menace, prendre soin de la creation)
13 www.creationcare.org/resources/declaration.php (soins à donner à la création)
14 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186. (pour la beauté de la terre)
15 Peter Harris, “A new look at old passages,” The Care of Creation, 135. (une nouvelle façon de lire les vieux versets bibliques)
16 John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8. (avant propos sur les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation)
17 John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8. (avant propos sur les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation)
18 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,  (pour la beauté de la terre) 68.
19 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,  (pour la beauté de la terre) 74.
20 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 98.
21 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 71.
22 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 78.
23 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise Ă©cologique, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation)  40.
24 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques notre crise Ă©cologique, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation) 42.
25 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise Ă©cologique, les soins Ă  donner Ă  la creation) 37.
26 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise Ă©cologique, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation) 40.
27 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise Ă©cologique, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation), 38.
28 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre) 72.
29 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre) 78.
30 Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” The Care of Creation, (iimez votre prochain comme vous-mĂȘmes, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation) 145.
31 Calvin B. DeWitt, “Creation’s Environmental Challenge,” The Care of Creation, (le dĂ©fi environnemental reliĂ© Ă  la creation, les soins Ă  donner Ă  la crĂ©ation) 64.
32 www.creationcare.org/responses/faq.php
33 www.creationcare.org/responses/faq.php
34 Bouma-Prediger, For the Beauty, ###. (pour la beauté )
35 Eberhard Busch, “What Does It Mean for the Christian Church To Confess and To Reject?”  (que signifie ‘Que signifie pour l’Église chrĂ©tienne de confesser et de rejecter?) dans le Bulletin du SĂ©minaire de Princeton 25.2 (July 2004): 177, emphase originale. (36 Ibid., 178.)
37 Voir ibidem aide pour  discuter des principles thĂ©ologiques qui guident l’acte de confession.
38 ÉnoncĂ© de mission d’Evergreen: « Evergreen est un organisme Ă  but non lucratif qui rend les villes plus vivables.  Én faisant grandir la connexion entre les personnes et la nature et en rendant les canadiens capables d’avoir une approche capable de s’occuper de leur environnement urbain, Evergreen amĂ©liore la santĂ© denos villes – dĂšs maintenant et pour l’avenir. » http://www.evergreen.ca/en/index.html.
39 Voir Schaeffer, Death of Man (la mort de l’homme) 41ff.
40 From St. Matthew’s annual newsletter (Fall, 2008) (bulletin de nouvelles annuel de Saint Matthew) Disponible en ligne:  http://www.st-matthews.ca/newsletter.html depuis le 5 janvier, 2009).
41 Voir le discours de Jardine, Making and Unmaking of Technological Society, pp. 235ff (début et fin de la société technologique)
42 Voir particuliĂšrement, le discours de William van Geest sur la simplicitĂ© en tant qu’un aspect de l’intendance chez les God’s Earthkeepers (les gardiens de la terre pour Dieu), (Evangelical Fellowship of Canada, 2007) Disponible en ligne.  http://files.efc-canada.net/si/Environment/God’s_Earthkeepers.pdf. Accessibles depuis le 6 janvier, 2009.  Voir aussi le classique de Richard Foster’s, Freedom of Simplicity (la libertĂ© de la simplicitĂ©)
43 Voir  “Carbon Fast.” (se priver du carbone) Disponible en ligne. http://www.tearfund.org/webdocs/Website/Churches/Carbon%20Fast.pdf. Accessible depuis le 7 janvier  2009.
44 Bill McKibben, Deep Economy:  The Wealth of Communities and the Durable Future (L’économie de base: la richesse des communautĂ©s et l’avenir durable) (New York:  Holt, 2007).
45 Voir http://www.living-off-grid.com/lifestyle/living-off-the-grid-in-canada, (site qui décrit nos possibilités)

 

Bibliographie

Bouma-Prediger, Steven.For the Beauty of the Earth.Michigan: Baker Books, 2003.

