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L’environnement

 

I. Introduction.

II. Que disent les Écritures?

III. Que tirons-nous de Wesley et de nos racines méthodistes?

IV. La déclaration évangélique sur la gérance de tout ce qui a été créé.

V.Où sommes-nous rendus concernant le réchauffement de la planète?

VI.Mauvaises conceptions communes.

VII. S’occuper de la création et rendre gloire à Dieu.

VIII.  Des idées sur un ministère centré sur la protection de l’environnement.

Bibliographie

Annexe: “The Evangelical Declaration on the Care of Creation” (Déclaration évangélique sur la gérance de la création)

 

I. Introduction

Les Écritures révèlent que Dieu est le Créateur.Le fait d’aimer Dieu implique que nous devons prendre soin de tout ce qui a été créé.Genèse 2.15 nous dit que, « Le fait d’aimer Dieu implique que nous allons prendre soin de ce qu’Il a créé. »Genèse 2.15 dit : « L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le Jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. »

Prendre soin de la création  n’est pas uniquement une question d’obéissance ou une expression de notre amour pour Dieu, mais cela peut aussi être une forme d’évangélisme en rapport avec la culture. Un potentiel existe, pour les disciples de Christ, qui leur permet d’être en rapport avec ceux qui font partie de la création humaine et qui se soucient de l’environnement.L’histoire suivante illustre ce principe.

Stephen Rand, le directeur de The Evangelical Alliance Relief Fund (Tearfund), raconte une histoire concernant la plantation d’arbres en Éthiopie.Le gouvernement avait donné 500 hectares de terre mais il ne s’agissait pas d’un don très généreux puisque ces terres étaient désolées dû à la déforestation (qui avait conduit à la famine.)

L’église a demandé l’aide des résidents locaux pour cultiver la terre et planter des arbres. Ces travailleurs étaient payés en nourriture et des relations n’ont pas tardé à se développer.Des années plus tard, des pousses minuscules avaient poussé jusqu’à plus de 30 pieds de hauteur et ce qui avait déjà eu l’apparence d’un paysage rocheux lunaire fut restauré et transformé en un environnement productif.

Le gouvernement fut si impressionné qu’ils donnèrent à l’église un autre 500 hectares de terre.Mais, ce n’était pas tout!On a pu constater l’évidence de l’œuvre de Dieu, ce qui fut bien plus impressionnant qu’un paysage restauré.La région où ce projet a été réalisé était une région où des missionnaires avaient prêché durant vingt ans sans beaucoup de succès.

Par contre, après le projet de restauration conduit par l’église, les gens commencèrent à poser des questions; pourquoi une église ferait-elle de telles choses?Et la réponse était simple: « C’est par obéissance à Dieu et pour exprimer notre amour pour lui que nous prenons soin de la création. »

À la fin, le pasteur a eu l’opportunité de leur dire que c’était l’amour de Dieu pour eux qui pouvait changer, non seulement les paysages, mais que Dieu pouvait aussi transformer leurs vies.« Comme résultat, certains s’étaient engagés envers Christ, et une église avait été établie. Planter des arbres avait eu l’effet d’une prédication persuasive”.[1]
Pour tous les chrétiens, le défi consiste à vivre en protégeant l’environnement/la création, dans le but d’exprimer/de transmettre l’amour de Dieu.

II. Qu’en disent les Écritures?

Pour de nombreux chrétiens, le point de départ dans un sujet de ce genre, ce sont les Écritures.Elles nous apprennent beaucoup au sujet de la terre.Le tout premier verset de la Bible affirme qu’au début, Dieu créa le ciel et la terre (Genèse 1.1).Et non seulement Dieu a-t-il créé le monde, mais Il a déclaré que c’était bon (Genèse 1.2).L’incarnation et la résurrection confirment que Dieu considère que le monde physique qu’Il a créé est bon. Malheureusement, à cause de la désobéissance des hommes au commandement de Dieu, cette « bonne » création de Dieu fut maudite(Genèse 3.17).Selon Paul, il en résulte que la création gémit sous le poids du péché (Romains 8.20-22).Pourtant, quoique la création gémisse, Dieu continue de la soutenir (Hébreux 1.2-3).En fait, après le déluge (Genèse 8), il y a six références à l’alliance que Dieu a faite avec la création (Genèse 9).Cette alliance que Dieu fait avec, non seulement Noé et sa famille, mais aussi toute la création, est éternelle et inconditionnelle.(N.B.: toute créature vivante).[2]Non seulement Dieu soutient-il sa création, mais les Écritures affirment que la création de Dieu proclame la gloire de Dieu  (Psaumes 19.1-4; Psaumes 104; Romains 1.20-23). Et quoique ce monde gémisse à cause du péché et soit sujette à la décadence et à la mort, Révélations 11.18 nous avertit qu’un temps viendra, « …ainsi que le temps de juger les morts, de récompenser tes serviteurs, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. »Enfin, les Écritures affirment qu’il y aura un jour de nouveaux cieux et une nouvelle terre (Esaïe 65.17-23, Révélations 21.1, 5).

III. Qu’en est-il de John Wesley et de nos racines méthodistes?

Voilà une question surprenante puisque le mouvement environnemental est un développement assez récent dans l’histoire de l’humanité. Beaucoup voient François d’Assise comme le théologien de la nature.Et Lynn White, dans son article,« The Historical Roots of our Ecological Crisis » l’a cité comme exemple chrétien :

Nous devrions peut-être penser au plus grand radical que l’histoire chrétienne ait connu depuis Christ : Saint François d’Assise.La clef qui nous permet de comprendre François d’Assise est sa croyance dans la vertu de l’humilité, non seulement pour les individus mais aussi pour l’homme, en tant qu’espèce.

 

Francis a tenté de détrôner l’homme de sa monarchie sur la création et d’établir une démocratie de toutes les créatures de Dieu.D’après lui, la fourmi n’est plus simplement un sujet de sermon pour les paresseux et les flammes sont une pousséede l’âme dans son union avec Dieu. Les fourmis deviennent donc « nos sœurs, les fourmis » et le feu devient « notre frère, le feu », et ils louent le Créateur à leur propre façon, tout comme le Frère Homme le fait…Plus tard, des commentateurs diront que Saint François prêchait aux oiseaux comme façon dereprocher aux hommes qu’ils ne voulaient rien entendre.Mais, ce n’est pas ce qu’on a écrit sur lui.On dit plutôt qu’il poussait les petits oiseaux à louer Dieu.Ils entraient en extase, battaient des ailes et gazouillaient en se réjouissant. Des légendes concernant les saints, particulièrement des saints irlandais, ont longtemps raconté leurs rencontres avec les animaux. Par contre, je crois qu’il s’agissait toujours de démontrer la domination humaine sur les autres créatures, ce qui était différent chez François. »[3]

 

White conclut donc sa discussion en proposant que St-François d’Assise devienne le saint patron des écologistes!

À ce titre, on devrait aussi considérer John Wesley.Le livre de Theodore Runyon, The New Creation: John Wesley’s Theology Today, contient une section qui s’adresse à cette question.

Il nous faut pourtant admettre que «… l’écologie ne faisait pas partie de l’agenda théologique durant les jours de Wesley. »[4]Runyon, ainsi que d’autres érudits semblables à Wesley, tels qu’ Albert Outler, ont identifié la restauration de l’image de Dieu (Éphésiens 4.23, Colossiens 3.10) comme un thème central de la théologie de Wesley, qui a toujours une incidence sur les problèmes sociaux d’aujourd’hui.Est-ce donc que la restauration de l’image de Dieu pourrait avoir un rapport avec des questions sociales telles que l’environnement?

Comme Steven Bouma-Prediger écrit dans son livre, For the Beauty of the Earth, « Notre vocation ne dépend pas des résultats/de l’état de la planète. Elle dépend nettement de notre caractère de porteurs de l’image de Dieu et d’humains capables de répondre à ce qu’il demande. » [5]Wesley a été capable de percevoir cette connexion entre l’humanité en tant que porteurs de l’image de Dieu, et donc capables de réagir face à l’environnement de façon responsable. Par exemple, alors que beaucoup de personnes étaient centrées sur les choses à venir, « Wesley comprenait le but de Dieu comme étant la transformation de l’âge présent, la restauration de la santé physique et spirituelle de ce que Dieu avait créé. »[6]Wesley était intéressé, non seulement à la théologie et aux choses de Dieu, mais aussi à la science et au monde naturel; ses intérêts étaient très diversifiés.