 

« Le dĂ©fi qui nous attend est de persuader les chrĂ©tiens qui se font du souci pour la terre qu’il s’agit d’une formation de disciple intĂ©grale et authentique (135).Son texte commence par une citation de Thomas d’Aquin : ‘Toute erreur commise concernant la crĂ©ation nous mĂšne Ă  une erreur au sujet de Dieu’.Au cƓur de ce texte se trouve l’affirmation audacieuse que la foi chrĂ©tienne authentique exige une obĂ©issance Ă©cologique. Prendre soin de la terre doit faire partie de la foi chrĂ©tienne de façon intĂ©grale.Les chapitres incluent : OĂčsommes-nous? Une perception Ă©cologique de notre place.Qu’est-ce qui ne va pas dans le monde?Les gĂ©missements de la crĂ©ation.Le christianisme est-il Ă  blamer? La plainte Ă©cologique contre le christianisme. La sagesse de la Bible et la vision Ă©cologique. (et autres)

 

La protection de la crĂ©ation.ÉditĂ© par R.J. Berry, England:InterVarsity Press, 2000.

 

Il s’agit d’une excellente ressource qui contient le texte intĂ©gral de la DĂ©claration Ă©vangĂ©lique sur l’intendance de la crĂ©ation.Ce recueil d’articles explore le contexte dans lequel cette dĂ©claration a Ă©tĂ© conçue et contient l’article Ă©crit par Lynn White, en 1966, qui met en faute la thĂ©ologie chrĂ©tienne comme Ă©tant « une des  racines historiques de notre crise Ă©cologique. » Ce livre contient aussi un article qui rĂ©pond aux critiques portĂ©es contre la DĂ©claration.La derniĂšre section contient des commentaires Ă©crits par des thĂ©ologiens et des hommes de science sur cette dĂ©claration. Ont contribuĂ© Ă  ce livre :

R.J. Berry, Calvin B. DeWitt, Alister McGrath, JĂŒrgen Moltmann, et Ron Sider.L’avant-propos a Ă©tĂ© Ă©crit par by John Stott.

 

Runyon, Theodore.The New Creation: John Wesley’s Theology for Today.Nashville,

Abingdon: 1998.

 

Dans son chapitre d’introduction, Runyon affirme que « la restauration de la crĂ©ation et des crĂ©atures grĂące au renouvellement de l’humanitĂ© concernant l’image de Dieu est ce que Wesley identifie comme Ă©tant au cƓur mĂȘme du christianisme. »Son livre refait le parcours jusqu’aux travaux de Wesley et l’auteur nous parle des incidences de cette thĂ©ologie sur notre Ă©poque.

 

www.creationcare.org

Ce site web est excellent.Il comprend Evangelical Declaration on the Care of Creation.Ce site est parrainĂ© par Evangelical Environmental Network, un ministĂšre « dont le but est de dĂ©clarer/confirmer la seigneurie du Christ sur toute la crĂ©ation. » (Colossiens 1.15-20).Vous trouverez aussi sur le site des donnĂ©es, des ressources destinĂ©es aux petits groupes qui s’intĂ©ressent Ă  l’environnement, et du matĂ©riel pour les congrĂ©gations qui voudraient prĂ©senter « Un dimanche sur la crĂ©ation ».

 

 

 

 

Annexe

DĂ©claration Ă©vangĂ©lique sur l’intendance de la crĂ©ation

À l’Éternel la terre et ce qui la remplit – Psaumes 24:1

En tant que disciples de JĂ©sus-Christ, soumis Ă  la pleine autoritĂ© des Écritures, et conscients des façons utilisĂ©es pour dĂ©grader la crĂ©ation, nous croyons que la foi biblique est essentielle Ă  la solution de nos problĂšmes Ă©cologiques.

 

Étant donnĂ© que nous adorons et honorons le CrĂ©ateur, nous nous efforçons de chĂ©rir et prendre soin de la crĂ©ation.

 

Étant donnĂ© que nous avons pĂ©chĂ©, que nous avons failli Ă  notre tĂąche d’intendants de la crĂ©ation, nous dĂ©sirons nous repentir de tout ce que nous avons fait qui a polluĂ©, altĂ©rĂ©, ou dĂ©truit une aussi grande partie de l’Ɠuvre du CrĂ©ateur.

 

Éant donnĂ© qu’en Christ, Dieu a enlevĂ© notre aliĂ©nation face Ă  Dieu et nous a accordĂ© les premiers fruits de la rĂ©conciliation de toutes choses, nous nous engageons Ă  travailler sous la puissance du Saint-Esprit pour partager la Bonne Nouvelle de Christ, en paroles et en actions, pour oeuvrer Ă  la rĂ©conciliation de toutes les personnes en Christ, pour apporter la guĂ©rison de Christ Ă  la crĂ©ation souffrante.

 

Étant donnĂ© que nous attendons la pĂ©riode oĂč mĂȘme la crĂ©ation gĂ©missante sera pleinement restaurĂ©e, nous nous engageons Ă  travailler vigoureusement Ă  protĂ©ger et guĂ©rir cette crĂ©ation pour l’honneur et la gloire du CrĂ©ateur, dont nous avons une image floue Ă  travers la crĂ©ation, mais que nous apprenons Ă  bien connaĂźtre Ă  travers les Écritures et en Christ. Nous et nos enfants faisons face Ă  une crise croissante dans la santĂ© de la crĂ©ation de laquelle nous faisons partie, et Ă  travers laquelle, par la grĂące de Dieu, nous sommes soutenus/nourris. Et pourtant, nous continuons de dĂ©grader cette crĂ©ation.

 

Ces formes de dĂ©gradation de la crĂ©ation peuvent se rĂ©sumer ainsi: 1) la dĂ©gradation de la terre; 2) la dĂ©forestation; 3) l’extinction des espĂšces; 4) la dĂ©gradation de l’eau; 5) l’intoxication globale; 6) l’altĂ©ration de l’atmosphĂšre; 7) la dĂ©gradation humaine et culturelle.

 

Plusieurs de ces formes de dĂ©gradation sont des signes que nous arrivons Ă  la limite fixĂ©e par Dieu pour la crĂ©ation.Avec la croissance continue de la population, ces formes de dĂ©gradation deviendront plus sĂ©rieuses. Notre responsabilitĂ© n’est pas seulement d’avoir des enfants et de les Ă©lever, mais de prendre soin de leur demeure sur la terre.Nous respectons l’institution du mariage selon la maniĂšre que Dieu a indiquĂ©e afin d’assurer la procrĂ©ation rĂ©flĂ©chie des enfants et de les Ă©duquer pour la gloire de Dieu.

 

Nous reconnaissons que la pauvretĂ© humaine est une cause et en mĂȘme temps une consĂ©quence de la dĂ©gradation de l’environnement.

 

Un grand nombre de personnes concernĂ©es et convaincues que les problĂšmes environnementaux sont plus de nature spirituelle que technologique, sont en train d’explorer les idĂ©ologies et les religions du monde, Ă  la recherche de ressources spirituelles non chrĂ©tiennes pour la restauration de la terre.Comme disciples de JĂ©sus-Christ, nous croyons que la Bible nous appelle Ă  rĂ©agir de quatre façons.

 

1)Dieu nous appelle à nous confesser et à nous repentir des attitudes qui enlÚvent de la valeur à la création et qui déforment ou ignorent la révélation biblique pour supporter le mauvais usage que nous en faisons. En oubliant que « la terre appartient au Seigneur », nous avons souvent tout bonnement utilisé la création et nous avons oublié que nous devions en prendre soin.

 

2)Nos actions et attitudes envers la terre doivent provenir du centre de notre foi et ĂȘtre enracinĂ©es dans la plĂ©nitude de la rĂ©vĂ©lation de Dieu en Christ et dans les Écritures.Nous rĂ©sistons aussi bien aux idĂ©ologies qui prĂ©sument que l’Évangile n’a rien Ă  voir avec la protection de la crĂ©ation non humaine et aussi aux idĂ©ologies qui rĂ©duiraient l’Évangile Ă  rien de plus que l’intendance de la crĂ©ation.