Ils allaient de l’observation de l’immense variété des espèces qui habitent le globe jusqu’aux conditions climatiques qui prévalent autour de la planète, aux phénomènes scientifiques tels que l’électricité avec laquelle il avait fait des expériences, après s’être familiarisé avec les expériences conduites par Benjamin Franklin et d’autres personnes. L’étendue de ses intérêts est illustrée dans les cinq volumes qu’il a écrits et qui contient sa philosophie de la nature, A Survey of the Wisdom of God in Creation. Cette étude allait des complexités du corps humain jusqu’au royaume des animaux (dans lequel étaient inclus les oiseaux, les poissons, les reptiles, et les insectes), et a été complétée par des observations sur l’écologie – comment toutes ces créatures étaient capables de vivre ensemble, et comment chacune avait sa place au sein du plan global d’un Créateur bienveillant.[7]

 

Dans cette oeuvre, Wesley développe une vision écologique mondiale où tout ce qui a été créé a une place qui lui est réservée.Dans la préface de l’édition américaine de l’étude, A Survey of the Wisdom of God in the Creation, Wesley nous dit ce qui suit.

En nous familiarisant avec les sujets reliés à la philosophie de la nature, nous entrons dans une sorte d’association avec les œuvres de la nature; nous entrons dans le grand concert de sa chorale de grande envergure.Et en apprenant à connaître et à nous familiariser avec les œuvres de la nature, nous devenons un membre de sa famille, un participant à ses félicités.Par contre, si nous demeurons ignorants à son sujet, nous sommes des étrangers séjournant dans une terre inconnue qui ne nous connaît pas plus que nous la connaissons.[8]

 

N’était-ce qu’un hobby pour Wesley d’observer le monde naturel d’aussi près, ou y avait-il un motif derrière cet intérêt?Runyon considère la théologie de la restauration de l’image de Dieu comme reliée à l’environnement.Pour Wesley, il y a un lien direct entre les deux.Runyon cite un commentaire de Wesley sur la béatitude, « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5.8), avant d’ajouter son propre commentaire qui décrit la portée de la théologie de Wesley pour notre époque actuelle.

[Wesley écrit] « Ceux qui ont le coeur pur voient Dieu en toutes choses.Ils le voient dans le firmament du ciel, dans la lune qui circule en lumière, dans le soleil quand il se réjouit, tel un géant qui poursuit sa route. Ils le voient faire des nuages ses chars, et marcher sur les ailes du vent. »Ils le voient« préparer la pluie pour la terre », et «bénir sa production ».

 

[Runyon commente] « Cette vision de Dieu est une vision de toute la création en Dieu, et de Dieu au sein de toute la création.La leçon inculquée par notre merveilleux Seigneur dans cette béatitude, dit Wesley, est que « Dieu existe en toutes choses, et nous devons voir le reflet du Créateur dans chacune des créatures (comme dans un miroir).Cela signifie que nous ne devrions pas utiliser, ni voir quoi que ce soit, comme étant séparé de Dieu puisque cela serait certainement une sorte d’athéisme pratique. »[9]

 

Wesley n’est pas un panthéiste (qui divinise la nature) ; il sait que la création est distincte du Créateur. Cette étude de la nature, toutefois, a conduit Wesley à écrire extensivement sur ce sujet dans son livre, The Wisdom of God in CreationPour Wesley, la nature possède une harmonie qui a été établie lorsque Dieu a prononcé que sa création était bonne. Cette harmonie a été dérangée par les effets de la chute.Les Écritures nous promettent toutefois que la création sera renouvelée.Un jour, le lion, comme le boeuf, mangera de la paille (Ésaïe 65.25).

La restauration de l’image de Dieu aura des conséquences concernant les questions environnementales, puisque les enfants de Dieu seront bénis; ils verront Dieu et ils verront la sagesse de Dieu dans la création.Observer le monde naturel sans tenir compte de Dieu est ce que Wesley appelle l’athéisme pratique; c’est un péché, une offense envers le Créateur.

 

IV. La déclaration évangélique sur la gérance de la création

En 1994, de nombreux dirigeants chrétiens, des scientifiques, et des théologiens concernés ont rédigé une ébauche de cette déclaration évangélique sur l’environnement.Vous trouverez ce document en ligne au : www.creationcare.org ou dans le livre, The Care of Creation, édité par R.J. Berry.Dans l’introduction, Berry écrit :

Si les problèmes environnementaux sont aussi graves que les experts semblent le croire, il est nécessaire que les chrétiens sentent le besoin de centrer leur attention sur ce sujet qui est une affaire de survie et qui comporte une grande signification au plan apologétique (crédibilité des dogmes).Il existe pourtant une question plus grave.Si la gérance de la création vient d’un mandat divin confié à l’humanité entière, et si l’œuvre de la rédemption doit vraiment comprendre la réconciliation de toutes choses avec le Père, « …et de réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux… »Colossiens 1.20, on devrait penser que de négliger de « prendre soin de la terre » est un péché. Il ne s’agit donc pas seulement d’une option sur un agenda trop chargé. [10]

 

En des mots plus simples, « si le fait de prendre soin de la création est un commandement de Dieu, le fait de ne pas s’en occuper devient un péché. 

John Stott est aussi d’accord que les chrétiens devraient tenir à faire quelque chose pour l’environnement.

Les chrétiens ont sûrement dû être à l’avant-garde du mouvement concernant la responsabilité environnementale à cause de nos doctrines sur la création et sur son intendance.Dieu a-t-il fait le monde?Le soutient-il?Est-ce qu’il nous a confié ses ressources?Sachant que Dieu se soucie de sa propre création devraitnous inspirer à être aussi concernés.[11]

 

Berry et Stott ne sont pas les seuls puisque Ghillean T. Prance a dit la même chose:

En réponse aux nombreuses personnes qui ont exploré les idéologies et les religions du monde, à la recherche des ressources pour la guérison de la Terre, la déclaration chrétienne nous appelle à nous repentir, à passer à l’action, à étudier les bases bibliques des soins qu’il faut donner à la création, et à découvrir ce que la création nous révèle au sujet de Dieu. Si nous devions faire toutes ces choses, les chrétiens seraient alors aux premiers rangs du mouvement environnemental au lieu d’en laisser la direction aux païens. [12]

 

Cette déclaration concernant la prise en charge de la planète a été endossée par de nombreux dirigeants chrétiens tels que: Alister McGrath, Ted Engstrom, Richard Foster, David L. McKenna, J. I. Packer, Eugene Peterson, Ronald Sider, John R. W. Stott, etc.

En fait, près de 500 leaders chrétiens ont endossé ce document qui identifie sept points concernant la dégradation de la planète :

1) la dégradation de la terre;

2) la déforestation;

3) l’extinction des espèces;

4) la dégradation de l’eau;

5) l’intoxication globale;

6) l’altération de l’atmosphère;

7) la dégradation des humains et de la culture.

 

Cette déclaration invite le peuple de Dieu à réagir face à la corruption de cette création dont Dieu a dit qu’elle était « bonne ».L’appel à l’action contenu dans cette déclaration comprend quatreréactions spirituelles souhaitables pour les enfants de Dieu.

En tant que disciples de Jésus-Christ, nous croyons que la Bible nous appelle à réagir de quatre façons :

 

1 – Dieu veut que nous nous confessions et que nous nous repentions de nos attitudes qui dévaluent la création et qui déforment ou ignorent la révélation biblique dans le but de soutenir le mauvais usage que nous en faisons.Vu que nous avons oublié que « la terre appartient au Seigneur », nous avons tout bonnement utilisé ce qu’il a créé en mettant de côté notre responsabilité qui consistait à gérer, prendre soin de ce que Dieu avait créé.

 

2 – Nos actions et nos attitudes envers la terre doivent être au cœur de notre foi et enracinées dans la plénitude de la révélation de Dieu en Christ et dans les Écritures.Nous résistons à ces façons de penser qui présumeraient que l’Évangile n’a rien à voir avec les soins que nous devons apporter à la partie de la création qui n’est pas humaine ainsi qu’aux idéologies qui réduiraient l’Évangile à rien de plus que la gérance de cette création.

 

3 – Nous devons faire tout notre possible pour apprendre tout ce que la Bible nous dit au sujet du Créateur, de ce qu’il a créé, et concernant notre tâche/rôle en tant qu’humains.Romains 8.19 nous dit : « Aussi, la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. »

 

4 – Nous devons chercher à comprendre ce que la création révèle concernant la divinité de Dieu, sa présence fortifiante, sa puissance qui dure à jamais, et ce que la création nous enseigne sur l’ordre prescrit par Dieu et les principes qui doivent être utilisés pour son bon fonctionnement. [13]

 

 

V. Que se passe-t-il concernant le réchauffement de la planète?

La déclaration évangélique concernant la gérance de la création ne fait pas référence au réchauffement de la planète.Il est évident que notre mandat qui consiste à prendre soin de la création dépasse de beaucoup ce problème particulier.Le livre de

Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, développe une théologie biblique sur la création et sur l’importance de s’occuper attentivement de l’environnement.Sa conclusion pourrait désamorcer le débat sur le réchauffement de la planète.