 

3)Nous nous efforçons d’apprendre tout ce que la Bible nous dit au sujet du CrĂ©ateur, de la crĂ©ation, et de la tĂąche des humains.Dans notre vie et nos paroles, nous dĂ©clarons cette bonne nouvelle, « Aussi la crĂ©ation attend-elle avec un ardent dĂ©sir la rĂ©vĂ©lation des fils de Dieu. » (Romains 8.19)

 

4)Nous nous efforçons de comprendre ce que la crĂ©ation rĂ©vĂšle au sujet de la divinitĂ© de Dieu, de sa prĂ©sence qui nous soutient, de sa puissance infinie, et de ce que la crĂ©ation nous enseigne au sujet de l’ordre Ă©tabli par Dieu ainsi que les principes par lesquels tout doit fonctionner.

 

C’est pourquoi nous demandons Ă  tous ceux qui sont engagĂ©s envers la vĂ©ritĂ© de l’Évangile de JĂ©sus-Christ de confirmer les principes de foi suivants et de rechercher des façons d’intĂ©grer ces principes dans leurs vies personnelles, dans nos Ă©glises, et dans la sociĂ©tĂ©.

 

Le cosmos, dans toute sa beautĂ©, son aspect sauvage, et son abondance en ressources nĂ©cessaires Ă  la vie, est l’Ɠuvre de notre CrĂ©ateur personnel et bienfaisant.

 

Le Dieu qui nous a crĂ©Ă©s était lĂ  avant la crĂ©ation et ne fait pas partie de ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©. Il a toutefois Ă©tĂ© intimement impliquĂ© dans la crĂ©ation, maintenant chaque chose en libertĂ©, et toutes choses ayant des relations complexes et Ă©laborĂ©es.Dieu est transcendant, il soutient avec amour chaque crĂ©ature; Il est immanent tout en Ă©tant complĂštement autre chose que la crĂ©ation et ne peut ĂȘtre confondu avec elle.

 

Dieu, le CrĂ©ateur, est relationnel par sa nature mĂȘme.Il est rĂ©vĂ©lĂ© en trois personnes dans une. De mĂȘme, la crĂ©ation que Dieu a voulu rĂ©aliser est une symphonie de crĂ©atures individuelles dans une relation harmonieuse.

 

Le CrĂ©ateur se soucie de toutes les crĂ©atures. Dieu, qui a dĂ©clarĂ© que toute la crĂ©ation Ă©tait « bonne » dans GenĂšse 1.31 a promis d’en prendre soin dans une alliance avec toutes les crĂ©atures (GenĂšse 9.9-17).Il se rĂ©jouit de voir des crĂ©atures qui n’ont pourtant aucune utilitĂ© apparente pour les humains (Job 39-41).Il veut « qu’en Christ, toutes choses puissent ĂȘtre rĂ©conciliĂ©es avec lui » (Colossiens 1.20).

 

Les hommes, les femmes, et les enfants, ont une responsabilitĂ© unique envers le CrĂ©ateur.En mĂȘme temps, nous sommes des crĂ©atures formĂ©es selon le mĂȘme processus et intĂ©grĂ©es aux mĂȘmes systĂšmes d’interconnexions physiques, chimiques et biologiques qui soutiennent les autres crĂ©atures.

 

Les hommes, les femmes, et les enfants, qui ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s Ă  l’image de Dieu, ont aussi une responsabilitĂ© unique face Ă  la crĂ©ation. Nos actions devraient soutenir la fĂ©conditĂ© de la crĂ©ation et prĂ©server le tĂ©moignage puissant de la crĂ©ation envers son CrĂ©ateur.