Les conséquences pratiques d’une foi aussi radicale sont en elles-mêmes radicales.Par exemple, les discussions de ce qui est « réaliste » prennent tout à coup un ton différent.Bien sûr, la réponse dépend de ce qui est vraiment réel.Si Dieu est vraiment au centre de tout et que le bon avenir de Dieu constitue la réalité la plus certaine, alors, la façon d’agir vraiment réaliste sera de transmettre la responsabilité à d’autres, selon l’éthique actuelle concernant les conséquences, qui dit qu’une personne ne devrait agir que si elle croit que son action aura de bonnes conséquences, et aussi, vu que nous sommes des personnesqui possédons la vertu de l’espoir, nous aimons faire « ce qui est bien. »Si nous croyons que cela fait partie de notre tâche de recycler, en tant que gardiens de la terre, nous devons alors le faire, que cela ait une chance ou non de changer le monde.Il faut faire ce qui est bien! Nous devons remplir notre mission d’intendants de la terre, sans savoir si le problème du réchauffement de la planète est vrai, ou s’il est vrai qu’il y a des trous dans la couche d’ozone, ou encore s’il est vrai que trois espèces non humaines disparaissent à chaque jour. Notre vocation ne dépend pas des résultats ou de l’état de la planète.Elle dépend tout bonnement de notre caractère en tant qu’humains porteurs de l’image de Dieu et capables de prendre des responsabilités.  [14]

 

Les débats concernant le réchauffement de la planète sont tout à fait secondaires si on considère la question la plus importante.

La question fondamentale pour quiconque se préoccupe de la création n’est pas « Que devons-nous faire au sujet de l’environnement? » mais bien « Qui est Dieu? »Et la réponse offerte dans la déclaration dont il est ici question est fortement structurée; elle commence en affirmant que Dieu est le Créateur, d’abord et avant tout…Pour commencer, sachant que la création reflète l’image de Dieu, la première réaction du croyant ne doit pas être une sorte d’activisme de raccommodage, mais plutôt un culte d’adoration rendu au Créateur. »[15]

 

 

VI. Malendendus fréquents

Dans l’avant-propos du livre, The Care of Creation, John Stott a identifié deux extrêmes qui doivent être évités sur la manière d’établir un rapport avec la terre.

En tout premier lieu, nous devons éviter la déification de la nature.Comme Stott le dit, « Nous respectons la nature parce que c’est Dieu qui l’a créée.Mais, nous nevénérons pas la nature comme si elle était Dieu et inviolable. »[16]

Quant à l’autre extrême, il s’agit de l’exploitation de la nature.« Genèse 1 a été injustement blâmé pour l’irresponsabilité de l’homme face à l’environnement.Il est vrai que Dieu a donné le mandat à la race humaine de « dominer » la terre et de la « soumettre » (Genèse 1:26-28); et ces deux mots hébreux ont une très grande portée.Il serait toutefois absurde d’imaginer que celui qui a créé la terre l’a ensuite remise entre nos mains pour qu’elle soit détruite. »[17] Si l’un de ces extrêmes constitue du panthéisme (l’adoration de la nature comme si elle était divine), l’autre extrême serait d’exploiter la nature comme si nous étions Dieu.

Après que le Chapitre 1 de Genèse fut « injustement blâmé pour le manque de responsabilité environnementale », plusieurs théologiens et érudits de la Bible ont tenté de fournir une réponse apologétique à l’accusation que Genèse 1.28 constitue une licence pour l’exploitation de l’environnement.

Des individus, des comités, ont plusieurs fois tenté d’articuler une perspective théologique chrétienne sur l’environnement.Steven Bouma-Prediger nous offre cette œuvre apologétique lorsqu’il répond aux plaintes de certains environnementalistes envers la chrétienté dans son livre For the Beauty of the Earth.

Il admet au départ que quoique cette plainte écologique contre la chrétienté soit sérieusement défectueuse, un appel à la repentance des chrétiens est toujours nécessaire puisque « Nous ne pouvons échapper à la culpabilité face à l’écologie, concernant les péchés que nous avons commis et aussi les choses que nous avons omis de faire, les péchés de négligence et d’abus. » [18]

Les quatre plaintes suivantes envers la chrétienté, concernant l’écologie, sont résumées dans son chapitre intitulé « Is Christianity to Blame? » (Le christianisme est-il à blâmer?)

Dans Genèse 1.28, on a identifié un coupable pour la crise écologique. Les croyants doivent se poser une question : « Ce texte constitue-t-il ou non une licence pour l’exploitation environnementale. »

Bouma-Prediger reconnaît que Genèse 1:26 distingue clairement les humains du reste de la création comme ayant été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.Les humains sont distincts et uniques à cet égard. Le fait que les créatures ont été nommées par l’homme indique aussi que l’humanité est unique dans la création. (Genèse 2.19-20)

Par contre, le mot “dominez” de Genèse 1.28 parle-t-il vraiment de « domination »?Voici la réponse de Bouma-Prediger.

Le Psaume 72 parle très clairement d’un roi idéal, d’un roi qui dirige toutes les nations et gouverne sur tout avec efficacité.Le psaume déclare de façon non équivoque qu’un tel dirigeant exécute la justice pour les opprimés, délivre les indigents, aide les pauvres, et démontre la justice dans tout ce qu’il fait. En résumé, il exerce une direction qui engendre la paix, l’épanouissement de la création; ce qui est loin d’être de la domination.

 

Quant à Jésus, il définit la domination en termes clairement contraires à ce que nous comprenons habituellement.Pour Jésus, diriger/gouverner, c’est servir.Pour exercer une domination, on doit souffrir, si nécessaire, pour le bien de l’autre.[19]

 

En d’autres mots, utiliser Genèse 1.28 pour lui faire porter le blâme constitue une exégèse minable.Cette plainte met complètement de côté d’autres passages des Écritures, incluant Genèse 2.15 qui dit que l’humanité doit servir la création. Autre fait intéressant à noter, après la destruction de la terre par le déluge dont on parle dans Genèse, Chapitre 8, Dieu bénit une nouvelle fois la création (Chapitre 9.1). Il commande aux humains d’être féconds et de se multiplier, ce qui est un écho de Genèse 1.28.Dans ce passage, toutefois, il n’est pas fait appel à l’humanité pour « dominer sur » la création. Ce commandement avait été donné à l’humanité avant la chute.[20] Finalement, il s’agit aussi d’une simplification historique gravement exagérée que de suggérer qu’une interprétation de Genèse 1.28 doive porter seule la responsabilité de la crise écologique. Certains autres facteurs qui ont eu un impact sur l’environnement doivent aussi être considérés.

D’autres plaintes concernant l’écologie ont aussi été portées contre le christianisme. Par exemple, l’Église a parfois adhéré à une philosophie grecque qui élève l’âme et toutes les choses spirituelles au-dessus de tout ce qui est physique, incluant le corps et aussi le monde qui a été créé.Ce dualisme dévalue la nature; l’Incarnation réfute facilement cette hérésie.

Une troisième plainte a été faite concernant l’écologie à l’encontre des centres du christianisme relativement à certaines expressions de la théologie des temps de la fin.La plainte est basée sur ceci :

L’eschatologie chrétienne contiendrait des perceptions inadéquates. Par exemple, certains affirment que l’eschatologie chrétienne nie toute raison de préserver la terre puisque le retour de Jésus introduira une toute nouvelle forme d’existence.… [C’est une eschatologie tordue qui] …enseigne que ce monde est éphémère et ultimement sans aucune importance. [21]

 

En fait, certaines façons de comprendre les temps de la fin iraient si loin que célébrer la corruption de la terre serait un signe qui annoncerait la fin des temps!Bouma-Prediger pose la question suivante: « Me permettriez-vous de piller votre maison simplement parce qu’un jour, dans l’avenir, elle sera démolie? »[22]En partant du principe que l’eschatologie indique la fin pour la nature, la conclusion, soit la destruction de la terre ne doit pas suivre.

Finalement, l’article de Lynn White, publié en 1966, « The Historical Roots of our Ecological Crisis, » (les racines historiques de notre crise écologique) affirme que « … le christianisme porte un poids énorme de culpabilité. » [23] Nous devons nous rappeler que White a suggéré que St-François soit le saint patron des écologistes, ce qui prouve qu’il ne préconisait pas un rejet complet du christianisme.À la fin, il suggère « qu’étant donné que les racines de notre problème proviennent en grande partie de la religion, le remède doit aussi être essentiellement religieux… » [24]Le poids de la culpabilité repose doncsur le christianisme concernant la crise écologique parce que « l’écologie humaine est profondément conditionnée par les croyances au sujet de notre nature et de notre destinée, et donc, par la religion. » [25]

Il résume ensuite ce que le christianisme a enseigné concernant la nature et affirme que cela a résulté en une exploitation de la nature qui a utilisé la science et la technologie.

Il semble bien que nous sommes en train de nous diriger vers des conclusions

Que beaucoup de chrétiens ont de la difficulté à accepter.Étant donné que la science et la technologie sont des mots bénis dans notre vocabulaire contemporain, certains seront peut-être heureux de savoir, premièrement, que si on le voit au plan historique, la science moderne est une extrapolation de la théologie naturelle, et deuxièmement, la technologie moderne peut à tout le moins s’expliquer comme une réalisation volontaire occidentale du dogme chrétien de la transcendance de l’homme, et d’une maîtrise/domination légitime sur la nature.Toutefois, comme nous le reconnaissons maintenant, il y a environ plus d’un siècle, la science et la technologie – qui ont été jusqu’ici des activités séparées – se sont associées pour fournir à l’humanité des moyens puissants qui, si on juge d’après plusieurs des effets écologiques, sont devenus impossibles à contrôler. [26]

 

De plus, “en détruisant l’animisme païen, le christianisme a permis d’exploiter la nature avec une certaine indifférence face à la sensibilité des objets naturels. [27]

Il a été dit que:

White conclut donc qu’étant donné que le christianisme a rendu possible la croissance de la science moderne et de la technologie, et vu que la science et la technologie nous ont accordé une puissance sur la nature sans précédent et sans moyens de contrôle, une puissance mal utilisée que le christianisme a sanctionnée, le christianisme est tenue responsable pour la situation critique de la terre. [28]

 

En développant sa thèse, White a mal utilisé Genèse 1.28 en se servant du concept de la domination plutôt que de celui de la gérance du territoire.Historiquement, il n’est pas exact de dire que le christianisme, à lui seul, a conduit à l’exploitation scientifique de la nature puisque d’autres cultures qui n’étaient pas influencées par le christianisme ont aussi causé des dommages environnementaux. La réponse apologétique de Steven Bouma-Prediger à cet argument se trouve dans le principe énoncé par White. « Le rôle précis de la théologie chrétienne concernant l’essor de la science moderne est une question complexe qui exige donc plus qu’une réponse simple. Il y a un autre principe de White qui à tout le moins discutable. » [29]Il est vrai que la science et la technologie sont des facteurs de dégradation de l’environnement, mais, comme nous l’avons déjà dit, on doit aussi considérer d’autres facteurs, incluant le système économique et la culture occidentale axée sur l’avidité, le matérialisme, et le consumérisme.

Pour les enfants de Dieu, il est important de protéger la création puisque, non seulement on doit obéir à ce commandement de Dieu, mais il s’agit aussi d’être des témoins apologétiques, face au monde. Si les croyants prennent soin de la création par obéissance à Dieu, un dialogue peut débuter avec ceux qui sont à l’extérieur de l’Église mais qui partagent notre souci environnemental.Une bonne intendance de la planète devient en quelque sorte, un « évangélisme relié à la culture » [30]et un témoignage que « ce monde est celui de notre Père » qui est le Créateur de tout ce qui existe.

VII. S’occuper de la création et rendre gloire à Dieu.

Cela peut sembler étrange, mais prendre soin de l’environnement, c’est en fait rendre un culte à Dieu; c’est l’adorer.John Stott a dit qu’il serait absurde d’imaginerque Celui qui a créé laterre aurait pu la remettre entre nos mains afin que nous la détruisions.

Dans la même ligne de pensée, Calvin B. DeWitt a dit: « Pourrait-on imaginer la perspective absurde de critiques artistiques qui feraient l’éloge de Rembrandt, mais qui accepteraient de piétiner des peintures qu’il aurait faites tout en honorant sonnom? »On voit pourtant, aujourd’hui, des personnes qui louent le Créateur pendant qu’ils piétinent ce qu’Il a créé, tout en proclamant le nom de Christ. »[31]C’est pourquoi le premier point de la Déclaration se lit : « Parce que nous adorons et honorons le Créateur, nous voulons chérir la création et en prendre soin.» [32]

Adorer Dieu et prendre soin de la création sont complémentaires: « Il est évident qu’une personne ne peut louer le Créateur et en même temps détruire Sa création, alors que tout a été fait pour Le glorifier.Rendre un culte au Créateur et bien gérer sa création font partie d’aimer Dieu. Ce sont deux activités qui se renforcent mutuellement.En fait, il ne serait pas “biblique” de les opposer l’une à l’autre.[33]

Tel que nous l’avons mentionné auparavant, le but n’est pas de prôner un activisme à la bâcle, mais plutôt de prendre soin de l’environnement comme moyen d’exprimer notre adoration au Créateur.

Faire une relation entre l’adoration et la création n’est vraiment pas quelque chose de nouveau.Révélation 4, verset 11 nous dit : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles furent créées. »Dans ce passage, Dieu reçoit des louanges en tant que Créateur.

Le cantique de louange familier qui suit est chanté dans plusieurs églises. Il invite la création à se joindre à nous pour louer et adorer Dieu.

    Louez Dieu par qui viennent toutes les bénédictions

Louez Dieu, toutes les créatures ici-bas

Louez-Le, toutes les hordes des cieux

Louez le Père, le Fils, et le Saint-Esprit

 

VIII. Des idées sur un ministère centré sur la protection de l’environnement

    En développant sa propre ‘vision chrétienne des soins à donner à la création’, Steven Bouma-Prediger maintient que, dans le domaine de l’écologie, le chrétien doit particulièrement revenir au concept de la ‘vertu’. Cette façon d’agir envers la création doit être vertueuse, sage, tempérée, courageuse, équitable, etc. 34 Quoique Bouma-Prediger utilise la ‘vertu’ comme paradigme concernant l’action chrétienne face à  l’environnement, l’action provient plus des catégories établies par Aristote qu’elle ne dépend de principes bibliques explicites; mais, cette suggestion peut quand même nous aider.  Comme nous l’avons vu dans le concept du bon voisinage discuté plus haut, la vertu chrétienne devrait en fait nous motiver et aussi nous faire accepter notre responsabilité face à l’environnement.  Dans ce sens, les vertus chrétiennes que sont la foi, l’espérance et l’amour (1 Corinthiens 13 :13) peuvent servir en tant que trois arches superposées en tenant des séances de remue-méninges, en imaginant/prévoyant, en discutant et en mettant en place un ministère chrétien qui se chargerait des soins à pourvoir à la création.  Enfin, un tel ministère devrait fournir à l’Église l’opportunité  qui lui permettra de mettre en pratique les vertus de la foi, grâce au Créateur, qui est celui qui soutient toutes choses, de l’espoir dans la transformation eschatologique de toutes choses, et de l’amour pour Dieu et pour notre prochain.  Les idées suivantes sont donc suggérées comme efforts initiaux relativement simples à entreprendre pour toute église locale de quelque taille que ce soit qui veut vivre les vertus de la foi, de l’espérance et de l’amour, grâce au ministère des soins offerts à la création.

La foi – l’écologie et le témoignage chrétien concernant le Créateur
    
    En tant que catégorie pour la conception d’un ministère centré sur l’environnement, la vertu de la « foi » sous-entend ces possibilités ministérielles où l’église, de façon active, cherche et crée des moyens d’exprimer sa conviction que la terre et tout ce qu’elle contient appartient au Seigneur, qu’Il est fidèle et capable de la soutenir même si elle est sujette à se détériorer, et qu’Il nous a appelés, durant le règne de Christ, à participer au renouvellement de la terre, selon son engagement.  L’emphase est mise ici sur les questions environnementales, ce qui nous permet de porter témoignage de façon implicite et aussi explicite, quant à notre foi en l’œuvre rédemptrice de Christ, ce qui s’adresse aussi au renouvellement de la création au complet.