 

Nos talents d’intendants qui viennent de Dieu ont souvent Ă©tĂ© dĂ©viĂ©s de leur but premier, soit : que nous devons connaĂźtre, nommer, conserver et nous rĂ©jouir de la prĂ©sence des crĂ©atures de Dieu; que nous devons nourrir/soutenir la civilisation dans l’amour, que nous devons ĂȘtre crĂ©atifs tout en obĂ©issant Ă  Dieu; et que nous remettions la crĂ©ation et la civilisation au CrĂ©ateur en lui rendant gloire.Nous avons ignorĂ© nos limites en tant que crĂ©atures et nous avons utilisĂ© la terre de façon avide, plutĂŽt qu’en en prenant soin.

 

Le rĂ©sultat terrestre de l’homme a Ă©tĂ© une intendance pervertie, une courtepointe faite de jardins et de terres dĂ©vastĂ©es dans laquelle l’espace dĂ©gradĂ© va en augmentant. « Il n’y a point de fidĂ©litĂ©, point de loyautĂ©, point de connaissance de Dieu dans le pays  » C’est pourquoi le pays sera dans le deuil, tous ceux qui l’habitent dĂ©pĂ©riront. » (OsĂ©e 4.1, 3)

 

C’est pourquoi une des consĂ©quences de notre mauvais usage de la terre constitue un dĂ©ni injuste de l’abondance crĂ©Ă©e par Dieu face aux autres ĂȘtres humains, aussi bien aujourd’hui que dans l’avenir.

 

Le dessein de Dieu en Christ est de guĂ©rir et rendre sain non seulement les personnes mais aussi tout ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©. « Car il a plu (Ă  Dieu) de faire habiter en lui toute plĂ©nitude et de tout rĂ©concilier avec lui-mĂȘme, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. » (Colossiens 1.-19-20)

 

En JĂ©sus Christ, ceux qui croient sont pardonnĂ©s, transformĂ©s et intĂ©grĂ©s au Royaume de Dieu.« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle crĂ©ature. » (II Corinthiens 5.17). La prĂ©sence du royaume de Dieu est marquĂ©e non seulement par la fraternitĂ© renouvelĂ©e avec Dieu, l’harmonie et la justice renouvelĂ©e entre les personnes, et par l’harmonie et la justice renouvelĂ©es entre les humains et le reste de la crĂ©ation.« Oui, vous bondirez de joie et vous serez conduits dans la paix ; les montagnes et les collines Ă©clateront en acclamations devant vous, et tous les arbres de la campagne battront des mains. » (ÉsaĂŻe 55.12)

 

Nous croyons qu’en Christ, il y a de l’espoir, non seulement pour les hommes, les femmes et les enfants, mais aussi pour le reste de la crĂ©ation qui souffre des consĂ©quences du pĂ©chĂ© de l’homme.

 

Par conséquent, nous demandons à tous les chrétiens de confirmer à nouveau que la création au complet vient de Dieu; que ce que Dieu a créé était bon; et que Dieu est en train de renouveler la création en Christ.

 

Nous encourageons les gens Ă  rĂ©flĂ©chir profondĂ©ment sur l’enseignement biblique et thĂ©ologique substantiel qui parle de l’Ɠuvre rĂ©demptrice de Dieu en termes de renouvellement et d’accomplissement du dessein de Dieu concernant la crĂ©ation.

 

Nous nous efforçons de réfléchir plus sérieusement aux merveilles que Dieu a créées et aux principes par lesquels la création fonctionne.Nous recommandons aussi un examen attentif de nos actions individuelles et en tant que groupes qui tient compte des ordonnances que Dieu nous a données et à quel point nous nous y conformons.

 

Nous encourageons les chrétiens à incorporer la créativité extravagante de Dieu dans leurs vies en augmentant leur rÎle de protecteurs concernant la beauté et les arts, dans leurs comportements personnels, ecclésiastiques, et sociaux.

 

Nous encourageons chaque chrĂ©tien et chacune des Ă©glises Ă  devenir des centres de protection et de renouvellement de l’environnement, aussi bien en se dĂ©lectant de la crĂ©ation en tant que don de Dieu qu’en se rĂ©jouissant de tout ce qui est pourvu par Lui, de façon Ă  maintenir et rĂ©parer le tissu endommagĂ© de la crĂ©ation que Dieu nous a confiĂ©e.