Confesser que nous croyons au Christ de la création

    Quoiqu’il soit aujourd’hui de bon ton que les églises élaborent des « énoncés de valeurs  et/ou de visions, le fait de déclarer que nous croyons en Christ (Hébreux 13 :13-14 ou 1 Jean 4 :15), est un acte qui a une signification théologique et historique bien plus importante. Eberhard Bush, dans son discours concernant l’expression « confesser notre foi en Christ » comme étant un acte de l’Église, suggère qu’il s’agit là d’une « activité par laquelle les chrétiens expriment ouvertement la foi qui réside dans leurs cœurs ».35  Il décrit la signification théologique de cette confession de foi comme suit : « Lorsque nous rendons ce témoignage, la foi est perçue de façon visible et aussi auditive; et elle devient donc publique. » Il ne s’agit pas là d’un hasard puisque ce Dieu auquel les chrétiens croient se préoccupe énormément de ce monde…  Ce qui en fait « ce monde » provient de ce qu’il ne perçoit pas ce qui est actuellement vrai à son sujet. 36 Le fait de confesser notre foi en Christ est donc un acte de déclaration entre nous et envers le monde, proclamant la seigneurie et l’œuvre de réconciliation de Dieu à travers le Christ, pour son bien-être et sa rédemption. J’espère que ce que cela implique pour l’écologie est clair. Ce dont l’Église a le plus besoin, ce n’est pas autant des déclarations concernant notre position sur l’environnement ou sur « les soins à prodiguer à la création », mais plutôt que nous confessions que Jésus est le Christ de la création, en qui réside tout espoir possible. Un tel texte liturgique pourrait être récité lors du culte de louanges communautaire, il pourrait être utilisé lors d’une réunion de prière, ou être recommandé comme littérature en rapport avec l’environnement pour d’autres projets ministériels.

Participation à des projets non chrétiens

    Une deuxième façon d’agir qui pourrait être perçue comme expression de la vertu de la « foi » serait de participer à des projets environnementaux non chrétiens dans le but spécifique d’apporter une perspective chrétienne dans la sphère publique.  Quoique ces opportunités puissent grandement dépendre du contexte communautaire, la plupart des communautés canadiennes tiennent des rencontres publiques/forums pour recueillir les idées des citoyens concernant les politiques de leurs villes, des événements où on ramasse les déchets ou autres projets environnementaux similaires auxquels les églises peuvent participer pour démontrer leur foi dans l’œuvre rédemptrice de Christ. Comme exemple spécifique, on pourrait considérer la plantation d’arbres et autres programmes environnementaux du style ‘Evergreen’, qui a gagné un prix comme organisme charitable canadien et qui concentre ses efforts sur la « naturalisation urbaine » afin de redonner une meilleure qualité de vie à nos villes.38 Afin de justifier l’implication volontaire dans une telle sorte d’organisme caritatif, nous pouvons facilement imaginer l’opportunité qui nous est offerte de déclarer la solidité de notre foi envers le Créateur lorsqu’on nous le demande, de coopérer à un projet Evergreen (ou similaire) :  « Pourquoi une église voudrait-elle s’occuper de planter des arbres dans une zone urbaine? »

Préparation de séminaires et ateliers de travail 
 
Comme idée finale dans la catégorie de « la foi », soulignons les nombreuses possibilités concernant des événements destinés à la conscientisation et l’éducation. Voici quelques suggestions. Vous pouvez inviter des orateurs, tenir des séminaires et ateliers sur « les soins à offrir à la création, tenir une retraite ou un camp de jour dans la nature sauvage en utilisant un thème spécifiquement chrétien relatif à l’environnement.

L’espérance : L’écologie et la communauté eschatologique
    
    Comme deuxième catégorie pour concevoir un ministère centré sur l’environnement, la vertu de « l’espoir » suggère des activités qui expriment et renouvellent notre espoir concernant la rédemption de la création, lors de la transformatio mundi eschatologique promise dans les Écritures.  C’est particulièrement ici que nous mettons l’emphase sur ce sujet puisque notre travail au sein du monde, mais aussi au niveau des affaires mondiales, étant donné que nous discernons une continuité entre cet âge et la nouvelle création que nous attendons impatiemment, soit le retour de Christ.  Voici trois idées qui pourraient ici être étudiées brièvement.

Découvrir l’espoir à travers la liturgie

    À travers sa vie de louange, de prière et de célébration communautaire, l’Église a une opportunité extraordinaire de s’engager, de s’exprimer, et de renouveler son espoir concernant la création en honorant/reconnaissant le Créateur comme étant l’espoir de la création. Nous suggérons ici qu’il existe un endroit légitime pour les églises qui leur permet d’explorer comment leurs louanges/célébrations pourraient refléter leurs convictions bibliques concernant le règne de guérison de Christ sur la création.  Il s’agit de prier en évoquant la fidélité de Dieu concernant son entente au sujet de la création, de confesser ouvertement nos fautes corporatives commises lorsque nous avons mal utilisé la création, de chanter des cantiques qui célèbrent le Créateur pour « sa puissance et sa divinité qui durent à toujours » comme étant toujours évident dans sa création (Romains 1 :20) et même des chants qui parlent de la création non humaine qui se joint au chorus de louanges envers le Créateur (Psaume 148). Tous ces moyens peuvent être utilisés le dimanche matin sous la direction pastorale si le pasteur prend soin de présenter le tout en tenant compte de la sensibilité de ses ouailles. De tels actes de louange sont en fait parmi les projets environnementaux les plus radicaux auxquels nous pouvons adhérer.

Promouvoir la beauté

        Francis Schaeffer, dans son discours sur l’écologie, fait des observations intéressantes sur la relation vitale entre une vision biblique de la nature, la responsabilité environnementale chrétienne, et la présence de la beauté de la communauté chrétienne. 39  Il suggère que la présence de la beauté dans la communauté de foi est un signe vital de la spiritualité biblique authentique – une spiritualité non dualiste – et qu’une telle sorte de spiritualité constitue une base vitale pour une relation chrétienne authentique avec le reste de la nature.  Nous percevons ici des connexions qui ne sont pas immédiatement évidentes, telles que des communautés remplies d’espoir chrétien, des communautés authentiquement eschatologiques, pour qui la beauté est un signe de leurs convictions remplies d’espoir au sujet de la grande valeur et de la destinée de la création. Cela suggère enfin que les projets ministériels centrés sur l’environnement devraient aussi promouvoir la beauté de la communauté chrétienne.  À cet effet, nous pourrions  considérer des projets tels que des événements artistiques ou concerts dans l’église qui aideraient à « conscientiser les gens face à la création », parrainer ou produire des expositions d’arts visuels chrétiens selon des thèmes reliés aux soins à fournir à la nature pour la bâtisse de l’église, ou intentionnellement embellir l’espace vert entourant la bâtisse ou les chrétiens se rencontrent, et même améliorer le paysage.

Planter un jardin de l’espoir

    Comme dernière suggestion concernant « l’espoir » pour le ministère, nous pourrions penser à la préparation de jardins communautaires. Plusieurs églises ont découvert que cela était rentable. Dans leur bulletin de nouvelles de 2008, St-Matthews Anglican Church offre un exemple de ce à quoi un tel ministère pourrait ressembler :  « Qu’il s’agisse d’une citrouille géante ou d’une abondance de tomates cerises, les deux jardins communautaires situés rue McGee ont été une vraie réussite, l’été dernier. Au printemps, avec l’aide de l’Équipe verte et de nombreux enfants du voisinage, nous avons semé beaucoup de graines dans la bonne terre et nous avons ensuite attendu avec impatience qu’elles poussent. Plusieurs membres de la communauté locale ont aussi pris soin de leurs propres terrains.  Nous avons été fortement récompensés pour nos efforts. 40 Quoiqu’au départ, un ministère comme celui-là semblait trivial, spécialement s’il va de pair avec un enseignement intentionnel au sujet de notre relation avec la création de Dieu, cela a fourni à l’église une excellente opportunité de faire un acte d’espérance tangible face à la promesse du Créateur de nourrir/maintenir la terre, du printemps jusqu’à la récolte.  Si, comme ministère, un jardin communautaire est offert au voisinage  (où les voisins sont invités à semer/planter un jardin dans le jardin de l’église), les occasions de porter témoignage quant à notre espoir dans le plan du Créateur pour la création peuvent se multiplier par trente, soixante, et même cent fois. S’il est possible de partager le fruit lui-même de ce jardin corporatif avec une banque locale de nourriture ou un marché plein air, ce ministère peut aussi devenir un acte d’amour pour les voisins.

L’amour – Un voisinage où l’écologie et le Royaume se rencontrent  
    
  Quoiqu’il y ait plusieurs façons de présenter ce ministère centré sur l’environnement comme un acte d’amour, nous voulons ici mentionner brièvement trois domaines spécifiques. Dans chacune des idées suivantes, l’emphase est mise sur le fait de reconnaître que ces actions éthiques environnementales ont un impact direct sur notre bien-être et sur celui de notre prochain, au niveau local et mondial.  Tel que discuté plus haut dans notre étude sur le Sermon sur la montagne, prendre soin de la création constitue une expression de notre bon voisinage et souligne notre participation au Shalom de Dieu.

Parlons du ‘consumérisme’ esthétique

    Plusieurs écologistes suggèrent qu’une des premières choses à faire pour régler   la crise environnementale actuelle serait de s’occuper de la culture de consommation moderne de la société occidentale. Le consumérisme lui-même exacerbe plusieurs problèmes environnementaux, alors que la distribution inégale de la richesse mondiale qu’il soutient crée des cycles de pauvreté et de dégradation de l’environnement partout dans le monde.  Comme Murray Jardine, je suis convaincu que dans la foi chrétienne, et dans les communautés bienveillantes, créatives, remplies d’espoir, et orientées vers la Parole, il est possible que nous voyions une alternative authentique à la consommation exagérée de la société technologique moderne. 41  Particulièrement ici, nous retrouvons combien de disciplines chrétiennes traditionnelles  – les vœux de frugalité, l’observance des rythmes sabbatiques, le jeûne sous différentes formes, etc. –  qui nous parlent directement de la consommation esthétique. Cela nous aide grandement à répandre le fait que les communautés chrétiennes doivent promouvoir la guérison des relations avec la création de Dieu; cela devrait être une caractéristique de nos communautés. En résumé, nous devrions tenter d’établir des ministères de formation de disciples afin de promouvoir diverses sortes de jeûnes tels que : se priver de la technologie, d’acheter des choses non essentielles, d’utiliser des cartes de crédit, des sucreries, du chocolat et autres sortes de nourriture potentiellement non éthique, etc. (Le site web Tearfund offre une idée concrète : un carême sans carbone… 43) Enfin, nous pourrions concevoir des ministères de formation de disciples destinés à promouvoir une consommation équitable et pratiquer le contentement en tant que discipline chrétienne :  encourager les entreprises locales, le commerce équitable, etc.  Les arguments de Bill McKibben pour une économie de base sont particulièrement provocateurs à cet égard, lorsqu’il argumente lucidement en faveur de pratiques économiques qui favorisent l’enrichissement des communautés et non pas  l’accumulation de biens non nécessaires – voilà, finalement, la clef de notre survie physique dans notre situation difficile. 44  

Devenir un voisin « vert »   

    C’est dans le contexte de cette vertu que nous devrons considérer plusieurs façons possibles pour rendre l’édifice de notre communauté, nos ministères et nos opérations journalières plus conformes à un environnement plus accueillant. Bien entendu, nous devrons étudier chacun de ces projets, leur faisabilité économique, étudier leur impact sur l’environnement et réaliser toute autre investigation, selon le contexte spécifique, afin de nous assurer que ces efforts auront vraiment l’impact désiré sur l’environnement.  Prenons note, maintenant, des moyens spécifiques entrepris par les églises afin de rendre leurs ministères « plus verts » (écologiques). Nous avons mis en place des programmes de recyclage pour les bureaux, des programmes de conservation de l’énergie, l’utilisation de thermostats et d’éclairage programmé, l’achat de cabinets de toilette à débit réduit, et l’envoi de bulletins de nouvelles par Internet pour réduire l’utilisation du papier. Nous sommes passés aux produits de nettoyage plus écologiques, nous utilisons de la vaisselle au lieu d’articles jetables, nous organisons du transport en groupe ou « nous marchons jusqu’à l’église », et nous avons remplacé des appareils énergétiques (chauffage/ climatisation) et des appareils électroménagers. Nous insistons sur une construction plus écologique pour les nouvelles bâtisses.  Pour les églises particulièrement ambitieuses, il y a même une littérature grandissante concernant les toutes nouvelles sources d’énergie; il s’agit d’une possibilité viable (l’énergie solaire, le vent, l’énergie géothermique et autres sources alternatives d’énergie). 45

    Enfin, nous pouvons exprimer la vertu de l’amour par un ministère centré sur l’environnement en soutenant diverses organisations missionnaires mondiales qui partagent cet objectif relié à l’écologie.  Tel que déjà mentionné, le document de Calvin DeWitt, Missionary Earthkeeping, offre plusieurs idées sur l’impact des missions chrétiennes « Earthkeeping ». On peut soutenir ces missions avec des dons financiers, par la prière, en invitant des orateurs et/ou en offrant du temps de bénévolat.  Mentionnons aussi qu’il existe un grand nombre d’œuvres missionnaires qui s’occupent en même temps de l’évangélisation, de l’écologie, et de l’aide humanitaire, tels que : l’œuvre de Tearfund sur l’environnementalisme, et la justice sociale, par exemple, le travail de Florestas, qui s’occupe de la reforestation et du développement communautaire, en Haiti, au Mexique, et en Tanzanie, et le programme « Jesus Well » de Gospel for Asia. Nous devons aussi noter qu’il existe des organismes internationaux chrétiens dont le mandat spécifique est de promouvoir le discernement des chrétiens sur l’environnement, tels que Au Sable Institute ou Evangelical Environmental Network.  Même plusieurs des ministères humanitaires d’un organisme tel que Samaritan’s Purse qui fait la promotion de l’agriculture durable/renouvelable et du développement de l’économie locale peuvent être inclus dans les ministères écologiques

 

RÉFÉRENCES

1 Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” Care of Creation, 146  (aimez votre prochain comme vous-mêmes), (prendre soin de la création)
2 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 99. (pour la beauté de la terre)
3 Lynn White, “The historical Roots of our Ecologic Crisis” Care of Creation, (les racines historiques de notre crise écologique), 41.
4 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 200.
5 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre), 186.
6 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 169.
7 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création), 201.
8 Theodore Runyon, The New Creation, (la nouvelle création)   202.
9 Theodore Runyon, The New Creation, 206.
10 R.J. Berry, “Rationale,” The Care of Creation, 15.
11 www.creationcare.org/responses/faq.php (prendre soin de la creation)
12 Ghillean T. Prance, “The Earth under threat,” Care of Creation, 117-118. (la terre sous la menace, prendre soin de la creation)
13 www.creationcare.org/resources/declaration.php (soins à donner à la création)
14 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186. (pour la beauté de la terre)
15 Peter Harris, “A new look at old passages,” The Care of Creation, 135. (une nouvelle façon de lire les vieux versets bibliques)
16 John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8. (avant propos sur les soins à donner à la création)
17 John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8. (avant propos sur les soins à donner à la création)
18 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,  (pour la beauté de la terre) 68.
19 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,  (pour la beauté de la terre) 74.
20 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 98.
21 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 71.
22 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth,   (pour la beauté de la terre) 78.
23 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise écologique, les soins à donner à la création)  40.
24 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques notre crise écologique, les soins à donner à la création) 42.
25 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise écologique, les soins à donner à la creation) 37.
26 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise écologique, les soins à donner à la création) 40.
27 Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, (les racines historiques de notre crise écologique, les soins à donner à la création), 38.
28 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre) 72.
29 Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, (pour la beauté de la terre) 78.
30 Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” The Care of Creation, (iimez votre prochain comme vous-mêmes, les soins à donner à la création) 145.
31 Calvin B. DeWitt, “Creation’s Environmental Challenge,” The Care of Creation, (le défi environnemental relié à la creation, les soins à donner à la création) 64.
32 www.creationcare.org/responses/faq.php
33 www.creationcare.org/responses/faq.php
34 Bouma-Prediger, For the Beauty, ###. (pour la beauté…)
35 Eberhard Busch, “What Does It Mean for the Christian Church To Confess and To Reject?”  (que signifie ‘Que signifie pour l’Église chrétienne de confesser et de rejecter?) dans le Bulletin du Séminaire de Princeton 25.2 (July 2004): 177, emphase originale. (36 Ibid., 178.)
37 Voir ibidem aide pour  discuter des principles théologiques qui guident l’acte de confession.
38 Énoncé de mission d’Evergreen: « Evergreen est un organisme à but non lucratif qui rend les villes plus vivables.  Én faisant grandir la connexion entre les personnes et la nature et en rendant les canadiens capables d’avoir une approche capable de s’occuper de leur environnement urbain, Evergreen améliore la santé denos villes – dès maintenant et pour l’avenir. » http://www.evergreen.ca/en/index.html.
39 Voir Schaeffer, Death of Man (la mort de l’homme) 41ff.
40 From St. Matthew’s annual newsletter (Fall, 2008) (bulletin de nouvelles annuel de Saint Matthew) Disponible en ligne:  http://www.st-matthews.ca/newsletter.html depuis le 5 janvier, 2009).
41 Voir le discours de Jardine, Making and Unmaking of Technological Society, pp. 235ff (début et fin de la société technologique)
42 Voir particulièrement, le discours de William van Geest sur la simplicité en tant qu’un aspect de l’intendance chez les God’s Earthkeepers (les gardiens de la terre pour Dieu), (Evangelical Fellowship of Canada, 2007) Disponible en ligne.  http://files.efc-canada.net/si/Environment/God’s_Earthkeepers.pdf. Accessibles depuis le 6 janvier, 2009.  Voir aussi le classique de Richard Foster’s, Freedom of Simplicity (la liberté de la simplicité)
43 Voir  “Carbon Fast.” (se priver du carbone) Disponible en ligne. http://www.tearfund.org/webdocs/Website/Churches/Carbon%20Fast.pdf. Accessible depuis le 7 janvier  2009.
44 Bill McKibben, Deep Economy:  The Wealth of Communities and the Durable Future (L’économie de base: la richesse des communautés et l’avenir durable) (New York:  Holt, 2007).
45 Voir http://www.living-off-grid.com/lifestyle/living-off-the-grid-in-canada, (site qui décrit nos possibilités)