 

Nous nous rappelons les mots de JĂ©sus selon lesquels nos vies ne sont pas destinĂ©es Ă  l’accumulation de nos possessions, et nous recommandons donc aux disciples de JĂ©sus de rĂ©sister Ă  la vague actuelel de gaspillage et de consommation Ă  outrance en faisant des choix de styles de vie qui expriment l’humilitĂ©, la tolĂ©rance, la retenue et la frugalitĂ©.

 

Nous demandons Ă  tous les chrĂ©tiens de travailler vers une Ă©conomie sainte, juste, et fortifiante qui reflĂšte l’économie souveraine de Dieu pour permettre aux hommes, aux femmes et aux enfants, de s’épanouir au sein de la diversitĂ© de la crĂ©ation.Nous reconnaissons que la pauvretĂ© force les peuples Ă  endommager la crĂ©ation afin de survivre.C’est pourquoi nous supportons le dĂ©veloppement de systĂšmes Ă©conomiques justes et libres qui augmentent la capacitĂ© des pauvres et crĂ©ent l’abondance sans endommager cette merveilleuse crĂ©ation.

 

Nous nous engageons à travailler pour que des politiques publiques responsables qui concrĂ©tisent l’intendance biblique de la crĂ©ation soient Ă©mises.

 

Nous invitons les chrĂ©tiens, les individus aussi bien que les congrĂ©gations, Ă  se joindre Ă  nous dans cette dĂ©claration Ă©vangĂ©lique sur l’environnement, devenant ainsi un peuple uni et engagĂ© dans un cercle toujours grandissant d’intendance biblique de notre planĂšte.

 

Nous demandons aux chrĂ©tiens d’écouter tous ceux qui se prĂ©occupent de la guĂ©rison de la planĂšte et de travailler avec eux avec enthousiasme, dans le but d’apprendre d’eux et aussi de partager avec eux notre conviction que le Dieu que tous les humains ressentent dans la crĂ©ation (Actes 17.27) ne peut ĂȘtre pleinement connu que dans sa Parole qui a Ă©tĂ© faite chair en Christ, le Dieu vivant qui a fait et qui soutient toutes choses.

 

Et nous dĂ©clarons, sachant que jusqu’à ce que Christ revienne pour rĂ©concilier toutes choses, que nous sommes appelĂ©s Ă  ĂȘtre des intendants fidĂšles de ce jardin incomparable de Dieu, qui est notre demeure terrestre.

 

Pour plus d’information:

 

Evangelical Environmental Network

4485 Tench Road, Suite 850

Suwanee, GA 30024

[email protected]

 

[1] Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” Care of Creation, 146.

[2] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 99.

[3] Lynn White, “The historical Roots of our Ecologic Crisis” Care of Creation, 41.

[4] Theodore Runyon, The New Creation, 200.

[5] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186.

[6] Theodore Runyon, The New Creation, 169.

[7] Theodore Runyon, The New Creation, 201.

[8] Theodore Runyon, The New Creation, 202.

[9] Theodore Runyon, The New Creation, 206.

[10] R.J. Berry, “Rationale,” The Care of Creation, 15.

[11] www.creationcare.org/responses/faq.php

[12] Ghillean T. Prance, “The Earth under threat,” Care of Creation, 117-118.

[13] www.creationcare.org/resources/declaration.php

[14] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186.

[15] Peter Harris, “A new look at old passages,” The Care of Creation, 135.

[16] John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8.

[17] John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8.

[18] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 68.

[19] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 74.

[20] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 98.

[21] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 71.

[22] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 78.

[23] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 40.

[24] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 42.

[25] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 37.

[26] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 40.

[27] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 38.

[28] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 72.

[29] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 78.

[30] Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” The Care of Creation, 145.

[31] Calvin B. DeWitt, “Creation’s Environmental Challenge,” The Care of Creation, 64.

[32] www.creationcare.org/responses/faq.php

[33] www.creationcare.org/responses/faq.php