 

Bibliographie

Bouma-Prediger, Steven.For the Beauty of the Earth.Michigan: Baker Books, 2003.

 

« Le défi qui nous attend est de persuader les chrétiens qui se font du souci pour la terre qu’il s’agit d’une formation de disciple intégrale et authentique (135).Son texte commence par une citation de Thomas d’Aquin : ‘Toute erreur commise concernant la création nous mène à une erreur au sujet de Dieu’.Au cœur de ce texte se trouve l’affirmation audacieuse que la foi chrétienne authentique exige une obéissance écologique. Prendre soin de la terre doit faire partie de la foi chrétienne de façon intégrale.Les chapitres incluent : Oùsommes-nous? Une perception écologique de notre place.Qu’est-ce qui ne va pas dans le monde?Les gémissements de la création.Le christianisme est-il à blamer? La plainte écologique contre le christianisme. La sagesse de la Bible et la vision écologique. (et autres)

 

La protection de la création.Édité par R.J. Berry, England:InterVarsity Press, 2000.

 

Il s’agit d’une excellente ressource qui contient le texte intégral de la Déclaration évangélique sur l’intendance de la création.Ce recueil d’articles explore le contexte dans lequel cette déclaration a été conçue et contient l’article écrit par Lynn White, en 1966, qui met en faute la théologie chrétienne comme étant « une des  racines historiques de notre crise écologique. » Ce livre contient aussi un article qui répond aux critiques portées contre la Déclaration.La dernière section contient des commentaires écrits par des théologiens et des hommes de science sur cette déclaration. Ont contribué à ce livre :

R.J. Berry, Calvin B. DeWitt, Alister McGrath, Jürgen Moltmann, et Ron Sider.L’avant-propos a été écrit par by John Stott.

 

Runyon, Theodore.The New Creation: John Wesley’s Theology for Today.Nashville,

Abingdon: 1998.

 

Dans son chapitre d’introduction, Runyon affirme que « la restauration de la création et des créatures grâce au renouvellement de l’humanité concernant l’image de Dieu est ce que Wesley identifie comme étant au cœur même du christianisme. »Son livre refait le parcours jusqu’aux travaux de Wesley et l’auteur nous parle des incidences de cette théologie sur notre époque.

 

www.creationcare.org

Ce site web est excellent.Il comprend Evangelical Declaration on the Care of Creation.Ce site est parrainé par Evangelical Environmental Network, un ministère « dont le but est de déclarer/confirmer la seigneurie du Christ sur toute la création. » (Colossiens 1.15-20).Vous trouverez aussi sur le site des données, des ressources destinées aux petits groupes qui s’intéressent à l’environnement, et du matériel pour les congrégations qui voudraient présenter « Un dimanche sur la création ».

 

 

 

 

Annexe

Déclaration évangélique sur l’intendance de la création

À l’Éternel la terre et ce qui la remplit – Psaumes 24:1

En tant que disciples de Jésus-Christ, soumis à la pleine autorité des Écritures, et conscients des façons utilisées pour dégrader la création, nous croyons que la foi biblique est essentielle à la solution de nos problèmes écologiques.

 

Étant donné que nous adorons et honorons le Créateur, nous nous efforçons de chérir et prendre soin de la création.

 

Étant donné que nous avons péché, que nous avons failli à notre tâche d’intendants de la création, nous désirons nous repentir de tout ce que nous avons fait qui a pollué, altéré, ou détruit une aussi grande partie de l’œuvre du Créateur.

 

Éant donné qu’en Christ, Dieu a enlevé notre aliénation face à Dieu et nous a accordé les premiers fruits de la réconciliation de toutes choses, nous nous engageons à travailler sous la puissance du Saint-Esprit pour partager la Bonne Nouvelle de Christ, en paroles et en actions, pour oeuvrer à la réconciliation de toutes les personnes en Christ, pour apporter la guérison de Christ à la création souffrante.

 

Étant donné que nous attendons la période où même la création gémissante sera pleinement restaurée, nous nous engageons à travailler vigoureusement à protéger et guérir cette création pour l’honneur et la gloire du Créateur, dont nous avons une image floue à travers la création, mais que nous apprenons à bien connaître à travers les Écritures et en Christ. Nous et nos enfants faisons face à une crise croissante dans la santé de la création de laquelle nous faisons partie, et à travers laquelle, par la grâce de Dieu, nous sommes soutenus/nourris. Et pourtant, nous continuons de dégrader cette création.

 

Ces formes de dégradation de la création peuvent se résumer ainsi: 1) la dégradation de la terre; 2) la déforestation; 3) l’extinction des espèces; 4) la dégradation de l’eau; 5) l’intoxication globale; 6) l’altération de l’atmosphère; 7) la dégradation humaine et culturelle.

 

Plusieurs de ces formes de dégradation sont des signes que nous arrivons à la limite fixée par Dieu pour la création.Avec la croissance continue de la population, ces formes de dégradation deviendront plus sérieuses. Notre responsabilité n’est pas seulement d’avoir des enfants et de les élever, mais de prendre soin de leur demeure sur la terre.Nous respectons l’institution du mariage selon la manière que Dieu a indiquée afin d’assurer la procréation réfléchie des enfants et de les éduquer pour la gloire de Dieu.

 

Nous reconnaissons que la pauvreté humaine est une cause et en même temps une conséquence de la dégradation de l’environnement.

 

Un grand nombre de personnes concernées et convaincues que les problèmes environnementaux sont plus de nature spirituelle que technologique, sont en train d’explorer les idéologies et les religions du monde, à la recherche de ressources spirituelles non chrétiennes pour la restauration de la terre.Comme disciples de Jésus-Christ, nous croyons que la Bible nous appelle à réagir de quatre façons.

 

1)Dieu nous appelle à nous confesser et à nous repentir des attitudes qui enlèvent de la valeur à la création et qui déforment ou ignorent la révélation biblique pour supporter le mauvais usage que nous en faisons. En oubliant que « la terre appartient au Seigneur », nous avons souvent tout bonnement utilisé la création et nous avons oublié que nous devions en prendre soin.

 

2)Nos actions et attitudes envers la terre doivent provenir du centre de notre foi et être enracinées dans la plénitude de la révélation de Dieu en Christ et dans les Écritures.Nous résistons aussi bien aux idéologies qui présument que l’Évangile n’a rien à voir avec la protection de la création non humaine et aussi aux idéologies qui réduiraient l’Évangile à rien de plus que l’intendance de la création.

 

3)Nous nous efforçons d’apprendre tout ce que la Bible nous dit au sujet du Créateur, de la création, et de la tâche des humains.Dans notre vie et nos paroles, nous déclarons cette bonne nouvelle, « Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. » (Romains 8.19)

 

4)Nous nous efforçons de comprendre ce que la création révèle au sujet de la divinité de Dieu, de sa présence qui nous soutient, de sa puissance infinie, et de ce que la création nous enseigne au sujet de l’ordre établi par Dieu ainsi que les principes par lesquels tout doit fonctionner.

 

C’est pourquoi nous demandons à tous ceux qui sont engagés envers la vérité de l’Évangile de Jésus-Christ de confirmer les principes de foi suivants et de rechercher des façons d’intégrer ces principes dans leurs vies personnelles, dans nos églises, et dans la société.

 

Le cosmos, dans toute sa beauté, son aspect sauvage, et son abondance en ressources nécessaires à la vie, est l’œuvre de notre Créateur personnel et bienfaisant.

 

Le Dieu qui nous a créés était là avant la création et ne fait pas partie de ce qui a été créé. Il a toutefois été intimement impliqué dans la création, maintenant chaque chose en liberté, et toutes choses ayant des relations complexes et élaborées.Dieu est transcendant, il soutient avec amour chaque créature; Il est immanent tout en étant complètement autre chose que la création et ne peut être confondu avec elle.

 

Dieu, le Créateur, est relationnel par sa nature même.Il est révélé en trois personnes dans une. De même, la création que Dieu a voulu réaliser est une symphonie de créatures individuelles dans une relation harmonieuse.

 

Le Créateur se soucie de toutes les créatures. Dieu, qui a déclaré que toute la création était « bonne » dans Genèse 1.31 a promis d’en prendre soin dans une alliance avec toutes les créatures (Genèse 9.9-17).Il se réjouit de voir des créatures qui n’ont pourtant aucune utilité apparente pour les humains (Job 39-41).Il veut « qu’en Christ, toutes choses puissent être réconciliées avec lui » (Colossiens 1.20).

 

Les hommes, les femmes, et les enfants, ont une responsabilité unique envers le Créateur.En même temps, nous sommes des créatures formées selon le même processus et intégrées aux mêmes systèmes d’interconnexions physiques, chimiques et biologiques qui soutiennent les autres créatures.

 

Les hommes, les femmes, et les enfants, qui ont été créés à l’image de Dieu, ont aussi une responsabilité unique face à la création. Nos actions devraient soutenir la fécondité de la création et préserver le témoignage puissant de la création envers son Créateur.

 

Nos talents d’intendants qui viennent de Dieu ont souvent été déviés de leur but premier, soit : que nous devons connaître, nommer, conserver et nous réjouir de la présence des créatures de Dieu; que nous devons nourrir/soutenir la civilisation dans l’amour, que nous devons être créatifs tout en obéissant à Dieu; et que nous remettions la création et la civilisation au Créateur en lui rendant gloire.Nous avons ignoré nos limites en tant que créatures et nous avons utilisé la terre de façon avide, plutôt qu’en en prenant soin.

 

Le résultat terrestre de l’homme a été une intendance pervertie, une courtepointe faite de jardins et de terres dévastées dans laquelle l’espace dégradé va en augmentant. « Il n’y a point de fidélité, point de loyauté, point de connaissance de Dieu dans le pays… » C’est pourquoi le pays sera dans le deuil, tous ceux qui l’habitent dépériront. » (Osée 4.1, 3)

 

C’est pourquoi une des conséquences de notre mauvais usage de la terre constitue un déni injuste de l’abondance créée par Dieu face aux autres êtres humains, aussi bien aujourd’hui que dans l’avenir.

 

Le dessein de Dieu en Christ est de guérir et rendre sain non seulement les personnes mais aussi tout ce qui a été créé. « Car il a plu (à Dieu) de faire habiter en lui toute plénitude et de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. » (Colossiens 1.-19-20)

 

En Jésus Christ, ceux qui croient sont pardonnés, transformés et intégrés au Royaume de Dieu.« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. » (II Corinthiens 5.17). La présence du royaume de Dieu est marquée non seulement par la fraternité renouvelée avec Dieu, l’harmonie et la justice renouvelée entre les personnes, et par l’harmonie et la justice renouvelées entre les humains et le reste de la création.« Oui, vous bondirez de joie et vous serez conduits dans la paix ; les montagnes et les collines éclateront en acclamations devant vous, et tous les arbres de la campagne battront des mains. » (Ésaïe 55.12)

 

Nous croyons qu’en Christ, il y a de l’espoir, non seulement pour les hommes, les femmes et les enfants, mais aussi pour le reste de la création qui souffre des conséquences du péché de l’homme.

 

Par conséquent, nous demandons à tous les chrétiens de confirmer à nouveau que la création au complet vient de Dieu; que ce que Dieu a créé était bon; et que Dieu est en train de renouveler la création en Christ.

 

Nous encourageons les gens à réfléchir profondément sur l’enseignement biblique et théologique substantiel qui parle de l’œuvre rédemptrice de Dieu en termes de renouvellement et d’accomplissement du dessein de Dieu concernant la création.

 

Nous nous efforçons de réfléchir plus sérieusement aux merveilles que Dieu a créées et aux principes par lesquels la création fonctionne.Nous recommandons aussi un examen attentif de nos actions individuelles et en tant que groupes qui tient compte des ordonnances que Dieu nous a données et à quel point nous nous y conformons.

 

Nous encourageons les chrétiens à incorporer la créativité extravagante de Dieu dans leurs vies en augmentant leur rôle de protecteurs concernant la beauté et les arts, dans leurs comportements personnels, ecclésiastiques, et sociaux.

 

Nous encourageons chaque chrétien et chacune des églises à devenir des centres de protection et de renouvellement de l’environnement, aussi bien en se délectant de la création en tant que don de Dieu qu’en se réjouissant de tout ce qui est pourvu par Lui, de façon à maintenir et réparer le tissu endommagé de la création que Dieu nous a confiée.

 

Nous nous rappelons les mots de Jésus selon lesquels nos vies ne sont pas destinées à l’accumulation de nos possessions, et nous recommandons donc aux disciples de Jésus de résister à la vague actuelel de gaspillage et de consommation à outrance en faisant des choix de styles de vie qui expriment l’humilité, la tolérance, la retenue et la frugalité.

 

Nous demandons à tous les chrétiens de travailler vers une économie sainte, juste, et fortifiante qui reflète l’économie souveraine de Dieu pour permettre aux hommes, aux femmes et aux enfants, de s’épanouir au sein de la diversité de la création.Nous reconnaissons que la pauvreté force les peuples à endommager la création afin de survivre.C’est pourquoi nous supportons le développement de systèmes économiques justes et libres qui augmentent la capacité des pauvres et créent l’abondance sans endommager cette merveilleuse création.

 

Nous nous engageons à travailler pour que des politiques publiques responsables qui concrétisent l’intendance biblique de la création soient émises.

 

Nous invitons les chrétiens, les individus aussi bien que les congrégations, à se joindre à nous dans cette déclaration évangélique sur l’environnement, devenant ainsi un peuple uni et engagé dans un cercle toujours grandissant d’intendance biblique de notre planète.

 

Nous demandons aux chrétiens d’écouter tous ceux qui se préoccupent de la guérison de la planète et de travailler avec eux avec enthousiasme, dans le but d’apprendre d’eux et aussi de partager avec eux notre conviction que le Dieu que tous les humains ressentent dans la création (Actes 17.27) ne peut être pleinement connu que dans sa Parole qui a été faite chair en Christ, le Dieu vivant qui a fait et qui soutient toutes choses.

 

Et nous déclarons, sachant que jusqu’à ce que Christ revienne pour réconcilier toutes choses, que nous sommes appelés à être des intendants fidèles de ce jardin incomparable de Dieu, qui est notre demeure terrestre.

 

Pour plus d’information:

 

Evangelical Environmental Network

4485 Tench Road, Suite 850

Suwanee, GA 30024

[email protected]

 

[1] Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” Care of Creation, 146.

[2] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 99.

[3] Lynn White, “The historical Roots of our Ecologic Crisis” Care of Creation, 41.

[4] Theodore Runyon, The New Creation, 200.

[5] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186.

[6] Theodore Runyon, The New Creation, 169.

[7] Theodore Runyon, The New Creation, 201.

[8] Theodore Runyon, The New Creation, 202.

[9] Theodore Runyon, The New Creation, 206.

[10] R.J. Berry, “Rationale,” The Care of Creation, 15.

[11] www.creationcare.org/responses/faq.php

[12] Ghillean T. Prance, “The Earth under threat,” Care of Creation, 117-118.

[13] www.creationcare.org/resources/declaration.php

[14] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 186.

[15] Peter Harris, “A new look at old passages,” The Care of Creation, 135.

[16] John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8.

[17] John Stott, “Foreword,” The Care of Creation, 8.

[18] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 68.

[19] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 74.

[20] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 98.

[21] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 71.

[22] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 78.

[23] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 40.

[24] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 42.

[25] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 37.

[26] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 40.

[27] Lynn White, “The historical roots of our ecological crisis,” The Care of Creation, 38.

[28] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 72.

[29] Steven Bouma-Prediger, For the Beauty of the Earth, 78.

[30] Stephen Rand, “Love your neighbour as yourself,” The Care of Creation, 145.

[31] Calvin B. DeWitt, “Creation’s Environmental Challenge,” The Care of Creation, 64.

[32] www.creationcare.org/responses/faq.php

[33] www.creationcare.org/responses/faq.php